Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


mercredi 30 décembre 2009

Gbagbo et ses contradictions

Gbagbo, lors de la dédicace de son livre, a traité de criminel les fonctionnaires sui légitimement revendiquent de meilleures conditions salariales. Parce que le sieur Gbagbo estime que ceux qui ont du travail doivent s’estimer chanceux au lieu de vouloir racler tout le budget de l’Etat, alors qu’il y a des milliers de jeunes qui n’ont pas de travail. Et que le devoir de l’Etat est de leur trouver du travail. N’est-ce pas un aveu d’incompétence. Dans aucun pays du monde, on a vu l’Etat recruter tout le monde à la fonction publique. L’Etat doit plutôt créer les conditions nécessaires au développement du secteur privé. Car c’est ce secteur qui peut et doit créer de l’emploi par le dynamisme de l’économie. Et c’est à cette seule condition que le pays peut sortir du sous-développement. Un Etat dans lequel la fonction publique est le principal créateur d’emploi, traduit un échec de sa politique économique.

Traiter de criminel des fonctionnaires qui réclament de meilleures conditions de vie est irresponsable. Gbagbo ignore-t-il le sens du mot criminel ? La Côte d’ Ivoire est un pays où les inégalités salariales des fonctionnaires se sont considérablement accrues depuis que Gbagbo est au pouvoir. Le Chef de l’Etat a instauré une véritable discrimination au sein de la fonction publique. Il y a deux catégories de fonctionnaires en Côte d’Ivoire : Ceux qui sont indispensables, et qui pendant cette crise font tout pour maintenir le pays débout, mais surtout son pouvoir et qui mérite sa reconnaissance ; ceux-ci ont été récompensés par de substantielle augmentation de salaire. Il s’agit des corps habillés, des préfets et sous-préfets, des magistrats et des personnels des régies financières. Et ceux qui ne sont pas indispensables, voir inutile. C’est le cas du personnel de santé. Des gens inutiles et qui veulent par des grèves ébranler son régime. C’est ainsi que Gbagbo analyse les grèves. Le personnel de santé après 3 ans d’étude (infirmiers, sages-femmes, techniciens de santé) et 6 à 7 ans d’étude (médecins, pharmaciens chirurgiens-dentistes) demeurent les fonctionnaires les moins payés. Alors en quoi est-ce criminel de réclamer une justice salariale ? Ce monsieur qui crie sous tous les toits qu’il est un démocrates dans l’âme ; ce monsieur dont on connait son activisme syndical et politique, dénie maintenant qu’il est au pouvoir, le droit constitutionnel de grève aux fonctionnaires. Vraiment le pouvoir change les hommes en Afrique ! Malheureusement négativement. C’est cette attitude du Chef de l’Etat que je qualifierai de criminel.

Les criminels, le Chef de l’Etat doit les chercher ailleurs. Et il sait où les trouver. Qu’il regarde autour de lui, il verra les criminels. Les criminels, ce sont les fossoyeurs de l’économie ivoirienne. Les criminels, ce sont tous ces ministres, directeurs d’administration, directeurs de sociétés publiques qui en quelques années sont devenus des milliardaires, alors que nous savons tous d’où ils viennent. Les criminels sont ceux qui gaspillent l’argent des contribuables en payant des conseillers et des gens à ne rien faire. Les criminels, ce sont ceux qui ont pris les armes pour être dans le pouvoir. Le criminel, c'est celui qui a pris la décision de suspendre le salaire d'un mois pour cinq jours grève, portant ainsi une grave atteinte au droit de grève. Le criminel, c'est celui qui signe un décret et qui ne respect pas sa signature. Et non ceux qui exercent un droit constitutionnel. Si le Chef de l’Etat juge criminel le fait de revendiquer, qu’il ait le courage d’interdire les syndicats.

jeudi 24 décembre 2009

Pourquoi le personnel de santé a suspendu la grève ? ?


Le personnel de la santé vient de suspendre son mot d’ordre de grève lors de l’assemblée générale extraordinaire du mardi 22 décembre 2009 à la bourse du travail de Treichville.

Commencée le 15 décembre dernier, la grève du personnel de santé a connu une tournure inattendue suite à la réquisition et les différentes mesures de sanction prises par le gouvernement lors du conseil des ministres du jeudi 17 décembre. Ces mesures ont été prises suite à l’échec des négociations avec le premier ministre la veille.

Le collectif des syndicats de la santé a considéré ces sanctions comme un refus de la part du gouvernement de résoudre leurs légitimes revendications et une atteinte voir une remise en cause du droit de grève, reconnu par la constitution ivoirienne. Ces mesures ayant été prises alors que la première dame, en discussion avec la coordination des syndicats de la santé, avait trouvé un accord pour une sortie heureuse de cette crise. Ce qui poussa la coordination à convoquer une assemblée générale extraordinaire le vendredi 18 décembre à l’effet d’analyser les décisions du gouvernement et décider de la conduite à tenir. A l’issu de cette réunion, qui a drainé beaucoup de monde, le personnel de la santé comme un seul homme, a décidé d’ignorer l’ordre de réquisition et de reconduire le mot d’ordre de grève.

Le personnel de la santé a jugé toutes les mesures prises par le gouvernement à leur encontre, à savoir : l’ordre de réquisition, la suspension de leur salaire de décembre pour cinq jours de grève, les menaces d’emprisonnement, comme une atteinte à leur droit de grève et contraire à la constitution ivoirienne et aux différents textes régissant la grève. Le personnel de santé s’est offusqué du fait que le Président Laurent Gbagbo, du fait de son activisme syndical et politique, de ses idées démocratiques alors opposant, puisse adopter une telle position qui frise la dictature. Dans une démocratie, quand un corps social pause des revendications d’ordre syndicale, le gouvernement se doit de le recevoir à la table de négociation pour y trouver une solution satisfaisante pour les deux parties. Laurent Gbagbo n’est-il pas l’auteur du fameux « asseyons-nous et discutons ». On a l’impression que le gouvernement ivoirien masque son incompétence à résoudre les problèmes sociaux en brandissant des menaces.

Voyant le danger de cette défiance du personnel de la santé au gouvernement ivoirien, la première dame – car c’est elle qui essaie de suppléer à la carence du gouvernement en discutant avec le corps social – reçoit à nouveau la coordination le dimanche 20 décembre pour réitérer son engagement de peser de tout son pouvoir pour que l’accord trouver avec elle soit appliqué. Elle demande donc aux grévistes d’aller dans le sens de l’apaisement. A sa suite, L’Archevêque d’Abidjan a reçu la coordination le même dimanche, pour lui signifier qu’il engage son autorité pour faire avancer nos différentes revendications, en contre partie il demande à la coordination des syndicats de la santé de faire un geste d’apaisement en évitant de défier le gouvernement.

C’est ainsi qu’au cours de l’assemblée générale extraordinaire du mardi 22 décembre à la bourse du travail de Treichville, à laquelle le personnel de la santé a massivement répondu, la grève a été suspendue pour permettre aux médiateurs de tenir leur parole.

Un Etat démocratique, responsable et soucieux du bien-être du peuple, ne bande systématiquement les muscles faces aux revendications sociales. On comprendrait mieux cette attitude dans une dictature. Quand pour un oui un non, un père menace son enfant, l’enfant finit par ne plus avoir peur de ce dernier. Ce n’est pas la meilleure façon de résoudre les problèmes soulevés par les partenaires sociaux. C’est une stratégie suicidaire. Le gouvernement gagnerait à discuter sérieusement avec les partenaires sociaux et surtout à instaurer un climat de confiance par un dialogue permanent à l’effet d’éviter ces grèves à répétition.

Croisons les doigts et espérons que ces médiations connaîtrons un succès afin d’éviter une autre grève de ce corps social car la seule victime est la grande majorité des ivoiriens qui n’ont pas les moyens financiers de se faire soigner en clinique. Comment un gouvernement peut-il laisser tout le personnel de la santé entrer en grève ? Cette attitude s’explique simplement par le fait que la santé des ivoiriens a peu d’intérêt pour le Chef de l’Etat et son gouvernement.

lundi 21 décembre 2009

Usine de Fulton aux Etats Unis - 274 millions dégagés par mois pour les salaires


La gabegie continue dans la filière café cacao. Selon le confrère La lettre du continent le comité de gestion de la filière café cacao(CGFCC) dirigé par Gilbert Ano, un proche de Simone Gbagbo opère en solo. De bonnes sources, il détient des informations qui prouvent que la gabegie se poursuit dans la filière malgré l’incarcération de 24 dirigeants des différentes structures. Ces sources révèlent que le CGFCC a déjà dû consacrer plus de 500 milliards Fcfa pour régler les dettes de la filière. En plus de cela, ce sont plus de 10 milliards qui ont été dégagés pour l’achat de bulldozer destinés à l’entretien des routes villageoises « et près de 200 millions ont été consacrés au renouvellement du parc automobile. Par ailleurs pour l’usine de Fulton qui ne fonctionne pas depuis son acquisition, c’est 600 000 dollars soit plus de 274 millions qui sont dégagés chaque mois « pour les frais d’entretien et de salaires de l’usine de cacao Fullton ». Toujours selon les mêmes sources le CGFCC a mis à la disposition du comité des sages(CNS), présidé par Georges Bléhoué Aka, un important budget. Ce planteur est le directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo dans la région d’Aboisso. Dans nos précédentes éditions, nous avons publiés les photocopies de nombreux chèques empêchés par ce planteur et Sansan Kouaho, un baron de la filière, proche aussi du chef de l’Etat. Ainsi sous divers motifs comme obsèques, jetons de présence etc., ce sont des milliards qui atterrissent dans les poches de ces anciens, qui bénéficient de la protection du Palais. Les autres détenus qui ont saisit la Cour de justice de la CEDEAO, située à Abuja au Nigéria ont été déboutés et leurs avocats priés de fournir des conclusions additionnelles.

Mamadou Doumbes

samedi 19 décembre 2009

Face à la grève du personnel de la santé : le gouvernement prend des sanctions

Suite à la série de grèves qui perturbent le bon déroulement des services publics depuis un trimestre, le gouvernement a pris une série de mesures, dont voici les principales


MINISTERE DE LA SANTE ET DE L`HYGIENE PUBLIQUE

Sur présentation du Ministre de la Santé et de l`Hygiène Publique, informant de la situation au sein des formations sanitaires suite à la grève déclenchée par 14 syndicats du secteur de la santé depuis le Mardi 15 Décembre 2009, le Conseil s`est longuement appesanti sur les mesures à prendre pour la reprise du travail dans le secteur de la santé.

Devant la gravité des conséquences de cette grève menée sans observation des dispositions légales et réglementaires imposant le service minimum dans les formations sanitaires, le gouvernement tient à déplorer cet état de fait. Il exprime sa compassion à l`ensemble de la population et plus particulièrement aux malades et aux personnes victimes de cette situation inacceptable.

C`est le lieu d`indiquer que suite à la plate forme revendicative des syndicats de la santé, le gouvernement, en vue de la prise en charge des questions soulevées a eu plusieurs séances de discussion. Le Premier Ministre a reçu le mercredi 16 Décembre 2009 de 11 heures à 15h30 les responsables des 14 syndicats.

Sur les quatre revendications exposées, le gouvernement a accepté de donner satisfaction entière à trois, à savoir :

- l`intégration à la Fonction Publique de (105) aide-soignantes du CHU de Yopougon ainsi que des garçons et filles de salle à compter du 1er Janvier 2010 ;

- la signature du décret portant profil de carrière des infirmiers et sages femmes ;

- l`ordonnance portant statut particulier de santé.

Concernant la quatrième revendication portant sur la revalorisation indiciaire et indemnitaire, compte tenu des contraintes de l`Etat au regard de l`initiative PPTE, le gouvernement a proposé aux syndicats le paiement de 125 points d`indice aux cadres supérieurs de la santé à compter de Janvier 2010, 75 points aux autres personnels à compter de Janvier 2011. Le paiement de la moitié des indemnités commencé depuis le 1er Janvier 2009, sera poursuivi.

Le gouvernement était en droit, dès lors, d`attendre des syndicats, la levée du mot d`ordre pour éviter des drames au sein des populations, ce d`autant plus que la constitution consacre le droit à la vie et que le serment d`Hippocrate fait obligation aux médecins de porter assistance à toute personne malade.

Face à l`obstination des responsables syndicaux à maintenir une grève devenue inopportune et se déroulant sans service minimum, le gouvernement, soucieux de vie et de la santé des populations a pris les mesures urgentes qui s`imposent en la circonstance :

1°- Le Président de la République a signé un décret portant réquisition des personnels de la santé sur l`ensemble du territoire. En conséquence, tous les personnels de santé sont requis d`être en poste dès demain vendredi 18 Décembre à partir de 7h30, sous peine d`être considérés comme démissionnaires et d`être radiés de la Fonction Publique.

2°- Les forces de Défense et sécurité ont reçu instruction de sécuriser toutes les formations sanitaires sur toute l`étendue du territoire national.

3°- Instruction est donnée au Ministre de la Santé et au Ministre de la Fonction Publique de procéder au recrutement de tout personnel de santé susceptible de contribuer à la prise en charge des personnes malades.

4°- Les formations sanitaires militaires sont ouverts et à la disposition des populations sur toute l`étendue du territoire notamment à:

* Abidjan

- Centre de Santé Principal (Agban)
- Centre Médical du GSPM (Indénié)
- Centre Médical de la Marine (Locodjro)
- Hôpital de la police
- Centre Médical du GATL (Aéroport)
- Centre Médical d`AKOUEDO (Nouveau Camp)


* Intérieur du pays

- Centre Médical de Daloa
- Infirmerie de l`ENSOA à Daoukro
- Infirmerie du groupement de San-Pédro
- Infirmerie du Groupement de Bondoukou
- Infirmerie de Dimbokro
- Antenne Médico-chirurgicale
Opérationnelle de Yamoussoukro (située au sein du CHR)
- Soubré

5°- L`engagement de poursuites judiciaires contre les membres des bureaux des syndicats et tout membre du personnel de santé impliqué dans un cas de décès lié à la grève actuelle. Le Président de la République a instruit le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux de saisir les procureurs généraux et les procureurs de la République afin d`engager les poursuites judiciaires nécessaires.

6°- Les sanctions disciplinaires de blâme avec inscription au dossier sont infligées aux dirigeants des 14 syndicats qui ont appelé à une grève sans service minimum.

7°- La suspension de solde de tous les grévistes pour le mois de Décembre 2009.

8°- La suspension du processus d`élaboration des textes relatifs au profil de carrière des infirmiers et sages femmes, ainsi que du statut des personnels de santé.

Le Conseil tient à dire que le gouvernement n`entend pas se laisser distraire dans la conduite de la sortie de crise, il affirme sa détermination à conduire à leur fin, tout le programme de sortie de crise ainsi que le programme de réformes convenu avec les institutions financières internationales en vue de l`atteinte du point d`achèvement de l`initiative PPTE, préalable à la réduction de notre dette.

Extrait du Conseil des ministres du jeudi 17 décembre

Déterminé, le personnel de santé reconduit la grève

Face à la grève des syndicats de la santé déclenchée depuis le 15 décembre dernier, le chef de l`Etat a pris un décret visant à casser la grève de la coordination des syndicats du personnel soignant de la santé. Devant cette mesure grave du gouvernement, la coordination des syndicats du personnel soignant de la santé, regroupant 14 syndicats de la santé, a décidé de reconduire la grève en cours pour 5 jours renouvelables à compter du dimanche 20 décembre. Le dimanche parce que le premier mot d`ordre prend fin le 19 décembre, a précisé le porte-parole du mouvement, Atté Boka Ernest. Qui persiste "ce ne sont pas les sanctions qui vont régler les problèmes. Que propose le gouvernement en terme de solution? Un agent de santé ne peut travailler sous pression et avec la force et les menaces. S`il n`y a rien, il n`y a pas de travail". Le gouvernement qui a décidé de prendre la chicote a plus que jamais soulevé le courroux des agents de santé. La décision qui a fait suite à l`assemblée générale extraordinaire tenue hier, a été obtenue dans une ambiance toute particulière, différente des autres jours. Le personnel soignant, comme un seul homme, a répondu nombreux à l`appel des responsables syndicaux. Bien que l`Ag soit prévue pour 14 h, les responsables des sections venus de l`intérieur du pays avaient déjà pris d`assaut l`amphithéâtre principal de l`Insp dès le début de l`après midi. Déterminés à aller jusqu`au bout de ce combat pour l`amélioration de leurs conditions de vie, ceux-ci déjà dans la cours de l`Insp ne cachaient pas leur volonté d`en finir avec " le buffle blessé " comme le disaient certains d`entre eux, dans l`attente de leur responsable. 16h05 minutes, les responsables font leur entrée dans la salle surchauffée, où ils sont reçus dans un tonnerre d`applaudissement et des cris de guerre tels des guerriers à l`assaut de l`ennemi. Le principal point à l`ordre du jour attendu par tous était la conduite à tenir après le décret lu sur les antennes de la télévision nationale. Décret portant sur la réquisition du personnel soignant, les peines d`emprisonnement encourus, la suspension des salaires du mois de décembre… Sur la question, ce sont les délégués venus de l`intérieur qui, pour la plupart, sont intervenus. De toutes leurs interventions, revenait à chaque fois, la volonté de reconduire la grève tout en jugeant, dans le même temps, le décret de Gbagbo illégal. A tour de rôle, les délégués de Daloa, de San Pedro, de Divo, d`Agnibilekro, de Soubré, de Bouaké, de Bouaflé, d`Abengourou… se sont indignés du fait qu`"en même temps qu`on nous réquisitionne, on suspend notre salaire. Ce que nous retenons, c`est que le président veut qu`on continue la grève en prenant cette décision. Pour tout agent de santé qui sera arrêté, c`est toute la section, qui ira se constituer prisonnière". Pour Atté Boka, "C`est maintenant que nous commençons la lutte. C`est par notre détermination que nous allons obtenir la satisfaction de nos revendications. Les décisions du gouvernement n`auront d`effet que lorsque nous allons échouer". Pour le personnel soignant "les décisions du gouvernement sont nulles et de nul effet, les sanctions sont disproportionnées face à la grève". Certains médecins grévistes sont allés plus loin en souhaitant la saisine du Bit et la cour des droits de l`homme de l`Ua pour porter plainte contre l`Etat pour non respect du droit à la grève. D`autres ont décidé du boycott de toutes les activités de santé. Programme de vaccination, séminaire ateliers…

Jean Prisca (Le Nouveau Réveil)

NB : Le titre est de moi.

jeudi 17 décembre 2009

Après 3 heures de discussions : Le gouvernement et les syndicats de la santé se séparent sans accord


Le Premier ministre Guillaume Soro a eu une séance de travail, le mercredi 16 décembre 2009, avec les syndicats des personnes de la santé à la Primature relativement à la grève en cours dans les centres hospitaliers et les formations sanitaires depuis le mardi 15 décembre 2009.

Ont pris part à cette rencontre les syndicats suivants :

- Le SYNACASS-CI
- Le SYMEPHADENECI
- Le SYNSFI
- Le SYNICI
- Le SYSAFCI
- Le MIDECI
- Le SYNATIMCI
- Le SYNABCI
- Le SYNAPGPCI
- Le SYNATIACI
- Le SYNADSIO
- Le SYNASFOCI
- Le SYNAASCI
- Le SYNASHOCI

A l’issue de cette rencontre qui a duré environ 3 heures, M. Rémi Allah-Kouadio, ministre de la Santé publique et de l’Hygiène a fait la déclaration suivante : « Il y a eu dialogue. Cela nous plait beaucoup que nous nous soyons parlé. Si vous voyez que nous sommes restés longtemps, c’est bien parce que tout le monde tient à ce que nous aboutissions à des solutions heureuses. Mais pour l’heure, je ne peux rien dire. Ce que je peux dire, c’est que ce soir le gouvernement fera une déclaration officielle par rapport aux propositions et aux discussions qui ont eu lieu depuis ce matin. C’est tout ce que je peux vous donner comme information ». Il a invité la presse à suivre le journal télévisé de 20 heures, au cours de laquelle le gouvernement fera une déclaration. Il a dit tout son espoir qu’une solution définitive soit trouvée.

A sa suite, M. Ernest Atté Boka, Porte-Parole des syndicats des personnels de la santé, a déclaré : « Nous avons eu trois heures de discussions avec le Gouvernement. Cette discussion a été présidée par le Premier ministre. Nous le remercions d’avoir ouvert les discussions et nous disons, au terme de ces discussions, qu’il n’y a pas eu d’accord entre le Gouvernement et les syndicats. Les discussions ont achoppé sur des propositions qui n’ont pas été concrètes. Nous pouvons conclure que les discussions ont été un échec pour nous, au sortir de cette rencontre avec le Premier ministre. Concernant le maintien ou pas de la grève, dès l’instant où il n’y a pas eu d’entente, il n’y a pas d’autres dispositions que ce qui est en vigueur. Pour le moment, nous disons que nous sortons d’une rencontre où il n’y a pas eu d’accord. Sur la question, on ne peut pas faire un autre débat. C’est ce que nous disons aujourd’hui. Il y a eu des propositions. Pour le Gouvernement, toute proposition est une avancée. Mais nous disons que sur certains points, ils ont fait des esquisses de propositions. Nous disons que nous n’avons pas encore du concret.

Donc, nous ne pouvons rien dire pour le moment. Sur le point d’intégration des filles et garçons de salle, ils nous ont fait comprendre que d’ici demain, ce point sera réglé. Sur la revalorisation salariale, leurs propositions de perspectives nous amènent jusqu’en 2011. Sur le profil de carrière des infirmiers et sages femmes, il n’y a pas de date indiqué pour la prise du décret.

Même sur le statut particulier, il n’y a pas quelque chose de concret. Nous disons donc, qu’il n’y a pas d’accord entre le Gouvernement et nous ».

Mercredi 16 décembre 2009 - Par CICG

lundi 30 novembre 2009

République bananière sous la refondation

Le mercredi 25 Novembre 2009, regardant le journal télévisé de la RTI 1ère, la chaine des grands évènements, comme le clame son slogan, quelle ne fut ma stupéfaction lorsque je vis un reportage de plus de cinq minutes. En principe lorsqu’un reportage dure aussi longtemps, c’est qu’il s’agit d’un évènement national ou international d’une grande importance. Mais avec la télévision ivoirienne, on ignore l’échelle des valeurs.

Je disais donc, un reportage de plus de cinq minutes pour quel évènement ? Eh bien ! Tenez- vous bien ! Il s’agit, avec tout le sérieux de ce reportage, avec un commentateur très en verve, de la remise du véhicule de fonction du Sous-Préfet d’Adaou, lors d’une grande cérémonie organisée par Bléoué Aka, son richissime paysan, ami personnel du Grand Manitou Laurent Gbagbo. Ce que le Sous-Préeet, c’est une dame, a qualifié d’acte de développement.
Adaou est un village, situé à une douzaine de kilomètres d’Aboisso, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire. Ce village a récemment été érigé en chef lieu de sous-préfecture par le Grand Manitou, dans sa générosité légendaire pour faire plaisir à son ami, qui fait la pluie et le beau temps à Adaou.
C’est cette même générosité, qui est à l’origine de ce don d’un véhicule 4*4 flambant neuf du grand manitou au Sous-Préfet d’Adaou. D’où cette fête pour célébrer la magnanimité et la générosité du Grand Manitou. Pour un acte qui fait partie du fonctionnement normal d’un Etat, on déplace la télévision nationale dont les moyens matériels et financiers sont largement insuffisants. N’est-ce pas tous ces reportages dignes de la télévision de l’ex-URSS qui mettent en mal le fonctionnement budgétaire de la RTI. D’ailleurs, un de mes amis appelle la télévision ivoirienne TV Pékin.
Dans la Côte d’Ivoire de la refondation, lorsque le Grand Manitou, le plus démocrate des présidents Africains, que ses partisans osent comparer à Nelson Mandela, « tousse », les ivoiriens ont droit à un long reportage au journal télévisé. Lorsque l’Etat joue son rôle régalien, c’est la générosité et la miséricorde du Grand Manitou qui s’expriment. Comme au bon vieux temps du parti unique.

samedi 14 novembre 2009

Ecole pacotille, suite des images

Ecole pacotille, suite des images



C'est le deuxième bâtiment de l'établissement. Ce que vous voyez en plastique noir, sont les toilettes.

Ecole pacotille



Vous ne rêvez pas. Ce que vous voyez est une école, que dis-je, un groupe scolaire dûment autorisé par le SAPEP (Une direction du ministère de l'éducation nationale en charge des établissements scolaires privés). Ce groupe scolaire va de la maternelle à la terminale. Il est situé à Divo au quartier Dialogue. Cet établissement, comme tous les autres, présentent des candidats aux différents examens. Vous vous posez la question de savoir comment un tel établissement a pu avoir l'autorisation ? Nous sommes en Côte d'Ivoire et tout est possible. Ce cas n'est pas isolé. Des établissements comme celui-ci, il y en a plusieurs en Côte d'Ivoire. Et on s'étonne que les résultats aux examens sont médiocres. Corruption quand tu nous tiens ! Pour de l'argent on a pourri le système éducatif ivoirien qui faisait rêver plus d'un dans la sous région et même en Afrique. Pauvre de nous.

jeudi 12 novembre 2009

Enfin la liste électorale est disponible !


C’est désormais chose faite. La liste électorale provisoire, dans sa version papier vient d’être mise à la disposition de la Commission Electorale par les structures techniques, à savoir l’Institut National de la Statistique et la Sagem Sécurité. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux du Forum, à proximité de la Direction de l’Office National de l’Identification ce mardi 10 novembre 2009 en début d’après midi, en présence de plusieurs personnalités dont les Représentants Spéciaux du Facilitateur, Boureima Badini et du Secrétaire Général des Nations Unies, Young Choi.
La liste sera affichée le lundi 16 Novembre, selon la CEI, avec l'ouverture de la période de reclamation.

Les ivoiriens poussent tout de même un ouf de soulagement quand on sait que le processus d'enrôlement a été un parcours du combattant avec de nombreux obstacles car prevu pour durer quelques mois ce processus arrive à son terme après plus d'un an. Esperons que l'affichage de la liste électorale ne connaîtra pas le debut cahotique de l'enrôlement où des centres ont été attaqués par des jeunes patriotes, emportant du matériel de Sagem Sécurité. Le gouvernement doit cette fois sécuriser l'affichage de la liste électorale pour éviter que des jeunes patriotes mal intentionnés ou téléguidés ne déchirent les feuilles qui seront affichées pour empêcher la population de vérifier son inscription.

Le 15 Novembre, le CPC va se réunir chez Blaise Compaorer pour fixer une nouvelle date pour l'élection présidentielle que les ivoiriens espèrent cette fois très réaliste pour éviter un autre repport dont la CEI, le gourvernement, les leaders politiques membres du CPC et le faciliteur assumeront l'entière responsabilté de leur incapacité à conduire ce processus. Dans tous les cas un autre repport signera la mort définitive de l'accord poilitique de Ouaggadougou (APO), longtemps à l'agonie.

lundi 2 novembre 2009

Côte d’Ivoire: Les raisons profondes d’un report

Election en Cote d’Ivoire - C’est maintenant une certitude, il n’y aura pas d’élection en Cote d’Ivoire le 29 novembre prochain.

L’informa-tion contenue dans un document circulait déjà dans les différents QG politiques Ivoiriens depuis plus d’un mois, sans qu’aucun d’entre les acteurs concernés n’aient le courage de l’annoncer publiquement, de peur d’encourir le courroux de la France et de l’ONU.

Maintenant c’est chose faite, le premier à se jeter à l’eau fut Laurent Dona Fologo, deuxième personnalité du Haut Conseil Politique du FPI. Il a devancé de quelques jours son Président, en déclarant que «les élections ne pourrons mathématiquement avoir lieu à la date du 29 novembre prochain…».

Selon lui, toutes les conditions d’une élection Présidentielle propre, libre et transparente ne sont pas encore réunies.

Le Secrétaire Général du Rassemblement des Hou-phouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), Alphonse Djédjé Mady interrogé sur la question par la presse locale ne dit pas le contraire. Il n’exclut pas un report de quelques semaines, voire de quelques mois, le temps de voir clair dans les cas litigieux sur le fichier électoral.

C’est finalement la fin de la semaine dernière que le Président Laurent Gbagbo a choisi pour briser le silence en déclarant, lors d’une sortie dans la Capitale Administrative et politique, à Yamoussoukro, qu’il sera difficile de tenir la date de la présidentielle pour le 29 novembre prochain. Même si rien n’est encore officielle, parce qu’une telle décision est du ressort du Cadre de Concertation Permanent (CCP), placé sous la supervision du Facilitateur Blaise Compaoré, le 29 novembre n’est plus une date inamovible pour le premier tour des Présidentielles en Cote d’Ivoire. Cependant, si le report des élections semble maintenant inéluctable pour tout le monde, sauf la France qui lève le ton, il y a vraiment lieu de s’interroger, selon l’opposition, sur les réelles motivations du Camp Présidentiel, qu’elle soupçonne de traîner le pas, pour glaner encore quelques mois au Palais.

Les raisons du report

De sources proches du RHDP, les refondateurs étaient convaincus, de la prochaine défaite de leur candidat, malgré leurs «sondages truqués», s’ils acceptaient d’aller dans une élection précipitée dont ils ne maîtrisaient pas encore, tous les contours. Voici, selon une source, l’une des principales raisons qui ont poussé le leader du FPI a parler du report de la date du 29 novembre, avant même qu’une réunion du CCP ne statue sur une question aussi sensible que celle la, à Ouagadougou. Peu avant sa mort, la semaine dernière, le Député de Tiébissou, Yves Fofana, cadre du RDR, sûr de la victoire de l’opposition réunit au sein du RHDP, incitait ses leaders à refuser tout report de la date de la présidentielle. «Si on ne veut pas que les élections aient lieu et qu’on fasse tout pour empêcher les gens de voter, que ce soit à l’Est, à l’Ouest au Centre comme au Sud, ce sera vraiment la catastrophe», a-t-il prévenu.

L’autre grande raison a trait à la polémique qui s’est instaurée autour du débat politique concernant les 2,7 millions de dossiers litigieux sur le listing. En effet, la Commission Electo-rale Indépendante (Cei), la Primature et les structures techniques ne se sont pas toujours accordées pour afficher la liste électorale comme convenu. Récemment, le chiffre a été revu à la baisse, mais il reste toujours important avec encore 1.911.254 cas de personnes ne se trouvent pas dans les fichiers dits historiques ayant servi au croisement. Selon des informations reçues dans l’entourage de Soro Guillaume qui pilote l’opération, il est possible qu’avec d’autres fichiers historiques n’ayant pas été utilisés dans le mode opératoire, il pourrait être «repêchées» jusqu’au delà d’un million et demi de personnes.

Ensuite, la recherche et les croisements doivent donc se poursuivre pour récupérer le dernier des Ivoiriens victimes de ce système qui n’est pas aussi huilé qu’on l’a cru, souligne-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement. Il ne s’agit pas, dit-on d’intégrer sur la liste, des étrangers ou des fraudeurs, comme l’a dit tantôt, Mamadou Koulibaly, le bouillant Président de l’Assem-blée Nationale. Il s’agit plutôt pour l’Etat d’éviter d’exclure certains de ses citoyens. Selon la même source, la liste électorale sera certainement affichée dans cette semaine partout sur l’étendue du territoire. En attendant, les services techniques (l’INS et Sagem), s’activent à imprimer la liste sur papier pour la remettre à la commission électorale qui, à son tour, la fera acheminer vers les centres d’enrôlement à l’intérieur, par les services de l’ONUCI.

Après la déclaration de Laurent Gbagbo sur le report de la date et le rapport de l’ONU sur le réarmement des ex- forces belligérantes sur le terrain, dans les QG, on lorgne vers Ouaga-dougou. Tous s’attendent à une convocation imminente du facilitateur, pour une réunion du Cadre de Concertation Perma-nent dans la capitale Burkinabé. Avant ce jour, tout se passe sur le terrain comme si le scrutin aura lieu le 29 novembre prochain.

De Gildas Correspondant du Républicain à Abidjan

Le Républicain du 02 novembre 2009

mardi 27 octobre 2009

EXCLUSIF - La grande interview de Faustin Toha « La non tenue de l’élection présidentielle justifie le titre de mon livre »


26.10.2009 Interview réalisée par Gbansé Douadé Alexis -pour le Journal de Connectionivoirienne.net (www.j-ci.net)

Faustin Toha est l’auteur d’un essai politique au titre jugé provocateur "Devoir de Mensonges, crise à l’ivoirienne". A l’occasion du premier anniversaire de la publication de son premier livre qui continue de défrayer la chronique, le journaliste politique justifie le titre de son ouvrage par une analyse toujours pertinente.

Vous êtes l’auteur d’un essai politique intitulé ‘’Devoir de Mensonges, crise à l’ivoirienne’’ publié aux éditions Nei/ Ceda, (242 pages) depuis le 31 octobre 2008 sur la crise politico-militaire déclenchée en septembre 2002. Un livre qui continue de défrayer la chronique. Quel bilan faites-vous ?

C’était un rêve qui est devenu par la suite une réalité. Du journalisme à l’écriture. Cet essai politique est le témoignage mien pour éviter que certaines personnes ne prennent en otage un événement qui nous a tous bouleversés. Comme ceux qui ont écrit sur la crise déclenchée en septembre 2002, je suis heureux d’avoir apporté ma modeste contribution à ce travail de recherche. Les nombreux livres qui ont été publiés ne doivent pas empêcher d’autres personnes de continuer de mener la réflexion. Je les y encourage. Moi j’ai choisis d’écrire du vivant des acteurs avec la volonté de faire un travail de journaliste. Ce qui n’est pas toujours sans danger. Pour le reste, les lecteurs peuvent juger de ma volonté de me mettre a équidistance de tous les groupes d’intérêts. Notamment les partis politiques et par ricochet la classe politique. Je pense que j’ai gagné ce pari. Celui de la neutralité engagée. J’avais commencé par une campagne éditoriale à Paris avant sa publication. Je suis retourné à Paris dans le cadre du salon international du livre. En Côte d’Ivoire, j’ai continué avec des interviews dans la presse dans le cadre de la promotion du livre et des dédicaces dans les librairies de France dans la capitale économique. Je pense que ces moments ont été très enrichissants. Il y a eu des échanges avec des lecteurs pendant ces dédicaces. Beaucoup comprennent que la vérité est la somme de toutes les vérités. Quelques invitations à l’intérieur du pays. J’ai été aussi l’invité de la fondation Memél Fotê qui a un partenariat avec l’association des écrivains de Côte d’Ivoire. Je suis heureux de l’accueil que les lecteurs lui ont réservé.

Mais il y a eu l’interdiction de dédicacer à Bongouanou. Comment avez-vous vécu cela ?

Je pense que ceux qui ont pris cette décision n’acceptent pas encore le débat contradictoire. Et ils gagneraient à ne pas tomber dans ce piège. Cela ne fait pas d’ailleurs honneur à notre pays. Je me souviens encore des protestations dans la rue pour la défense de la liberté d’expression quand ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir étaient dans l’opposition. Nous rêvions d’une société de débats. Mais j’ai bien peur pour mon pays. Un pays où on tolère la prise des armes et l’on s’attaque à des citoyens qui réfléchissent pour faire avancer la société. Pour moi c’est de la haute trahison. Cela ne peut pas venir d’intellectuels. En tous cas ceux qui ont un profond respect de la démocratie. Moi j’ai décidé d’écrire sans parti pris. Je pense que cela n’est pas un crime contre l’humanité. J’avais déjà répondu aux uns et aux autres que ‘’ Devoir de Mensonges, crise à l’ivoirienne’ n’est pas un document subversif. C’est un ouvrage qui n’a pas la prétention d’avoir perçu tous les pans de la crise à l’ivoirienne. Mais il n’a pas voulu tomber dans une certaine complaisance au risque de manquer son objectifs : garder une véritable indépendance dans le traitement des faits. Heureusement qu’au sein même de ceux qui semblent me combattre tout le monde n’est pas du même avis. Je reçois des soutiens.

Depuis le 27 février 2009 vous avez été licencié du port autonome d’Abidjan pour dit-on ‘’ suppression de poste’’ où vous étiez le responsable du département communication. Etait-ce une sanction pour avoir écrit avec beau coup de liberté ?

C’est d’abord le manque de considération des choses de l’esprit. A la vérité, si on ne se reproche rien on ne peut pas réagir de la sorte. Et ceux qui pensent maintenir leurs concitoyens dans un état d’ignorance organisée ne doivent pas en être fiers. Je pense que chacun de nous a sa place dans la construction de notre pays. Monsieur Marcel Gossio en signant ma lettre de licenciement avec ce motif fantaisiste et arbitraire a oublié sa propre histoire. Celle qui vaut en partie sa promotion depuis l’avènement du Fpi au pouvoir. Encore que moi je ne suis pas dans une logique de conquête du pouvoir d’Etat. Et si c’était le cas d’ailleurs ? Dans tous les cas au moment venu je parlerai pour la manifestation de la vérité. C’est lui que l’histoire jugera parce qu’il lui sera très difficile de prouver que mon licenciement n’est pas lié à la publication de mon livre, qui n’avait pas pour objectif de faire la promotion d’un parti fut-il celui de monsieur Gossio.

Dans l’avertissement que vous faites dans votre livre vous soulignez le caractère atypique de la classe politique ivoirienne. Est –ce une particularité ?

Je souligne ce qu’elle a montré à la face du monde. C’est par exemple la transformation de la politique en pugilat et en un immense gymnase où tous les coups sont permis. En démocratie les partis politiques et mouvements qui animent la vie socio-politque se surveillent les uns des autres, se critiques pour améliorer la vie de leurs concitoyens. Malheureusement nous n’assistons pas à des débats pour que chaque groupe d’intérêt présente son programme de gouvernement et ceux qui le mettront à exécution en cas de victoire aux élections. Aujourd’hui il y a un consensus né d’arrangements successifs qui me font penser à un retour du parti unique avec la volonté de chaque camp de résister à la tenue de véritables élections. Il y a un arrimage au mandat du président Gbagbo qui profite à ses partisans et courtisans. Tout le monde est d’accord pour faire perdurer cette situation en dépit des grands risques que cela fait courir à la Côte d’Ivoire.

Vous soutenez que le scénario d’hypothétique élection ne laisse pas présager d’un retour imminent à la paix. Comment expliquez vous cela ?

Dans mon livre j’explique qu’il y a avant tout, une volonté de tisser des alliances dans un contexte flou où les courants idéologiques disparaissent au profit des clans. A mon avis, il y a un danger qui guette la Côte d’Ivoire. Est-ce que les leaders politiques joueront la carte du vote qui ne prendrait pas en otage leurs groupes ethniques ? Tout dépend du discours qu’ils voudront tenir devant ceux-ci. Encore faut-il que la liberté de mouvement soit reconnue pour tous. Un autre danger comme je l’explique est la forme triangulaire de la conquête du pouvoir d’Etat qui se résume depuis une décennie à Gbagbo, Bédié et Ouattara. La non tenue de l’élection présidentielle justifie le titre de mon livre.

Les deux derniers sont les leaders respectifs du Pdci et du Rdr et ont eu selon les circonstances des alliances entre eux ou avec le Fpi de Gbagbo. Et chacun a sa revanche à prendre.
Ce sont ces différentes combinaisons qui complexifient la sortie de crise. Par exemple Gbgabo s’est pris au jeu de l’houphouëtisme. Ce qu’il avait critiqué trente ans durant quand il combattait le régime du Pdci. Mais rassurez vous toutes les combinaisons qui sont servies aux populations reposent difficilement sur des projets de société cohérents.

Jusqu’à présent la société civile ivoirienne accompagne le processus de sortie de crise. Est-ce qu’on peut s’attendre à une vraie implication de la part des responsables ?

Tout laisse croire que chacun veut s’engager dans le processus de sortie de crise quelque soit sa position. Mais il faut reconnaître que peu de personnes font confiance à cette société civile jugée partisane. Et il est urgent que le défi de l’impartialité soit relevé. En le faisant, les populations seront plus rassurées. Et il est important que tous les acteurs se mobilisent pour réussir ce pari. L’un des problèmes majeurs sera certainement le rôle que voudra jouer la Fesci. Quel sera le candidat de ce syndicat ? La Fédération des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire pourra-t-elle faire montre d’une hauteur d’esprit ? Il faut engager le débat dès à présent pour éviter un autre chaos. N’oublions pas que cette crise politico militaire déclenchée en septembre 2002 trouve aussi ses origines dans les conflits entre les anciens dirigeants qui apportent leur soutien à leur parrain respectif. Tous des leaders politiques.

Vous soutenez que la jeunesse ivoirienne est sans opportunité. Cela est-elle la conséquence de l’échec des politiques ?

Dans mon livre je me réfère à des exemples précis. La Côte d’Ivoire a une jeunesse nombreuse, déboussolée et en quête de modèles, qui voit dans la politique le seul moyen de s’enrichir et de se socialiser. Je souligne l’absence d’une classe politique qui donne à la jeunesse d’autres opportunités. C’est ainsi que tous les soient-disant leaders politiques sont redevables à ceux qui gèrent au quotidien leurs besoins, du reste immense. Comment mettre cette jeunesse au travail ? Combien y pensent dans leur programme de société ?

L’élection présidentielle est en passe d’être encore reportée même si la structure en charge de son organisation n’a pas publié de communiquer dans ce sens. Dans votre livre vous êtes revenu à plusieurs reprises sur cette élection en la qualifiant d’hypothétique. Pourquoi ce grand doute ?

La date du 29 novembre 2009 devient un fond d’écran qui va à son tour disparaître du décor. Comme toute les autres date indiquées depuis 2005.
Etait-ce une volonté déguisée des acteurs ? Toujours est –il que le constat pourrait être décevant pour ceux qui avaient cru à cette belle aventure. Ne serait-ce qu’au respect de la date. Je crois que le facilitateur, le président Blaise Compaoré du Burkina dont je parle aussi dans le livre pourra nous donner les vraies raisons. Mais comme je l’explique il y a des dessous de cartes qui font qu à chaque étape cruciale, il y a semble-t-il des arrangements qui frisent la compromission. Il y a aujourd’hui un autre discours qui veut qu’on traîne le plus longtemps possible avant d’aller aux élections. Mais cela peut ressembler à des réunions au cour desquelles tout le monde veut prendre la parole pour ressasser les mêmes choses. Au bout du compte rien de concret. Pure perte de temps. Est-ce que les acteurs peuvent s’imposer une rigueur pour sortir les ivoiriens de cette situation qui est tout aussi intenable que ce que certains veulent nous faire croire ? Tout est une question de volonté collective. Et c’est ce qui fait cruellement défaut.

Vous analysez de façon particulière les relations entre les présidents Gbagbo et Comparé. Vous dites même que le chef de l’Etat burkinabé estime qu’il est du devoir de la Côte d’Ivoire de demeurer un espace communautaire. Est-ce que cela est pris en compte dans la recherche de sortie de crise ?

J’ai prévenu les lecteurs qu’il y a une difficulté à analyser un présent en constante évolution. Mais dans ‘’la crise à l’ivoirienne’’ comme l’indique le sous-titre de mon livre le temps refuse de prendre son envol et rappelle aux uns et aux autres la falsification des faits qui a alimenté tout ce que le pays traverse. Gbagbo et Compaoré ont connu des brouilles liées à des problèmes historiques et personnels. Nous sommes un peu dans le schéma de ce que l’on peut appeler la parenthèse de 1932 à 1947. En effet, une partie de la Haute-Volta, une autre colonie française, fut incluse dans la Côte d’Ivoire. C’est un territoire pauvre, héritier d’une longue histoire de royautés précoloniales. Cette délimitation des frontières étendait le ‘’territoire ivoirien » jusqu’à la ville burkinabé de Kaya, un peu plus dans le Nord, c'est-à-dire au-delà de ouagadougou. Aujourd’hui on peut penser que l’influence se fait dans le sens inverse.
Vous savez que la Côte d’Ivoire demeure à la fois un modèle et un enjeu. Effectivement, l’idée que ce pays a été construit grâce à des personnes venues du septentrion, peut poser problème. Dans tous les cas le chef de l’Etat burkinabé que certains membres du gouvernement ivoirien qualifient désormais ‘’d’allié respecté’’ ne lâchera pas sa proie de sitôt après. Il sait que quelque soit le président élu celui-ci lui sera redevable.

Vous avez fait les portraits de Gbagbo, Bédié Ouattara et de Guillaume Soro. Les Ivoiriens savent-ils vraiment qui sont-ils ?

J’ai fait un portrait qui est discutable. Sans doute. Mais je l’ai fait en toute liberté. J’invite les lecteurs à y prêter attention avant de porter leur choix définitif. Je souhaite que chacun fasse sa propre analyse.

Prochainement en vente sur Connectionivoirienne.net

"Devoir de Mensonges, crise à l’ivoirienne"

info@connectionivoirienne.net

lundi 5 octobre 2009

Si j’étais candidat !

Enfin la liste électorale provisoire est prête ! Mais les ivoiriens doivent patienter encore des jours, parce que cette liste doit être présentée au Chef de l’Etat avant sa publication. Ce que je ne comprends pas. Le Chef de l’Etat, lui-même candidat, doit-il donner son accord avant la publication ? N’a-t-on pas perdu suffisamment de temps ?

Des candidats ont déjà déposé leur dossier. D’autres pas encore. Notamment Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, deux poids lourds de la scène politique ivoirienne. Moi aussi, je réfléchis sérieusement à ma candidature. Malheureusement j’ignore la date limite de dépôt des candidatures. Le Chef de l’Etat de retour de son fameux voyage aux Etats-Unis lors de l’assemblée générale de l’ONU, avec une délégation de quarante personnes environs, - voyage qui a coûté plus de deux milliards de franc CFA aux contribuables ivoiriens - a parlé du 16 Octobre 2009 comme date limite. D’autres sources parlent du 03 Octobre.

Je disais que je pense à me présenter à l’élection présidentielle. J’ai encore le temps de constituer mon dossier. La date du 29 Novembre 2009 n’est plus tenable et tout le monde le sais.

Si j’étais candidat, quel projet de société je soumettrai a l’intelligence des ivoiriens ? Quelle aventure, au sens noble du terme, je proposerai aux ivoiriens de faire avec moi ? Serai-je capable de faire rêver les ivoiriens d’un avenir radieux ? Les ivoiriens ont besoin de rêver. Ils ont tellement souffert depuis une dizaine d’années et cela continue, qu’ils ont besoin de sortir de ce cauchemar. Le rêve participe de l’équilibre psychologique des humains. Les ivoiriens ont besoin d’un candidat capable de les faire rêver d’une Côte d’Ivoire démocratique et paisible où règne la justice, où le mérite est reconnu et célébré, d’une Côte d’Ivoire développée à l’instar des pays comme la Corée du sud où le travail est une valeur majeure, d’une Côte d’Ivoire où l’impunité ne règne plus. Les ivoiriens ont besoin d’un candidat capable de leur donner espoir et la conviction qu’ensemble, dans l’unité et l’intérêt supérieur du pays nous pouvons relever ce défis.

Si j’étais candidat, je proposerai des reformes institutionnelles. Je commencerai par la justice. La reforme de la justice aura pour principal objectif de renforcer son indépendance vis-à-vis de l’exécutif. La nomination des membres des institutions judiciaires sera validée par les 2/3 des parlementaires. Le recrutement et la promotion des juges du siège seront dévolus au conseil supérieur de la magistrature dont le président sera le plus ancien des magistrats.

Au niveau de la gouvernance, les pouvoirs de l’assemblée nationale seront renforcés notamment en ce qui concerne le contrôle du gouvernement. Pour renforcer la bonne gouvernance, une commission budgétaire sera créée et son rôle sera de contrôler l’exécution du budget de l’Etat et la gestion financière des entreprises publiques, d’entendre chaque ministre sur la gestion de son ministère. Cette commission sera dirigée par un député de l’opposition. Le Premier Ministre sera issu de la formation politique majoritaire au parlement et sera le chef du gouvernement. Je supprimerai le conseil économique et social et je le remplacerai plus tard par un sénat qui sera la représentation des régions et de la chefferie traditionnelle.

Les responsables des entreprises publiques seront désignés sur appel d’offre avec des objectifs de résultat à atteindre.

En lieu et place des conseils généraux, je créerai des conseils régionaux, au nombre de dix, qui seront de véritables entités administratives, avec des assemblées régionales pour dynamiser la vie démocratique. Les conseils régionaux avec des pouvoirs économique, social et fiscal plus renforcés, seront les véritables moteurs du développement de chaque région. Ce sera véritablement le pouvoir au peuple. Tous les services de l’Etat y seront représentés. Plus personne ne sera obligée de quitter la région dans laquelle il exerce pour venir faire le moindre papier administratif à Abidjan.

Si j’étais candidat, mon programme économique se structurera autour de trois axes principaux : l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture (motorisation) et le tourisme quand on sait que la Côte d’Ivoire a d’énormes potentialités touristiques et que rien est fait pour valoriser ce secteur important de l’économie et surtout créateur d’emplois. La Côte d’Ivoire doit sortir de cette agriculture d’une autre époque et mettre en place une politique volontariste de motorisation de son agriculture. Pour cela, l’Etat doit redéfinir une nouvelle fiscalité sur le matériel agricole qui rentre dans le cadre de cette modernisation et aider les organisations coopératives à s’équiper. Dans ce domaine, le gouvernement pourrait envisager à court terme le montage des machines agricoles que nous importons et à moyen terme sa fabrication sur place. La politique d’industrialisation doit avoir pour socle la transformation de nos matières premières, notamment notre production agricole. Tout est question de volonté politique et d’ambition pour la Côte d’Ivoire. Nous le pouvons.

Si j’étais candidat, l’école et la santé seront la priorité des priorités eues égard au niveau de dégradation de ces deux secteurs très importants de toute société moderne qui veut faire un pas dans le cercle des pays développés.

L’enseignement primaire et secondaire, l’enseignement technique, la formation professionnelle seront cédés aux régions sous le contrôle du gouvernement. Le rôle de l’Etat se limitant à la détermination de la politique générale de l’éducation et de la formation, à la définition du contenu des programmes académiques. Seul l’enseignement supérieur relèvera de la responsabilité directe de l’Etat central. Chaque région sera dotée d’une université et d’un système de formation professionnelle supérieure en adéquation avec les réalités économiques de chaque région. Au primaire et à la maternelle, la principale langue et les valeurs culturelles de chaque région seront enseignées.

Au niveau sanitaire, chaque région sera dotée d’un centre hospitalier régional (CHR) digne de ce nom, avec tous les services. Les CHR auront le même statut que les CHU et seront animés par des médecins hospitaliers avec un profile de carrière similaire à celui de leurs collègues exerçant dans les CHU, à la seule différence qu’ils ne sont pas enseignants. Cela, pour que chaque habitant puisse avoir accès à des soins de qualité surtout le territoire ivoirien. Chaque village aura un centre de santé et recevra la visite d’un médecin une fois par semaine. Les départements seront dotés de centres hospitaliers départementaux (CHD) et les sous-préfectures d’hôpitaux généraux (HG). Je proposerai également la création d’une assurance médicale dont le financement sera spécifique à chaque secteur d’activité. J’envisagerai la construction de deux autres CHU à Abidjan par rapport à l’évolution de sa population.

Si j’étais candidat, je proposerai aux syndicats, pour éviter les grèves intempestives, un cadre permanent de concertation. Ce qui aura pour avantage d’impliquer les syndicats dans l’action gouvernementale. J’instaurerai la justice salariale dans la fonction publique (même diplôme, même salaire) et une prime de mérite annuel pour tous les fonctionnaires avec des critères précis et consensuels. Chaque corps de métier aura des indemnités spécifiques.

Si j’étais candidat, j’entreprendrai la promotion de la femme à tous les postes de responsabilité et je supprimerai tous les textes de loi qui sont en contradiction avec la question du genre.

Si j’étais candidat, comment ferai-je pour financer cet ambitieux projet ? L’Etat fera un grand effort pour réduire son train de vie en limitant au maximum le gaspillage et les dépenses inutiles. Je formerai un gouvernement d’au plus vingt membres. Je n’aurai pas de nombre pléthorique de conseillers. La bonne gouvernance sera la colonne vertébrale de mon gouvernement. Je serai impitoyable avec la corruption, les pots de vins et les détournements de deniers publics. Toutes les administrations et les entreprises publiques seront sous haute surveillance. Nous mettrons en place un environnement économique et fiscal attrayant et incitatif pour les investisseurs ; ce qui va booster notre économie en matière d’emplois et de recette fiscale. La capacité de recettes fiscale et douanière de la Côte d’Ivoire est loin d’être atteinte. Un effort doit donc être fait dans ce domaine. Un environnement économique assaini, une politique fiscale attrayante, une justice qui inspire confiance, une bonne gestion de l’argent publique sont de nature à donner confiance aux bailleurs de fonds pour soutenir et nous aider à financer nos projets pour permettre à l’Etat de jouer pleinement son rôle régalien et à attirer les investissements étrangers.

Chères ivoiriennes et chers ivoiriens, voici le résumé de mon projet de société. Maintenant, je dois trouver les vingt millions pour le dépôt de ma candidature. Je reste à votre écoute pour répondre à vos éventuelles préoccupations.

lundi 21 septembre 2009

Déchets toxiques: accord amiable entre Trafigura et les victimes ivoiriennes


LONDRES - La multinationale Trafigura a signé à Londres un accord amiable portant sur 30 millions de livres (33 millions d'euros) avec les quelque 31.000 plaignants dans l'affaire du déversement en 2006 de déchets toxiques à Abidjan, a annoncé à l'AFP un porte-parole de la société.

"L'accord a été signé samedi soir tard" entre Trafigura et l'avocat des plaignants tout juste revenu d'Abidjan avec le feu vert d'au moins 75% de ses clients (seuil légal), a expliqué cette source, précisant que l'indemnisation totale représentait 30 millions de livres, au lieu des 180 réclamés à
l'origine.

Chaque plaignant recevra 750.000 francs CFA, soit 1.150 euros, a indiqué le porte-parole.

Trafigura était l'affréteur du cargo Probo Koala, dont le déversement de résidus toxiques avaient causé, selon la justice ivoirienne, la mort de 17 personnes et des milliers d'intoxications.

Cet accord met fin à la procédure engagée contre Trafigura au Royaume-Uni.

Un procès devait s'ouvrir devant la Haute cour de Londres le 6 octobre, pour trois mois environ.

"Depuis août 2006, les parties ont investi énormément de temps et d'argent afin de réaliser une analyse détaillée des événements survenus à Abidjan en 2006", précise la déclaration commune finale, indiquant que "plus de 20 experts indépendants" de divers domaines avaient oeuvré.

"Ces experts indépendants n'ont pas été en mesure d'établir un lien entre l'exposition aux produits chimiques émanant des déversements d'une part, et les décès, les fausses couches, les naissances d'enfants mort-nés, les malformations, les pertes d'acuité visuelle ou d'autres maladies graves et
chroniques", poursuit le document.

Le cabinet d'avocats des plaignants "Leigh Day and co, à la lumière des conclusions des experts, reconnaît désormais que les déversements ne pouvaient, au pire, qu'avoir provoqué des symptômes passagers semblables à ceux de la grippe et des crise d'anxiété", ajoute-t-il.

"Trafigura est totalement innocenté par les conclusions des experts des deux parties", a déclaré Eric de Turckheim, directeur de Trafigura, cité dans un communiqué. "Depuis 3 ans, on nous accuse d'avoir causé des morts et des maladies graves. Aujourd'hui ces accusations se révèlent sans fondement, comme le reconnaît la déclaration de Leigh Day", a-t-il ajouté, relevant "l'absence totale de responsabilité dans cette pollution".

Aucun représentant des plaignants n'était joignable à Londres dimanche matin.

Un rapport de l'ONU publié jeudi a établi un lien "solide" entre les déchets toxiques et les décès --chiffrés à 15 par le rapport-- survenus à Abidjan, a expliqué le rapporteur spécial de l'ONU sur ce dossier, Okechukwu Ibeanu, admettant néanmoins ne pas disposer de "preuves scientifiques" sur les
effets des 500 tonnes de résidus.

Trafigura a conclu en février 2007 un accord amiable avec l'Etat ivoirien, comprenant une indemnisation totale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d'euros) dont un quart seulement est allé aux victimes.

En octobre 2008, deux responsables locaux de Trafigura impliqués dans l'affrétement du Probo Koala ont été condamnés à 20 et 5 ans de prison à Abidjan.

Dimanche 20 septembre 2009 - Par AFP

jeudi 17 septembre 2009

Illusion électorale


Laurent Gbagbo, Président d'une Côte d'Ivoire à la recherche de son lustre d'antan, a invité son "ami retrouvé" Blaise Compaoré, Président d'un Burkina triomphant, qu'il avait accusé au début de cette guerre d'en être le parrain, en visite très officielle à Yamoussokro. Première visite du genre depuis septembre 2002, début de la crise politico-militaire. Le Président du Burkina a foulé le sol ivoirien, revêtu de son costume de Président devenu incontournale sur la scène sous regionale. N'est-il pas, en plus de la Côte d'Ivoire, médiateur de la crise politique togolaise?

Officiellement, cette visite est destinée à renforcer les liens d'amitié et la coopération entre les deux pays amis dépuis....belle lurette. Evidemment, en de telles circonstances, il y a des raisons officieuses. Ces raisons officieuses, les deux amis nous ont donnés des indications en faisant des commentaires sur l'élection présidentielle; en ressassant un refrain maintes fois entendu : Il ne sert à rien de faire des élections précitées et baclées, l'important est que les élections soient bien préparées et se déroule dans la transparence, et "patati patata". . Chaque fois que le calendrier électoral ne peut-être respecté, on nous sort ce refrain, qui une fois de plus demontre la mauvaise fois des tenants du pouvoir et leur manque évident de volonté politique d'aller à l'élection présidentielle en 2009, avec la complicité de Blaise Compaoré "l'ami retrouvé" de Gbago. D'ailleur, notre cher facilitateur doit rencontrer les acteurs politiques ivoitiens demain vendredi pour leur faire avaler la couleuse. Pourtant Laurent Gbagbo et son Premier ministre Soro Guillaume nous ont mille fois chantés que cette date était immuable. Soro Guillaume avait même affirmé que ce serait une catastrophe pour la Côte d'Ivoire si l'élection présidentielle n'avait pas lieu le 29 Novembre 2009. Une fois de plus les ivoiriens, mais surtout ceux qui croyaient fermement à la tenue de l'élection présidentielle (moi, je n'en fais pas parti, je suis devenu un "saint Thomas") sont roulés dans la farine. C'est le sport le mieux pratiqué en Eburnie. Finalement les faits sont entain de donner raison à Nicolas Sarkozy, qui disait que le Chef d'Etat ivoirien n'est pas digne de confiance.

Je comprends pourquoi Laurent gbagbo s'est empressé d'offrir 500 millions de cfa à son "ami retrouvé" Blaise Compaoré pour consoler ses victimes des intempéries. Alors que les victimes de ces mêmes intempéries à Abidjan se "cherchent" car ignorés par les autorités ivoiriennnes.


Blaise Compaoré s`invite dans le débat sur le calendrier électoral

Pour sa première visite officielle en Côte d'Ivoire depuis l’élection de Laurent Gbagbo en l'an 2000, Blaise Compaoré s’est rendu hier à Mama, village natal du président ivoirien, dans le centre-ouest du pays. Facilitateur du dialogue inter-ivoirien, le président burkinabé s’est invité dans le débat sur la tenue de l’élection présidentielle prévue le 29 novembre prochain. Alors que le doute plane sur le respect de cette date, Blaise Compaoré estime à son tour que ce qui importe le plus c'est la réussite du scrutin, pour garantir la paix, et non le calendrier électoral.

Lentement mais sûrement. C’est le précepte de Blaise Compaoré pour l’organisation du scrutin présidentiel ivoirien. Mieux vaut prendre son temps que de bâcler cette élection. Quitte à reporter une fois encore la date du premier tour ? le président burkinabé se garde bien de le dire. Mais son avis semble sonner comme une onction à un nouveau possible report de cette échéance tant attendue.

Selon Blaise Compaoré il s’agit d’un processus « important pour l’avenir de nos deux pays ». Il faut donc « avancer sûrement vers l’objectif qui est l’organisation de l’élection présidentielle. » A l’unisson de son homologue Blaise Compaoré et de son Premier ministre, Guillaume Soro, le président ivoirien Laurent Gbagbo invoque l’avenir pour insister sur le soin avec lequel doivent être organisées les élections. « Il ne faut pas confondre l’avenir de la paix et le retard que l’on met dans l’organisation des élection. Ce sont deux choses différentes. Nous sommes en train de préparer les élections, comme on dit ici, ' tchoco tchoco, on va faire les élections’. »

« Tchoco-tchoco... », cela veut bien dire « dans tous les cas ». Mais cela ne veut pas dire quand. Or en Côte d’Ivoire comme ailleurs, personne n’aspire ouvertement à des élections bâclées. Dès lors, on peut se demander pourquoi Laurent Gbagbo insiste maintenant sur le soin à apporter au scrutin. A cela, le président ivoirien doit sans doute avoir une bonne raison.
Source RFI

Pollution/Affaire du "Probo-Koala"


Les déchets déversés en Côte d`Ivoire contenaient un gaz mortel

Le Monde.fr - Les résidus pétroliers se trouvant à bord du Probo-Koala, qui avaient été déversés en 2006 dans des décharges d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, provoquant une dizaine de décès par empoisonnement, contenaient environ deux tonnes de sulfure d'hydrogène, un gaz mortel en cas de fortes inhalations, affirme le quotidien britannique The Guardian, dans son édition du jeudi 14 mai. Une analyse effectuée aux Pays-Bas sur un échantillon des quelque 500 tonnes de déchets du navire a relevé également la présence d'importantes quantités de soude caustique. La société Trafigura, affréteur du Probo-Koala, fait l'objet d'une plainte collective déposée par plusieurs milliers de citoyens ivoiriens.


Accord en vue entre affréteur et victimes

LONDRES - La multinationale Trafigura, affréteur du cargo Probo Koala, dont les déchets toxiques avaient été déversés en 2006 en Côte d`Ivoire, a annoncé mercredi qu`elle avait proposé un accord à l`amiable aux victimes, engagées dans des poursuites à son encontre.

Trafigura, un négociant multinational de produits pétroliers, était l`affréteur du cargo Probo Koala, dont les résidus toxiques avaient été déversés à Abidjan, causant la mort de 17 personnes et des milliers d`intoxications.

Plus de 30.000 victimes ivoiriennes, représentées par le cabinet britannique d`avocats Leigh Day and Co, avaient entamé des poursuites contre Trafigura. Un procès devait avoir lieu en octobre devant la Haute Cour de Londres, qui aurait constitué la plus importante action contre une société jamais menée devant la justice britannique.

Mais mercredi, Trafigura, dont le siège opérationnel est basé à Londres, a fait savoir, dans un communiqué, que "les parties explorent la possibilité d`un compromis sur les demandes d`indemnisation qui ont été faites".

"Un règlement global est considéré par les parties et il apparaît actuellement que cet accord serait probablement acceptable pour la plupart d`entre elles", a ajouté Trafigura. "Cela prendra du temps et d`ici là, les deux parties considèrent qu`il serait malvenu et inapproprié de faire tout commentaire supplémentaire."

Selon le quotidien britannique The Independent, cet accord pourrait se compter en millions de livres.

Trafigura a toujours nié toute responsabilité dans les événements. Mais le 13 février 2007, elle avait conclu un accord à l`amiable avec l`Etat ivoirien qui arrêtait toute poursuite en contrepartie du versement d`une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d`euros).

Un quart de cette somme seulement avait été consacrée aux victimes, le reste revenant à l`Etat et aux collectivités locales.

Cet accord avait permis la libération de deux hauts cadres de Trafigura, incarcérés depuis des mois après un déplacement à Abidjan.

En octobre 2008, deux responsables locaux impliqués dans l`affrétement du Probo Koala ont été condamnés à 20 et 5 ans de prison à Abidjan.
Source AFP

mercredi 9 septembre 2009

Nouveau Président du Conseil Constitutionnel - Paul Yao N'DRÉ: La patrie ou le parti?


Le chef de l'Etat de Côte-d'Ivoire Laurent Gbagbo, vient de confier les clés du conseil constitutionnel, organe suprême de décision en matière constitutionnelle et électorale, de son pays au professeur Paul Yao Ndré. La politique reste décidemment une sorte de jeux de foot où l'on ne fait la passe á son adversaire que par erreur. L'analogie est du président Gbagbo lui même. Cela laisse donc comprendre que Laurent Gbagbo entend utiliser Yao Ndré comme une pièce essentielle du puzzle électorale du FPI. Bien évidemment entre un voeux et sa réalisation, il y a souvent, surtout en politique, tout un monde.

Dépouillé de l'essentiel de ses pouvoirs par les différents accords de paix, le président Gbagbo n'a jamais écarté l'idée d'un passage en force pour s'assurer un autre mandat. La nomination de son directeur de campagne pour Hiré au poste stratégique de président de la cour constitutionnelle, participe d'une stratégie bien huilée pour une reconquête moins calamiteuse du pouvoir d'état.

Intellectuellement, nulle ne doute de la capacité de Yao Ndré, ce professeur agrégé de droit International, a mener á bien la tache a lui confiée. Le mandat du juge Yanon Yapo étant arrivée á son terme, il fallait nommer un autre ivoirien au poste. La nomination du président de cette institution obéit donc plus á une raison d'état, qu' á toute autre vision philanthropique, qui mettrait Laurent Gbagbo dans le rôle de dieu qui choisit son prophète..

Politiquement, c'est de la lapalissade que de penser et de croire que, le FPI n'espère aucune dividende de ce deal aux relents tragiques d'un "win-win" politique.

La récente cérémonie de prestation de serment, permet de décrypter facilement la clef du code secret qui scelle le destin des ivoiriens.

D'abord Laurent Gbagbo se braque. Il se défend d'une accusation de clientélisme que ses adversaires n'ont pas formulée directement. Il n'y a que la presse proche des deux camps qui a cru bon de se fendre des commentaires des plus débridés sur la question. A cette accusation informelle, Laurent Gbagbo a cru bon de donner une réponse officielle. "Yao Ndré est mon ami, on l'appelle Pablo et je l'ai nommé et puis après..." avait t-il répondu. La démocratie ivoirienne a pris un coup de froid dans le dos á entendre ces paroles, á la lisière du chantage et de l'intimidation, d'un homme qui a toujours revendiqué être un "enfant des élections". Les charmeurs de serpents ont souvent la vie trouble car conscients de la capacité de destruction des animaux avec lesquels ils travaillent. Avec la nomination de Paul Yao Ndré, éminent juriste, Gbagbo se fait cadeau d'un destin de charmeur de serpent pour au moins deux raisons:

Premièrement, Yao Ndré, brillant universitaire et ancien ministre ayant une connaissance parfaite du contenu de la boite á pandore qu'est devenu le monde politique ivoirien, ne doit sa nomination qu'á sa connaissance parfaite du droit de notre pays. Ni Guy Labertit, ni Geneviève Bro Grebé ne pouvaient prétendre á un tel poste malgré leur coefficient de militantisme au PFI qui est des plus élèves. C'est donc d'abord par mérite et ensuite par sa nationalité ivoirienne que Yao Ndré accède á ce sacro-saint institutionnel de notre pays. Ceci est révélateur. Yao Ndré est libre et n'a de dette envers personne si ce n'est la république qui l'envoie en mission pour six ans et notre texte sacré de constitution fait bien de le rendre inamovible pendant toute la durée de son mandat. Par ce fait, il détient l'ultime passeport pour être un homme juste et droit qui a sur un plateau d'or l'opportunité replonger un pays et ses 20 millions d'habitants sur les chemins de la croissance et sur les chemins obliques de l'abjection et du cauchemar.

Deuxièmement, le président du conseil constitutionnel est un homme de droit et juge qui connait la valeur d'un serment, qui mesure le poids des décisions á prendre. Ses premières déclarations dans la presse sont satisfaisantes. L' homme de droit se démarque nettement de sa chapelle politique et assume courageusement son destin national, son destin de juge de la plus importante décision de l'histoire de notre pays. La Côte-d'Ivoire a ainsi, mis entre les mains de Paul Yao Ndré une mère poule avec pour instruction de bien la nourrir, la protéger de sorte que sa progéniture nourrisse les futures générations d'ivoiriens.

Il y a une seule façon de trahir cet objectif. Celui de manger la poule. Volontairement ou sous impulsion, pour le parti ou contre la patrie. Voici les termes du dilemme.

On regarde!

Bakus vous salut

le Journal de Connection • Catégorie : Le Journal de Connection Ivoirienne.

jeudi 27 août 2009

ELECTION PRESIDENTIELLE Voici la première candidature déposée à la CEI

Le président du conseil général de Sakassou, voulant être le premier à déposer son dossier, s’est rendu, à cet effet, à la CEI pour remplir les formalités d’usage en la matière. Il a donc été reçu par le secrétaire permanent de la CEI, Auguste Severin Miremont, qui a vérifié la conformité de son dossier aux pièces à fournir pour être candidat. Muni de son récepissé d’inscription, le premier candidat à l’élection présidentiel n’a pas dissimulé sa satisfaction. Plutôt confiant, il a affiché sa détermination à se faire élire à l’élection présidentielle de novembre 2009 si d’aventure les signataires de l’accord politique de Ouagadougou respectent leurs signatures. Qu’il y ait élection ou pas à la date indiquée, pour Félix Akoto Yao, l’essentiel, « c’est de prouver aux populations qu’on a de l’ambition pour son pays ».

mercredi 26 août 2009

Election présidentielle ivoirienne

Le dépot des dossiers des candidats à l'hypothétique élection présidentielle du 29 Novembre débute aujourd'hui. Qui sera le premier à déposer sa candidature?

vendredi 21 août 2009

Réflexions d’un électeur

Election présidentielle ivoirienne le 29 Novembre 2009, mythe ou réalité ?
Une chose est certaine, la chasse aux voix a commencé depuis quelques mois même si actuellement il y a une accalmie, comme si les candidats étaient déjà essoufflés. Peut-être qu’ils ne croient plus, tout simplement, au 29 Novembre.

En tout cas, le dernier communiqué de la CEI, laisse les ivoiriens perplexes et pessimistes ceux qui croyaient encore à la tenue de l’élection présidentielle en Novembre 2009.

L’électeur que je suis, avec ma seule voix, combien importante comme des millions d’autres, ma seule et unique voix, comme des millions d’autres, qui peut faire d’un des candidats à la magistrature suprême, Président de la République de Côte d’ivoire, je me pose des questions après avoir écouté les principaux candidats. Pour le moment je suis indécis, je ne sais pas encore pour qui voter. Contrairement au sondage de la Sofres, il y a beaucoup d’ivoiriens comme moi qui n’ont pas encore choisi leur candidat.

Il y a deux catégories d’électeurs :
- la première catégorie concerne les militants et les sympathisants des partis politiques. Ceux là ne sont plus à convaincre ; leur choix est déjà fait, que leur candidat aie un programme de société ou non, que leur candidat soit compétent ou non. Parmi cette catégorie, il y a deux groupes : les militants et sympathisants par conviction politique et ceux par appartenance ethnique (de loin les plus nombreux).
- La deuxième catégorie concerne ceux que j’appelle les « électrons libres », sans appartenance politique. Ceux qui ont besoin d’être convaincus par les différents candidats sur leur capacité à diriger un pays comme la Côte d’Ivoire par un programme de société cohérant, pertinent et réaliste et qui répond aux aspirations du peuple. Je fais parti de cette catégorie. En général, c’est cette catégorie qui détermine l’issue de toute élection.

Je me pose des questions. Je vais vous faire l’économie de toutes les questions qui se bousculent dans ma tête et vous faire partager les deux questions que je trouve fondamentales et essentielles pour l'avenir de la Côte d’Ivoire. Le choix de celui qui devra diriger la Côte d’ivoire post-crise doit dépendre de sa capacité à apporter des solutions idoines à ces deux questions.

Comment garantir une paix durable et définitive préalable à tout développement. Le début de ce processus d’instauration d’une paix définitive doit commencer par le respect des résultats qui seront proclamés par la CEI. Sur ce point, c’est silence radio. Est-ce que Bédié, ADO et Gbagbo qui se sont combattus depuis 1993 sont près à accepter une éventuelle défaite et reconnaître la victoire de l’autre ? Je souhaite que les différents candidats à l’élection présidentielle, au cour de leur meeting s’expriment sur cette question de manière claire et prennent solennellement l’engagement devant le peuple de reconnaître et d’accepter les résultats qui sortirons des urnes.

Comment construire un ivoirien nouveau, quand on sait que le premier reflexe de l’ivoirien, quelque soit son secteur d’activité est comment faire pour tricher, pour avoir l’argent facile et sans effort ? L’ivoirien a perdu les vertus du travail. Le travail n’est plus une valeur. La jeunesse n’a plus de repères, plus d’exemples. L’exemple que le pouvoir Fpi vend à la jeunesse ivoirienne, c’est Blé Goudé qu’on voit à tout moment à la télévision ivoirienne. L’image que je retiens de Blé Goudé, c’est comment devenir très riche sans jamais travailler.
La corruption est devenue un sport national. Aucun secteur de l’administration n’échappe à ce fléau qui gangrène l’économie ivoirienne. Sur cette question aussi, aucune proposition concrète des candidats.

C’est sur ces deux sujets que j’attends les candidats à l’hypothétique élection présidentielle du 29 Novembre 2009 pour opérer mon choix.

mardi 4 août 2009

Les vérités de Barack Obama aux africains


....Et je suis venu ici au Ghana pour une raison simple : le 21è siècle sera façonné non seulement par ce qui arrivera à Rome, à Moscou ou à Washington, mais aussi par ce qui arrivera à Accra.

.....Nous devons partir d’un postulat simple : l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains.
Je le dis en toute connaisance du passé tragique qui a souvent hanté cette partie du monde. Après tout, j’ai le sang de l’Afrique dans mes veines, et l’histoire même de ma famille témoigne des tragédies et des triomphes de l’histoire de l’Afrique.

...Mais malgré le progress qui a été fait – et il y a eu des progress considérables dans de nombreuses parties de l’Afrique – nous savons aussi que la plus grande partie de la promesse reste à accomplir. Des pays comme le Kenya avaient un PIB supérieur à celui de la Corée du Sud à ma naissance. Ils ont été largement dépassés. Les maladies et les conflits ont ravagé des parties du continent africain.
Dans de nombreux endroits, l’espoir de la génération de mon père a cédé le pas au cynisme, souvent au désespoir. Il est facile de pointer du doigt les autres et de les blâmer pour ces problèmes. Oui, une carte coloniale sans grand sens a contribué à la naissance des conflits. L’occident a souvent regardé l’Afrique comme une pourvoyeuse de matières première ou une source de ressources plutôt que comme un partenaire. Mais l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie de Zimbabwe durant cette dernière décennie, ou des guerres dans lesquelles les enfants sont enrôlés comme combattants. Dans la vie de mon père, c’est en partie le tribalisme, le clientélisme et le népotisme dans le Kenya indépendant qui a compromis durablement sa carrière, et nous savons que ce genre de corruption est toujours une réalité quotidienne pour beaucoup trop de personnes.

.....Pour réaliser, cette promesse, nous devons premièrement reconnaître une vérité fondamentale qui a été concrétisée au Ghana. Le développement dépend de la bonne gouvernance. Elle est l’ingrédient qui a manqué à trop d’endroits, trop longtemps. C’est le changement qui peut dévérouiller le potentiel de l’Afrique. Et cette responsabilité ne peut être endossée que par les Africains.

.....Mais le vrai signe du succès n’est pas d’être une source perpétuelle d’aide. Il s’agit d’être des partenaires dans la construction d’un changement qui transforme.
Cette responsabilité mutuelle doit être le fondement de notre partenariat.

...Premièrement, nous devons soutenir les gouvernements forts et durablement démocratiques.

...Tenir des élections ne suffit pas. Il s’agit aussi de ce qui arrive entre les élections. La répression peut prendre plusieurs formes, et de nombreuses nations, y compris celles qui tiennent des élections, font face à des problèmes qui condamnent leurs peuples à la pauvreté. Un pays ne peut créer de richesse si ses leaders exploitent l’économie pour s’enrichir eux-mêmes, ou si la police peut être achetée par des trafiquants de drogue. Personne ne veut investi dans un pays où le gouvernement accapare des commissions de 20%... ou où la direction de l’autorité portuaire est corrompue. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la règle de brutalité et au gangstérisme. Cela n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, y compris même si vous y mettez une élection. Et aujourd’hui, il est temps que ce style de gouvernance s’arrête.

Au XXIè siècle, les institutions compétentes, sérieuses et transparentes sont les clés du succès – parlements forts, forces de police honnêtes, juges indépendants… presse indépendante, secteur privé dynamique, société civile. Ce sont des choses qui donnent vie à la démocratie, parce que c’est ce qui compte dans la vie quotidienne des peuples.

...L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes.
Cela dit, l’Amérique ne cherchera pas à imposer un système de gouvernement à une autre nation. La vérité essentielle de la démocratie est que chaque nation détermine son propre destin. Mais ce que l’Amérique fera, c’est augmenter l’assistance aux individus et aux institutions responsables, qui agissent pour la bonne gouvernance, pour des parlements qui signalent les abus de pouvoir et s’assurent que les voix de l’opposition sont entendues, pour la règle de droit, qui assure le caractère équitable de la justice, pour la participation civique, qui pousse le peuple à s’impliquer, sur des solutions concrètes à la corruption comme l’expertise des fraudes et les services automatisés, le renforcement des centres d’appel, la protection des arbitres permettant l’avancement de la transparence et de la responsabilité.

....Le continent est riche en ressources naturelles. Et des entrepreneurs dans le monde du téléphone mobile aux petits fermiers, les Africains ont montré leur capacité et leur engagement à créer leurs propres opportunités. Mais les vieilles habitudes doivent aussi être brisées. La dépendance aux matières premières – ou les économies basées sur une seule exportation – ont tendance à concentrer la richesse dans les mains d’une minorité et à rendre les peuples trop dépendants de la conjoncture.

...Laissez-moi être clair : l’Afrique ne correspond à la caricature grossière d’un continent en guerre perpétuelle. Mais si nous sommes honnêtes, pour beaucoup trop d’Africains, les conflits sont une partie de leur vie, de la même manière que le soleil. Il y a des guerres centrées sur la terre et des guerres centrées sur les ressources. Et il est beaucoup trop facile pour ceux qui n’ont pas de conscience de manipuler des communautés entières dans des combats entre religions et ethnies.

Ces conflits sont une verrue sur le nez de l’Afrique. Nous avons tous des identités différentes – tribales et ethniques, religieuses et nationales. Mais définir quelqu’un en opposition à quelqu’un qui appartient à une tribu différente ou qui
adore un prophète différent n’a pas de place au XXIè siècle. La diversité de
l’Afrique devrait être une source de force, et non une cause de division. Nous sommes tous des enfants de Dieu. Nous partageons tous des aspirations communes – vivre en paix et en sécurité, accéder à l’éducation et aux opportunités, chérir nos familles, nos communautés et notre foi. Cela représente notre humanité commune.

...Les peuples d’Afrique sont prêts à revendiquer cet avenir. Et dans mon pays, les Africains Américains – y compris des immigrants récents – ont réussi dans tous les secteurs de la société. Nous l’avons fait en dépit d’un passé difficile, et nous avons tiré des forces de notre héritage africain. Avec des institutions fortes et une forte volonté, je sais que les Africains peuvent vivre leurs rêves à Nairobi, Lagos, Kigali, Kinshasa, Harare et ici même à Accra.

Pour lire l'intégralité du discours d'Obama au Ghana cliquez sur Blog de Kouamo

lundi 3 août 2009

Affaire de sondage!


Selon le journal Jeune Afrique, un sondage réalisé par la Sofres, a donné les résultats suivants: Laurent Gbagbo vient en première position avec 43, % des intentions de vote, Bédié avec 29% et Ouattara avec 28 %. Les résultats de ce sondage ont surpris la plupart des ivoiriens et les laisse perplexes. Ce sondage me semble curieux et soulève beaucoups de questions.

Dans quelles conditions ce sondage a été réalisé? A-t-il couvert tout le territoire ivoirien? Quelle question a été posée?
Toutes ces interrogation, car curieusement des candidats commeFrancis Wodié qui sera à sa troisième participation à cette élection soit crédité de zéro% des voix et Mabri Toikeusse et l’Udpci qui ont fait main basse sur tout l’Ouest montagneux, ne puissent pas atteindre 1%. Aussi, ce sondage n'envisage pas de sans opinions. Je ne croix pas qu'au moment de ce sondage, tous les ivoiriens avaient une idée claire de qui ils allaient voter.

J'ai lu dans le journal de connection que c’est à partir d’un double échantillon de « 1000 personnes à Abidjan et mille autres ailleurs » que Tns Sofres a réalisé son enquête. Et que, c’est seulement 10 des 19 régions du pays qui ont été visitées. Quelles sont les 9 régions qui n’ont pas été dignes d’être prises en compte ? Pourquoi pour un tel travail commandité qui se veut sérieux, on ne prend pas le temps de couvrir tout le pays ? Il y a lieu de dire aux Ivoiriens pourquoi, on n’est pas allé partout. Il y a véritablement anguille sous roche.

samedi 1 août 2009

Lu dans le journal de connection ivoirienne


Grâce à la magie des ondes, tout peut être vu. Zappant sur une chaine internationale africaine, les images finissent par montrer un avion dans le ciel qui s’apprête à se poser. Du ventre de l’oiseau de fer sort un monsieur bien gras, richement habillé. Au sol, une foule enthousiaste. Il y a eu des discours. L’homme, un grand du pays, a parlé après beaucoup d’autres. Tout le monde a expliqué que le pays a sollicité le chef de l’Etat. Ce dernier, ont-ils soutenu, a répondu favorablement à la demande de millions de ses compatriotes. Quelques personnes s’opposent à cette démarche. Face à cette situation, la démocratie propose une voie pour départager les deux camps : c’est le referendum. « Référendum, oui » a scandé la foule à perdre la voix. Puis, la télévision a suivi le grand homme qui est remonté dans l’avion, un Boeing 737, a précisé le commentateur pour se poser dans une autre grande ville du pays. Cette fois-ci, ce qui dominait dans le décor, c’étaient les véhicules de type 4x4. Alignés à perte de vue. Pas de doute. Un pays qui peut se permettre un tel déploiement de luxe doit être un pays riche. Le journal télévisé de 20 heures qui feuilletait ses pages était centré sur ce sujet unique : le référendum. Et tout le monde était pour le oui. Comme tous les intervenants, une dame, au milieu de ses sœurs, a vanté les mérites du président. Il a construit de nombreuses maternités dans le pays, a-t-elle révélé sous des applaudissements nourris. Après elle, un homme présenté comme politologue, un universitaire du pays, a longtemps parlé. « La démocratie et la bonne gouvernance sont respectées dans notre pays », a-t-il soutenu. Dans le coin de l’écran, c’était affiché « Télé Sahel », la chaine nationale du Niger. Un bon pays nègre comme beaucoup d’autres.
D. Al Seni

lundi 13 juillet 2009

Politiquement incorrect OBAMA et NOUS


Il n’y a pas longtemps, nous nous vantions d’être le poumon de l’Afrique de l’ouest et nos têtes de turcs préférés étaient les Burkinabè qui faisaient tous nos sales boulots et les Ghanéens dont les femmes exerçaient le plus vieux métier chez nous. On disait de quelqu’un qui était très fauché qu’il était « tombé comme le Ghana. » Aujourd’hui, c’est de Ouagadougou que sont prises toutes les décisions importantes qui concernent notre pays, et tous nos leaders politiques, à commencer par notre chef d’Etat, s’y précipitent lorsque le président du Faso claque les doigts. Et c’est Accra que le président des Etats-Unis a choisi pour s’adresser à toute l’Afrique subsaharienne, parce que le Ghana est devenu le modèle de la démocratie et de la croissance économique. Méditons tout cela, si nous savons encore ce que le mot méditer signifie. A Accra, le président américain s’est d’abord adressé aux Ghanéens, pour les féliciter, et au reste de l’Afrique noire pour leur montrer le chemin. Voici quelques extraits de son discours du samedi dernier : « des pays tels que le Kenya dont le revenu par habitant était supérieur à celui de la Corée du sud lorsque je suis né ont été fortement distancés. Les maladies et les conflits ont ravagé plusieurs régions du continent africain. » Remplacez Kenya par Côte d’Ivoire. « Grâce à une meilleure gouvernance et au rôle de la société civile naissante, l’économie ghanéenne a enregistré un taux de croissance impressionnant. » Demandons-nous en notre âme et conscience si notre pays, la Côte d’Ivoire est en ce moment bien gouverné. Demandons à ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, si devant le miroir de leur conscience, ils peuvent nous dire que notre pays est bien gouverné. Barack Obama a ajouté : « L’histoire prononce un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas. Il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections. Il faut voir ce qui se passe entre les scrutins. La répression revêt de nombreuses formes et trop de pays, même ceux qui tiennent des élections, sont en proie à des problèmes qui condamnent leur peuple à la pauvreté. Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue. Aucune entreprise ne veut investir dans un pays dont le gouvernement se taille au départ 20%, ou dans lequel le chef de l’autorité portuaire est corrompu. » N’avez-vous pas l’impression qu’il parlait de notre pays ? Et il continue en disant : « Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse. En ce 21ème siècle, des institutions capables, fiables et transparentes sont la clé du succès - des parlements puissants et des forces de police honnêtes, des juges et des journalistes indépendants, un secteur privé et une société civile florissants ainsi qu’une presse indépendante. Tels sont les éléments qui donnent vie à la démocratie. » Comprenne qui peut. Enfin, il termine sur cette adresse à la jeunesse : « le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de responsabiliser vos dirigeants et de bâtir des institutions qui servent le peuple. Vous pouvez servir vos communautés et mettre votre énergie et votre savoir à contribution pour créer de nouvelles richesses ainsi que de nouvelles connexions avec le monde. Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits et réaliser le changement à partir de la base. Vous pouvez faire tout cela. Oui, vous le pouvez, car en ce moment précis, l’histoire est en marche. » C’est à peu près ce que Sarkozy nous avait dit dans son discours de Dakar. Mais lui, il était Blanc, Français de surcroît. Ça ne pouvait pas passer. Mais je doute fort que tous ceux qui vont s’abrutir tous les jours à écouter des âneries dans les « sorbonne » « agora » et autres « parlements » comprennent ces mots de Barack Obama. Mais que ceux qui le peuvent méditent toutes ces paroles du président américain. Terminons avec quelques informations sur notre future belle élection. Selon des sources très crédibles, l’enrôlement va encore être prorogé de deux mois. Pendant ce temps, on va faire le croisement des fichiers et des listes précédentes. 12 au total. Pourquoi 12 listes ? Ben, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Et comment voulez-vous qu’on atteigne octobre 2010, la date la plus proche pour ces élections ? Selon « La Lettre du Continent », notre élection est en passe d’être la plus chère du monde. On est passé de 48 milliards, à 68, puis à 140 en 2008, et si elle se tient en novembre de cette année, elle nous aura coûté 170 milliards. Mais comme elle ne se tiendra pas à cette date, la facture va évidemment encore augmenter. Mais rassurez-vous. Beaucoup de poches de chez nous ont été bien remplies grâce à cet argent et de nombreuses voitures de grand luxe se sont ajoutées à celles qu’il y avait déjà dans les garages qui débordent. Des appartements ont aussi été achetés à Paris. Quant aux membres de la Commission Electorale Indépendante, ils continuent de se balader autour du monde. Il faut bien profiter de la vie quand elle vous en offre l’occasion. Et le temps que l’on finisse de croiser les 12 listes, ils auront peut-être fini de construire leurs maisons.


[14/07/09 - L´Inter] - Par Venance Konan, écrivain journaliste