Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


mardi 30 décembre 2008

Un politologue français prévient : « Gbagbo ira à des élections tant qu’il sera certain de les remporter »

Christian Bouquet a mis les pieds dans le plat du débat politique ivoirien, en révélant la volonté de certains acteurs politiques ivoiriens, de bloquer le processus de paix. Parlant du chef de l’Etat ivoirien, ce politologue français a révélé qu’il n’ira à des élections que s’il est convaincu de pouvoir les remporter. « Gbagbo ira à des élections tant qu’il sera certain de les remporter », a-t-il indiqué sur Rfi. Au dire de Christian Bouquet, depuis les dernières élections présidentielles, les tendances ont bougé, parce que les rapports de force ont beaucoup évolué sur le terrain. Mais, a-t-il tempéré, « il semble d’après les analystes que la ligne a assez peu bougé et on pense que les indications qui étaient sorties des municipales 2001, ne seront pas très loin de ce qui pourraient sortir du scrutin présidentiel 2009, si les élections sont justes, équitables et normalement organisées ». En clair, selon Bouquet, les résultats des prochaines élections présidentielles ne seront pas loin de ceux des municipales, si tout se passe bien. Cependant, s’est-il montré pessimiste , sachant qu’un acteur de poids va perdre, il faut craindre à l’horizon des difficultés. « C’est ce qui fait toute la fragilité du système. Au moment où le chef de l’Etat va comprendre qu’il va perdre, alors il est possible que des grains de sable s’insinuent dans le processus », a-t-il analysé. Christian Bouquet a dédouané les acteurs politiques ivoiriens accusés de faire perdurer la crise ivoirienne, et qui avaient promis d’organiser les élections le 30 novembre dernier. « C’était une promesse difficile à tenir dans la mesure où il fallait passer par tout le processus long et compliqué. Techniquement, il y avait beaucoup de choses à mettre en place, il n’y avait pas mal d’argent à trouver. Et puis il y avait une partie des acteurs qui freinaient un peu le processus, tandis que d’autres avaient voulu que ça aille plus vite », a-t-il ajouté. Non sans indexer les gens qui sont au pouvoir, et qui craignent de le perdre et qui livrent des combats d’arrière-garde sur la question du désarmement avant les élections. « Les gens qui sont au pouvoir, peuvent craindre de le perdre, alors on assiste à des combats d’arrière-garde de la part des gens au pouvoir, le FPI en particulier qui voudrait le désarmement avant les élections... », a-t-il précisé. Même si la communauté internationale, à en croire le politologue français, est mise en veilleuse par les acteurs de la crise ivoirienne, il n’empêche qu’elle est présente pour la validation des étapes du processus électoral. « C’est vrai que ce sont les Ivoiriens qui sont maîtres chez eux dans la gestion du processus électoral, mais il est quand même placé sous surveillance étroite de l’Onuci », a conclu Christian Bouquet.

mardi 30 décembre 2008 par Y.DOUMBIA (Soir info)

Faiblesses de Ouaga 4

L'accord complémentaire 4 à l'accord politique de Ouaga dit Ouaga 4 prévoit l'intégration de 5000 soldats des forces nouvelles à la future armée ivoirienne sur une période de 2 ans. Cette disposition de Ouaga inspire plus d'inquiétudes qu'il n'apporte d'éclaircissement quant aux points de blocage de l'accord politique de Ouaga relatifs au désarmement avant la tenue des élections. Alors que tout le monde appelle à la tenue de l'élection présidentielle au premier semestre 2009, les deux protagonistes de cette interminable crise signent un accord complémentaire qui prévoit en fait le processus DDR sur 2 ans, ce qui signifie que le DDR ne sera pas achevé si par extraordinaire l'élection présidentielle devrait avoir lieu en 2009. Est-ce que le nouveau président élu, si ce n'est pas monsieur Gbagbo Lauent, se sentira engager par les termes d'un accord qu'il n'a pas signé? C'est la première faiblesse de Ouaga 4.

La deuxième faiblesse de Ouaga 4 réside dans le fait qu'il ne proclame pas formellement la réunification du pays au 15 janvier 2009, mais parle de redéploiement de l'administration. Qui assurera la sécurité de cette zone si toute l'administration y est effectivement présente à cette date?

Ces constats nous amènent à penser, peut-être à tord, que Gbagbo et Soro sont entrain de rouler les ivoiriens dans la farine car ils ne sont pas encore prêts à organiser l'élection présidentielle.

mercredi 24 décembre 2008

De Ouaga en Ouaga

Le quatrième accord complementaire à l'accord politique de Ouagadougou vient d'être signé. Cet accord est sensé règler le problème des grades des militaires rebelles des forces nouvelles, le désarmement et le redeploiement de l'administration dans la zone sous contrôle rebelle. Etape indispensale dans le processus de sortie de crise, avant les élections.

Depuis la signature de l'accord politique de Ouagadougou entre Laurent Gbagbo, Chef de l'Etat issu du FPI et Soro Guillaume, actuel Premier Ministre et chef de la rebellion , nous sommes au quatrième accord complementaire. Ce qui amène la plupart des observateurs de la scène politique ivoirienne à être sceptique quand à l'organisation effective de l'élection présidentielle en 2009; alors que l'accord politique de Ouagadougou signé en mars 2007 était prevu pour être appliqué en dix mois.

Les difficultés d'application des premiers accords de sortie de crise residait dans le fait qu'il y avaient plusieurs signataires avec la forte implication et pression de la communauté internationale. Le pouvoir en place estimait que ces accords lui étaient défavorables.

Nous ne comprenons donc pas la mauvaise volonté que les deux signataires de l'accord politique de Ouagadougou, leur accord issu de leur dialogue direct, avec un facilitateur choisi par eux, Le Président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, mettent à son application pour libérer les ivoiriens qui sont fatigués de cette crise.

Nous osons espérer que ce quatrième accord complementaire sera le dernier et que la prochaine date de l'élection présidentielle qui doit être fixée par la CEI ne rencontrera pas la mauvaise fois des deux signataires de l'accord politique de Ougadougou.

jeudi 11 décembre 2008

Chronogramme de mise en œuvre de l`Accord de Ouagadougou


  jeudi 11 décembre 2008 - Par Notre Voie

1 Signature de l'Accord politique de Ouagadougou - Jour J 


2 Mise en place du Centre de commandement intégré. Commence deux (02) semaines après le jour J 

3 Mise en place du Cadre institutionnel d`exécution. Se fait quatre (04) semaines après la signature de l`Accord. 

4 Formation du Gouvernement. 
Se fait cinq (05) semaines après la signature de l`Accord 

5 Suppression de la zone de confiance et mise en place des unités mixtes. Commencent une (01) semaine après la formation du Gouvernement 

6 Démantèlement des milices. Commence deux (02) semaines après la formation du Gouvernement et dure deux semaines

7 Regroupement (rassemblement par unité des ex-combattants dans les sites de regroupement et stockage des armes sous la supervision des Forces impartiales) 
- Redéploiement de l`Administration 
- Début des audiences foraines. Commence deux (02) semaines après la formation du Gouvernement et dure trois (03) mois 

8 Enrôlement en vue de l`inscription sur la liste électorale et de l`identification. Commence un (01) mois après le début des audiences foraines

9 Unification des forces en présence et enrôlement pour le Service civique. Commence quinze jours après le début de l`enrôlement

10 Etablissement et distribution des nouvelles cartes nationales d`identité et des cartes d`électeur à partir de la liste électorale. Commencent à l`adoption officielle de la liste électorale définitive 

11 Fin du processus DDR et organisation des élections.

Ce chronogramme de l'accord politique de Ouagadougou, publié par le journal du FPI Notre Voie, dédouane les forces nouvelles (les rebelles ivoiriens) de leur mauvaise volonté à aller au désarmement. En effet, après la formation du gouvernement et la suppression de la zone de confiance, toutes les autres étapes du processus ont pris énormément de retard, notamment le démantèlement des milices qui n'est pas encore effectif. De plus le processus DDR prend fin après l'adoption officielle de la liste électorale définitive et la distribution des cartes d'identité et d'électeur. C'est ce qui constitue la faiblesse de cet accord. Alors je me pose des questions sur la polémique sur le désarmement provoquée par le FPI. Le Président du FPI sait bien que le Chef de l'Etat, le vrai patron de son parti et le Chef rebelle sont allés auprès de leur pote Blaise Compaoré pour signe un accord pour ne pas aller aux élections dans un délai raisonnable.

mercredi 10 décembre 2008

Palabre FPI - Forces nouvelles


Après les violences verbales entre les deux "complices" autour de la question du désarmement, le Chef de l'Etat, en bon père de famille, a reçu les deux parties séparément au palais de la présidence. Il parait qu'ils se sont entendus et ont décidés de clore l'incident. Tant mieux! Les deux parties, selon Fratmat, seront reçus à nouveau le 20 décembre 2008, mais cette fois-ci, en présence de l'autre père de famille, le Premier Ministre en ballade en Italie actuellement.

Tous ceci ressemble à un scénario de théâtre très bien écrit où chacun interprète avec maestria son rôle. Au lieu de distraire les ivoiriens qui ont faim et qui ne savent plus à quel saint se vouer, les deux signataires de l'accord politique de Ouagadougou et le facilitateur doivent dire au peuple de Côte d'Ivoire, de manière claire et sans ambiguïté, la chronologie des actions à mener pour atteindre le terme de ce processus de sortie de crise. Attention..... la marmite sociale est entrain de fortement bouillir. Faites tout pour éviter qu'elle n'explose, auquel cas cette explosion vous emportera tous. Messieux et mesdames les acteurs politiques qui ne voyez pas plus loin que la profondeur de votre poche un homme averti en vaut deux, dit le sage.

mardi 9 décembre 2008

Scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire: Les quatre scénarios

La méthode des scénarios a été élaborée dans les années 70 par le groupe pétrolier Shell, pour faire face aux chocs pétroliers. Elle a, par la suite, été perfectionnée et utilisée dans plusieurs pays, à des moments cruciaux de leur histoire. Elle a, par exemple, été utilisée en 1992 en Afrique du Sud pour déterminer l'avenir économique de ce pays au sortie de l'apartheid. Elle a également été utilisée au Burundi pour aider le pays à sortir de sa crise. L'utilisation de scénarios montre bien que le futur n'est pas figé, mais plutôt susceptible d'être modelé par les décisions et actes d'individus, d'organisations et d'institutions. Cette méthode permet notamment:

  • d'être tenu en éveil devant les évènements; plus personne ne pourra dire "je ne savais pas" ou "je l'avais pas envisagé";
  • d'aller au-delà des schémas mentaux conventionnels pour imaginer le futur avec le spectre le plus large;
  • de reconnaître les signes du changement;
  • de tester la soutenabilité des stratégies en diverses circonstances.

L'élaboration des présents scénarios intervient dans un contexte où plusieurs accords de paix ont été signés par les différentes forces politiques et militaires, et même par le Président de la République pour les accords les plus récents, mais dont la mise en oeuvre connaît des difficultés, alors qu'approche la date constitutionnelle de tenue de l'élection présidentielle. Dans ce contexte, deux facteurs se distinguent clairement comme étant déterminant pour l'issue de la crise:

  • D'une part, le retour à la paix civile par la mise en oeuvre d'un processus des milices et de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des forces belligérantes et constitution d'une nouvelle armée républicaine,
  • D'autre par, le retour à une vie démocratique normale et apaisée pour récréer la cohésion sociale et permettre le redressement économique.

Quatre scénarios ont ainsi été élaborés:

Scénarios 1: "le chaos"

Accords de paix non appliqués>>>>>><<<<<  Les parties campent sur leurs positions                                                                                                                                                                      

Conséquences:

  • Pas de démantèlement des milices ni de désarmement;
  • Pas d'élections;
  • Fin du gouvernement de réconciliation;
  • Affrontements;
  • Répression, fuite des capitaux et des personnes, isolement du pays, risque de coup d'Etat, Guerre civile/exactions;
  • Accentuation de la crise sociale/économique/politique;
  • Fragmentation du pays.

Facteurs de risque

Ce scénario, "le chaos", est le pire qui puisse arriver à la Côte d'Ivoire. IL est cependant loin d'être une simple vue de l'esprit. L'évolution de la situation actuelle vers celles qu'ont connues des pays comme le Libéria, la Sierra Leone, le Rwanda ou même la Somalie est possible, aussi longtemps que la logique de guerre et l'inflexibilité dans les positions des uns et des autres demeurera.

Scénario 2: "La fuite en avant"

Accords de paix non appliqués: 

> Pas de démantèlement des milices

> Pas de désarmement

> Contestation du processus électoral

*Election en zone gouvernementale;

*Contestation des élections;

*Manifestations;

*Répression;

*Fuite des personnes et des biens/économie en déclin;

*Risque de coup d'Etat;

*Evolution vers la démocratie? ou Evolution vers le chaos.

Dans cette hypothèse, soit l'armée arrête la dérive de l'Etat et organise une vraie transition vers la démocratie, auquel cas le pays sort de ce scénario pour évoluer vers celui du redressement, soit elle décide de s'installer au pouvoir dans la durée avec suspension des institutions, des partis politiques et l'interdiction de manifester et le pays retourne au "chaos".

Facteurs de risque

Aucune des parties au conflit ne peut seule avoir raison contre tous. A trop forcer le cours des évènements sans régler les problèmes et à vouloir aller à des élections quel qu'en soit le prix, le risque est grand de basculer à tout moment vers le chaos. L'option militaire, quelle qu'en soit la nature comporte tout autant de risques, de faire évoluer le pays vers le chaos. D'une façon ou d'une autre, la fuite en avant est dangereuse.

Scénario 3: "Le redressement"

*Consensus pour une élection présidentielle libre et transparente;

*Délai raisonnable?

OUI          NON

                  Prise d'ordonnance pour les dernières lois

                 Elaboration d'un calendrier accepté par toutes les                                                                                    parties et report de l'élection

*Désarmement des forces belligérantes et démantèlement des milices;

*Réunification du pays/Redéploiement de l'administration/ Préparation des élections;

*Elections crédibles;

*Réformes constitutionnelles/Réformes économiques/Réformes sociales

§Populisme/Démagogie?     § Démocratie participative/Bonne gouvernance

>Risque de crise nouvelle       > Redressement/croissance/Paix sociale

(Fuite en avant?)

Facteurs de risque

Ce scénario supporte un réel dépassement de la part des acteurs politiques et militaires pour privilégier la paix, les intérêts et l'avenir du pays. Sa réalisation est conditionnée d'une part par le consensus politique qui doit ouvrir la porte à un désarmement et à un démantèlement des milices effectifs, et d'autre part à la mise en oeuvre de politiques macro-économiques pragmatiques.

Scénario 4: "La renaissance" 

*Consensus pour une nouvelle période de transition

OBJECTIF: Redresser l'économie, mettre en oeuvre les réformes institutionnelles avant de nouvelles élections

*Désignation de l'organe de gestion de la transition

§ Communauté internationale   --  § Gouvernement de technocrates

(Appui financier)

*Dissolution des milices/désarmement  

*Formation d'une nouvelle armée républicaine 

*Réunification du pays et réconciliation  nationale 

*Identification des personnes

*Assemblée constituante

*Nouvelle constitution     

 *Nouveau code électoral                                                         

Election libre et transparente (Fin de la transition)

                         NOUVEAU GOUVERNEMENT

  (Bonne gouvernance/Maîtrise des contraintes macro-économiques)

§ Stabilité politique et sociale  --  § Croissance économique durable

Facteurs de risque

Trois facteurs de risque importants sont à prendre en compte dans ce scénario: la nature du gouvernement de transition et sa durée, le contenu de la nouvelle constitution et les choix économiques du gouvernement issu des élections.

  1. Une transition dont le gouvernement serait l'émanation ou le choix des paris politiques ne constituerait qu'une réplique du gouvernement de réconciliation actuel, et serait de ce fait totalement contre productif. Il n'aurait ni la cohésion, ni les pouvoirs, ni l'indépendance nécessaires pour opérer de vrais changements. Il conduirait inévitablement aux scénarios 1 ou 2. Par ailleurs, s'agissant d'une  période de transition, il n'est pas exclu que les investisseurs et les acteurs économiques diffèrent leurs décisions stratégiques jusqu'à la tenue des élections, ce qui affecterait le redressement économique.
  2. Si les hommes politiques présentent la nouvelle constitution de façon aussi réductrice qu'en 2000 et si le contenu de celle-ci ne prend pas en compte les aspirations véritables du peuple, il n'est pas exclu qu'il soit la source de nouveaux conflits.
  3. Comme dans le scénario 3, les choix économiques du gouvernement issu des élections détermineront l'avenir du pays.

A chacun, après s'être imprégné de ces quatre scénarios, en fonction de son analyse et de sa compréhension de la crise ivoirienne, de dire dans quel scénario sommes nous.



lundi 8 décembre 2008

Scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire: La nature de la crise

Il étais nécessaire de s'accorder sur la nature de la crise ivoirienne avant d'envisager les futurs possibles. La crise est donc présentée sous ses trois dimensions:

Crise politico -militaire

  1. Escalade dans l'exploitation des divisions/conflits ethniques, religieux et régionaux;
  2. Difficulté d'application des accords signés;
  3. Crise de confiance au sein de la classe politique;
  4. Crise d'autorité de l'Etat;
  5. Incertitude sur l'avenir;
  6. Crise de confiance et d'autorité au sein des forces de défense et sécurité;
  7. Division de fait du pays et de l'armée;
  8. Prolifération des milices et des armes;
  9. Scènes de violences répétées et insécurité grandissante.

Crise économique

  1. Accroissement du chômage (46,7% de perte d'emploi);
  2. Nombreuses fermetures d'entreprises et délocalisations (Répartition des sinistres par secteurs d'activité: Commerce: 48,37%/Service:8%/Industrie:4,11%....);
  3. Baisse importante du taux de croissance du PIB (de 5,4% en 1998 à 1,0ù en 2004);
  4. Baisse drastique des investissements ( en pourcentage du PIB: 15,3 en 1998, 9,9 en2003);
  5. Baisse croissante du revenu par Habitant ( Croissance PIB/hab. %: 9,3 en 1998, -0,8 en 2002);
  6. Forte dégradation des infrastructures économiques;
  7. Economie encore plus dépendante de l'exportation des produits agricoles, taux de transformation faible et industrialisation peu avancée.

Crise sociale

  1. Multiplication des conflits ethniques sur fond de litiges fonciers;
  2. Déplacements de populations (occupations, dépossessions, affrontements....);
  3. Accroissement de la violence sous toutes ses formes;
  4. Insécurité généralisée (alimentaire, sanitaire, biens et personnes...);
  5. Système éducatif en décomposition;
  6. Désintégration du tissu social;
  7. Instrumentalisation et aliénation de la jeunesse;
  8. Croissance démographique continue;
  9. Flambée des prix des produits de première nécessité.

L'interdépendance de ces trois dimensions de la crise nécessite une action simultanée à ces trois niveaux pour sortir du cercle vicieux de l'enlisement et aller vers le cercle vertueux de la croissance. Aucune croissance durable n'est envisageable si les tendances constatées au cours des dix dernières années ne sont pas inversées, la résolution de la crise politique en constituant un préalable.

Scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire: Contexte

La tension politique actuelle suscitée par le débat sur le désarmement des forces nouvelles m'a amené à fouiller dans mes archives pour sortir certains documents relatifs à la crise politico-militaire que les ivoiriens vivent depuis septembre 2002.

Le premier document que j'aimerais vous faire partagé - document réalisé en juin 2006 - parle de quatre scénarios de sortie de crise. Voici l'introduction à ce document:

Partant du constat de la faible prise en compte des préoccupations du secteur privé et de la société civile dans le processus de résolution de la crise, un groupe d'Ivoiriens a pris l'initiative de réunir pendant neuf jours, à Busua, près de Takoradi, au Ghana, une trentaine de personnalités pour ensemble élaborer des scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire. Le groupe étais composé de personnalités de toutes les tendances politiques, de toutes les religions et émanant aussi bien du secteur privé que de la société civile. Grâce à un financement de l'ambassade de suisse en Côte d'Ivoire, le groupe a bénéficié, pour la mise en oeuvre de la méthodologie d'élaboration des scénarios, de l'appui de trois experts belges dans le rôle de facilitateurs.

Après avoir analysé la crise ivoirienne sous tous ses aspects, notamment politique, social et économique, après avoir identifié les forces motrices qui traversent la société ivoirienne, après avoir dégagé les grandes incertitudes sur le futur et après avoir cerné les facteurs déterminants pour la sortie de crise, le groupe a élaboré sur la base d'un consensus, quatre scénarios de futurs possibles pour la Côte d'Ivoire.

Ces scénarios, qui décrivent ce que pourrait être la Côte d'Ivoire dans les dix prochaines années, ne constituent que des futurs possibles, présentés pour susciter et stimuler le débat, et insister sur le fait que la sortie de la crise ivoirienne sera façonnée par les actes et décisions des principaux acteurs de la vie politique, économique et sociale.

"UN dénouement heureux dans la crise ivoirienne est encore possible, bien qu'il n'y ait ni expédient ni solution miracle"; "pour y parvenir, le consensus est indispensable"; "une résolution de la crise par voie démocratique est une nécessité impérieuse". Voici quelques unes des conclusions du groupe des "scénarios pour la Côte d'ivoire".

Ce groupe conclut par ailleurs que la sortie est toute fois incertaine sans une dose  de bonne foi et que la fuite en avant est dangereuse. La Côte d'Ivoire n'inversera la tendance continue de son déclin pour amorcer une phase de croissance que si la crise politique est définitivement résolue et que sont mises en oeuvre des politiques économiques qui soutiennent le développement et le progrès social.

mercredi 3 décembre 2008

Sidiki Konaté est tombé sur la tête?


Sidiki Konaté, porte parole des forces nouvelles et ministre du tourisme et de l'artisanat, lors d'une conférence de presse organisée mercredi 02 Décembre 2008, a prévenu que "des jours sanglants" s'annonçaient sur le pays qui est engagé dans un difficile processus de sortie de crise, affirmant détenir "des preuves palpables d'un coup d' Etat en préparation contre Soro Guillaume leur secrétaire général et Premier Ministre." Selon Sidiki Konaté "Ce qui se passe, c’est que des anciens soldats des Forces nouvelles sont en train d’être transportés à Abidjan…pour tirer sur l’avion du Premier ministre ou sur son cortège" et que les auteurs présenteraient cette attaque comme "le prolongement à Abidjan d’un règlement de comptes entre les membres des Forces nouvelles." Faisant ainsi allusion à l'attaque d'une d'une de leur garnison par des dicidents qualifiés de pro IB ( Ibrahim Coulibaly) courant novembre 2008.

Pour les rebelles, le cerveau de ce complot n'est autre que monsieur Aphing N'Guessan, Président du FPI, qui lors d'une conférence de presse organisée le 26 Novembre 2008, faisait du désarmement et du rétablissement de l'autorité de l'Etat sur la partie du pays sous conrtôle rebelles un préalable à l'organisation d'élections crédibles. Par conséquent, ils demandent le retrait des ministres FPI du gouvernement et en font un préalable à la poursuite du processus de paix.

Cette malheureuse et irresponsable sortie de Sidiki Konaté indique tout simplement que les responsables des rebelles n'ont pas l'entière contrôle de leurs éléments mais aussi qu'ils n'ont aucun intérêt que ce processus aille à son terme, craignant des règlements de comptes post-crises de la part de certains de leurs éléments à qui ils ont promis monts et merveilles pour les enrôlés. Ils sont donc dans leurs logiques de tous essayés pour retarder voir empêcher le processus de sortie de crise. Pour combien de temps?

L'autre signataire des accords politiques de Ouagadougou, si sa volonté est qu'on sorte de cette crise, doit mettre la pression sur son Premier Ministre pour que le désarmement des rebelles mais aussi des milices pro-gouvernementales et la réunification du pays deviennent une réalité pour qu'enfin des élections crédibles soient organisées.