Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


mercredi 30 décembre 2009

Gbagbo et ses contradictions

Gbagbo, lors de la dédicace de son livre, a traité de criminel les fonctionnaires sui légitimement revendiquent de meilleures conditions salariales. Parce que le sieur Gbagbo estime que ceux qui ont du travail doivent s’estimer chanceux au lieu de vouloir racler tout le budget de l’Etat, alors qu’il y a des milliers de jeunes qui n’ont pas de travail. Et que le devoir de l’Etat est de leur trouver du travail. N’est-ce pas un aveu d’incompétence. Dans aucun pays du monde, on a vu l’Etat recruter tout le monde à la fonction publique. L’Etat doit plutôt créer les conditions nécessaires au développement du secteur privé. Car c’est ce secteur qui peut et doit créer de l’emploi par le dynamisme de l’économie. Et c’est à cette seule condition que le pays peut sortir du sous-développement. Un Etat dans lequel la fonction publique est le principal créateur d’emploi, traduit un échec de sa politique économique.

Traiter de criminel des fonctionnaires qui réclament de meilleures conditions de vie est irresponsable. Gbagbo ignore-t-il le sens du mot criminel ? La Côte d’ Ivoire est un pays où les inégalités salariales des fonctionnaires se sont considérablement accrues depuis que Gbagbo est au pouvoir. Le Chef de l’Etat a instauré une véritable discrimination au sein de la fonction publique. Il y a deux catégories de fonctionnaires en Côte d’Ivoire : Ceux qui sont indispensables, et qui pendant cette crise font tout pour maintenir le pays débout, mais surtout son pouvoir et qui mérite sa reconnaissance ; ceux-ci ont été récompensés par de substantielle augmentation de salaire. Il s’agit des corps habillés, des préfets et sous-préfets, des magistrats et des personnels des régies financières. Et ceux qui ne sont pas indispensables, voir inutile. C’est le cas du personnel de santé. Des gens inutiles et qui veulent par des grèves ébranler son régime. C’est ainsi que Gbagbo analyse les grèves. Le personnel de santé après 3 ans d’étude (infirmiers, sages-femmes, techniciens de santé) et 6 à 7 ans d’étude (médecins, pharmaciens chirurgiens-dentistes) demeurent les fonctionnaires les moins payés. Alors en quoi est-ce criminel de réclamer une justice salariale ? Ce monsieur qui crie sous tous les toits qu’il est un démocrates dans l’âme ; ce monsieur dont on connait son activisme syndical et politique, dénie maintenant qu’il est au pouvoir, le droit constitutionnel de grève aux fonctionnaires. Vraiment le pouvoir change les hommes en Afrique ! Malheureusement négativement. C’est cette attitude du Chef de l’Etat que je qualifierai de criminel.

Les criminels, le Chef de l’Etat doit les chercher ailleurs. Et il sait où les trouver. Qu’il regarde autour de lui, il verra les criminels. Les criminels, ce sont les fossoyeurs de l’économie ivoirienne. Les criminels, ce sont tous ces ministres, directeurs d’administration, directeurs de sociétés publiques qui en quelques années sont devenus des milliardaires, alors que nous savons tous d’où ils viennent. Les criminels sont ceux qui gaspillent l’argent des contribuables en payant des conseillers et des gens à ne rien faire. Les criminels, ce sont ceux qui ont pris les armes pour être dans le pouvoir. Le criminel, c'est celui qui a pris la décision de suspendre le salaire d'un mois pour cinq jours grève, portant ainsi une grave atteinte au droit de grève. Le criminel, c'est celui qui signe un décret et qui ne respect pas sa signature. Et non ceux qui exercent un droit constitutionnel. Si le Chef de l’Etat juge criminel le fait de revendiquer, qu’il ait le courage d’interdire les syndicats.

jeudi 24 décembre 2009

Pourquoi le personnel de santé a suspendu la grève ? ?


Le personnel de la santé vient de suspendre son mot d’ordre de grève lors de l’assemblée générale extraordinaire du mardi 22 décembre 2009 à la bourse du travail de Treichville.

Commencée le 15 décembre dernier, la grève du personnel de santé a connu une tournure inattendue suite à la réquisition et les différentes mesures de sanction prises par le gouvernement lors du conseil des ministres du jeudi 17 décembre. Ces mesures ont été prises suite à l’échec des négociations avec le premier ministre la veille.

Le collectif des syndicats de la santé a considéré ces sanctions comme un refus de la part du gouvernement de résoudre leurs légitimes revendications et une atteinte voir une remise en cause du droit de grève, reconnu par la constitution ivoirienne. Ces mesures ayant été prises alors que la première dame, en discussion avec la coordination des syndicats de la santé, avait trouvé un accord pour une sortie heureuse de cette crise. Ce qui poussa la coordination à convoquer une assemblée générale extraordinaire le vendredi 18 décembre à l’effet d’analyser les décisions du gouvernement et décider de la conduite à tenir. A l’issu de cette réunion, qui a drainé beaucoup de monde, le personnel de la santé comme un seul homme, a décidé d’ignorer l’ordre de réquisition et de reconduire le mot d’ordre de grève.

Le personnel de la santé a jugé toutes les mesures prises par le gouvernement à leur encontre, à savoir : l’ordre de réquisition, la suspension de leur salaire de décembre pour cinq jours de grève, les menaces d’emprisonnement, comme une atteinte à leur droit de grève et contraire à la constitution ivoirienne et aux différents textes régissant la grève. Le personnel de santé s’est offusqué du fait que le Président Laurent Gbagbo, du fait de son activisme syndical et politique, de ses idées démocratiques alors opposant, puisse adopter une telle position qui frise la dictature. Dans une démocratie, quand un corps social pause des revendications d’ordre syndicale, le gouvernement se doit de le recevoir à la table de négociation pour y trouver une solution satisfaisante pour les deux parties. Laurent Gbagbo n’est-il pas l’auteur du fameux « asseyons-nous et discutons ». On a l’impression que le gouvernement ivoirien masque son incompétence à résoudre les problèmes sociaux en brandissant des menaces.

Voyant le danger de cette défiance du personnel de la santé au gouvernement ivoirien, la première dame – car c’est elle qui essaie de suppléer à la carence du gouvernement en discutant avec le corps social – reçoit à nouveau la coordination le dimanche 20 décembre pour réitérer son engagement de peser de tout son pouvoir pour que l’accord trouver avec elle soit appliqué. Elle demande donc aux grévistes d’aller dans le sens de l’apaisement. A sa suite, L’Archevêque d’Abidjan a reçu la coordination le même dimanche, pour lui signifier qu’il engage son autorité pour faire avancer nos différentes revendications, en contre partie il demande à la coordination des syndicats de la santé de faire un geste d’apaisement en évitant de défier le gouvernement.

C’est ainsi qu’au cours de l’assemblée générale extraordinaire du mardi 22 décembre à la bourse du travail de Treichville, à laquelle le personnel de la santé a massivement répondu, la grève a été suspendue pour permettre aux médiateurs de tenir leur parole.

Un Etat démocratique, responsable et soucieux du bien-être du peuple, ne bande systématiquement les muscles faces aux revendications sociales. On comprendrait mieux cette attitude dans une dictature. Quand pour un oui un non, un père menace son enfant, l’enfant finit par ne plus avoir peur de ce dernier. Ce n’est pas la meilleure façon de résoudre les problèmes soulevés par les partenaires sociaux. C’est une stratégie suicidaire. Le gouvernement gagnerait à discuter sérieusement avec les partenaires sociaux et surtout à instaurer un climat de confiance par un dialogue permanent à l’effet d’éviter ces grèves à répétition.

Croisons les doigts et espérons que ces médiations connaîtrons un succès afin d’éviter une autre grève de ce corps social car la seule victime est la grande majorité des ivoiriens qui n’ont pas les moyens financiers de se faire soigner en clinique. Comment un gouvernement peut-il laisser tout le personnel de la santé entrer en grève ? Cette attitude s’explique simplement par le fait que la santé des ivoiriens a peu d’intérêt pour le Chef de l’Etat et son gouvernement.

lundi 21 décembre 2009

Usine de Fulton aux Etats Unis - 274 millions dégagés par mois pour les salaires


La gabegie continue dans la filière café cacao. Selon le confrère La lettre du continent le comité de gestion de la filière café cacao(CGFCC) dirigé par Gilbert Ano, un proche de Simone Gbagbo opère en solo. De bonnes sources, il détient des informations qui prouvent que la gabegie se poursuit dans la filière malgré l’incarcération de 24 dirigeants des différentes structures. Ces sources révèlent que le CGFCC a déjà dû consacrer plus de 500 milliards Fcfa pour régler les dettes de la filière. En plus de cela, ce sont plus de 10 milliards qui ont été dégagés pour l’achat de bulldozer destinés à l’entretien des routes villageoises « et près de 200 millions ont été consacrés au renouvellement du parc automobile. Par ailleurs pour l’usine de Fulton qui ne fonctionne pas depuis son acquisition, c’est 600 000 dollars soit plus de 274 millions qui sont dégagés chaque mois « pour les frais d’entretien et de salaires de l’usine de cacao Fullton ». Toujours selon les mêmes sources le CGFCC a mis à la disposition du comité des sages(CNS), présidé par Georges Bléhoué Aka, un important budget. Ce planteur est le directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo dans la région d’Aboisso. Dans nos précédentes éditions, nous avons publiés les photocopies de nombreux chèques empêchés par ce planteur et Sansan Kouaho, un baron de la filière, proche aussi du chef de l’Etat. Ainsi sous divers motifs comme obsèques, jetons de présence etc., ce sont des milliards qui atterrissent dans les poches de ces anciens, qui bénéficient de la protection du Palais. Les autres détenus qui ont saisit la Cour de justice de la CEDEAO, située à Abuja au Nigéria ont été déboutés et leurs avocats priés de fournir des conclusions additionnelles.

Mamadou Doumbes

samedi 19 décembre 2009

Face à la grève du personnel de la santé : le gouvernement prend des sanctions

Suite à la série de grèves qui perturbent le bon déroulement des services publics depuis un trimestre, le gouvernement a pris une série de mesures, dont voici les principales


MINISTERE DE LA SANTE ET DE L`HYGIENE PUBLIQUE

Sur présentation du Ministre de la Santé et de l`Hygiène Publique, informant de la situation au sein des formations sanitaires suite à la grève déclenchée par 14 syndicats du secteur de la santé depuis le Mardi 15 Décembre 2009, le Conseil s`est longuement appesanti sur les mesures à prendre pour la reprise du travail dans le secteur de la santé.

Devant la gravité des conséquences de cette grève menée sans observation des dispositions légales et réglementaires imposant le service minimum dans les formations sanitaires, le gouvernement tient à déplorer cet état de fait. Il exprime sa compassion à l`ensemble de la population et plus particulièrement aux malades et aux personnes victimes de cette situation inacceptable.

C`est le lieu d`indiquer que suite à la plate forme revendicative des syndicats de la santé, le gouvernement, en vue de la prise en charge des questions soulevées a eu plusieurs séances de discussion. Le Premier Ministre a reçu le mercredi 16 Décembre 2009 de 11 heures à 15h30 les responsables des 14 syndicats.

Sur les quatre revendications exposées, le gouvernement a accepté de donner satisfaction entière à trois, à savoir :

- l`intégration à la Fonction Publique de (105) aide-soignantes du CHU de Yopougon ainsi que des garçons et filles de salle à compter du 1er Janvier 2010 ;

- la signature du décret portant profil de carrière des infirmiers et sages femmes ;

- l`ordonnance portant statut particulier de santé.

Concernant la quatrième revendication portant sur la revalorisation indiciaire et indemnitaire, compte tenu des contraintes de l`Etat au regard de l`initiative PPTE, le gouvernement a proposé aux syndicats le paiement de 125 points d`indice aux cadres supérieurs de la santé à compter de Janvier 2010, 75 points aux autres personnels à compter de Janvier 2011. Le paiement de la moitié des indemnités commencé depuis le 1er Janvier 2009, sera poursuivi.

Le gouvernement était en droit, dès lors, d`attendre des syndicats, la levée du mot d`ordre pour éviter des drames au sein des populations, ce d`autant plus que la constitution consacre le droit à la vie et que le serment d`Hippocrate fait obligation aux médecins de porter assistance à toute personne malade.

Face à l`obstination des responsables syndicaux à maintenir une grève devenue inopportune et se déroulant sans service minimum, le gouvernement, soucieux de vie et de la santé des populations a pris les mesures urgentes qui s`imposent en la circonstance :

1°- Le Président de la République a signé un décret portant réquisition des personnels de la santé sur l`ensemble du territoire. En conséquence, tous les personnels de santé sont requis d`être en poste dès demain vendredi 18 Décembre à partir de 7h30, sous peine d`être considérés comme démissionnaires et d`être radiés de la Fonction Publique.

2°- Les forces de Défense et sécurité ont reçu instruction de sécuriser toutes les formations sanitaires sur toute l`étendue du territoire national.

3°- Instruction est donnée au Ministre de la Santé et au Ministre de la Fonction Publique de procéder au recrutement de tout personnel de santé susceptible de contribuer à la prise en charge des personnes malades.

4°- Les formations sanitaires militaires sont ouverts et à la disposition des populations sur toute l`étendue du territoire notamment à:

* Abidjan

- Centre de Santé Principal (Agban)
- Centre Médical du GSPM (Indénié)
- Centre Médical de la Marine (Locodjro)
- Hôpital de la police
- Centre Médical du GATL (Aéroport)
- Centre Médical d`AKOUEDO (Nouveau Camp)


* Intérieur du pays

- Centre Médical de Daloa
- Infirmerie de l`ENSOA à Daoukro
- Infirmerie du groupement de San-Pédro
- Infirmerie du Groupement de Bondoukou
- Infirmerie de Dimbokro
- Antenne Médico-chirurgicale
Opérationnelle de Yamoussoukro (située au sein du CHR)
- Soubré

5°- L`engagement de poursuites judiciaires contre les membres des bureaux des syndicats et tout membre du personnel de santé impliqué dans un cas de décès lié à la grève actuelle. Le Président de la République a instruit le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux de saisir les procureurs généraux et les procureurs de la République afin d`engager les poursuites judiciaires nécessaires.

6°- Les sanctions disciplinaires de blâme avec inscription au dossier sont infligées aux dirigeants des 14 syndicats qui ont appelé à une grève sans service minimum.

7°- La suspension de solde de tous les grévistes pour le mois de Décembre 2009.

8°- La suspension du processus d`élaboration des textes relatifs au profil de carrière des infirmiers et sages femmes, ainsi que du statut des personnels de santé.

Le Conseil tient à dire que le gouvernement n`entend pas se laisser distraire dans la conduite de la sortie de crise, il affirme sa détermination à conduire à leur fin, tout le programme de sortie de crise ainsi que le programme de réformes convenu avec les institutions financières internationales en vue de l`atteinte du point d`achèvement de l`initiative PPTE, préalable à la réduction de notre dette.

Extrait du Conseil des ministres du jeudi 17 décembre

Déterminé, le personnel de santé reconduit la grève

Face à la grève des syndicats de la santé déclenchée depuis le 15 décembre dernier, le chef de l`Etat a pris un décret visant à casser la grève de la coordination des syndicats du personnel soignant de la santé. Devant cette mesure grave du gouvernement, la coordination des syndicats du personnel soignant de la santé, regroupant 14 syndicats de la santé, a décidé de reconduire la grève en cours pour 5 jours renouvelables à compter du dimanche 20 décembre. Le dimanche parce que le premier mot d`ordre prend fin le 19 décembre, a précisé le porte-parole du mouvement, Atté Boka Ernest. Qui persiste "ce ne sont pas les sanctions qui vont régler les problèmes. Que propose le gouvernement en terme de solution? Un agent de santé ne peut travailler sous pression et avec la force et les menaces. S`il n`y a rien, il n`y a pas de travail". Le gouvernement qui a décidé de prendre la chicote a plus que jamais soulevé le courroux des agents de santé. La décision qui a fait suite à l`assemblée générale extraordinaire tenue hier, a été obtenue dans une ambiance toute particulière, différente des autres jours. Le personnel soignant, comme un seul homme, a répondu nombreux à l`appel des responsables syndicaux. Bien que l`Ag soit prévue pour 14 h, les responsables des sections venus de l`intérieur du pays avaient déjà pris d`assaut l`amphithéâtre principal de l`Insp dès le début de l`après midi. Déterminés à aller jusqu`au bout de ce combat pour l`amélioration de leurs conditions de vie, ceux-ci déjà dans la cours de l`Insp ne cachaient pas leur volonté d`en finir avec " le buffle blessé " comme le disaient certains d`entre eux, dans l`attente de leur responsable. 16h05 minutes, les responsables font leur entrée dans la salle surchauffée, où ils sont reçus dans un tonnerre d`applaudissement et des cris de guerre tels des guerriers à l`assaut de l`ennemi. Le principal point à l`ordre du jour attendu par tous était la conduite à tenir après le décret lu sur les antennes de la télévision nationale. Décret portant sur la réquisition du personnel soignant, les peines d`emprisonnement encourus, la suspension des salaires du mois de décembre… Sur la question, ce sont les délégués venus de l`intérieur qui, pour la plupart, sont intervenus. De toutes leurs interventions, revenait à chaque fois, la volonté de reconduire la grève tout en jugeant, dans le même temps, le décret de Gbagbo illégal. A tour de rôle, les délégués de Daloa, de San Pedro, de Divo, d`Agnibilekro, de Soubré, de Bouaké, de Bouaflé, d`Abengourou… se sont indignés du fait qu`"en même temps qu`on nous réquisitionne, on suspend notre salaire. Ce que nous retenons, c`est que le président veut qu`on continue la grève en prenant cette décision. Pour tout agent de santé qui sera arrêté, c`est toute la section, qui ira se constituer prisonnière". Pour Atté Boka, "C`est maintenant que nous commençons la lutte. C`est par notre détermination que nous allons obtenir la satisfaction de nos revendications. Les décisions du gouvernement n`auront d`effet que lorsque nous allons échouer". Pour le personnel soignant "les décisions du gouvernement sont nulles et de nul effet, les sanctions sont disproportionnées face à la grève". Certains médecins grévistes sont allés plus loin en souhaitant la saisine du Bit et la cour des droits de l`homme de l`Ua pour porter plainte contre l`Etat pour non respect du droit à la grève. D`autres ont décidé du boycott de toutes les activités de santé. Programme de vaccination, séminaire ateliers…

Jean Prisca (Le Nouveau Réveil)

NB : Le titre est de moi.

jeudi 17 décembre 2009

Après 3 heures de discussions : Le gouvernement et les syndicats de la santé se séparent sans accord


Le Premier ministre Guillaume Soro a eu une séance de travail, le mercredi 16 décembre 2009, avec les syndicats des personnes de la santé à la Primature relativement à la grève en cours dans les centres hospitaliers et les formations sanitaires depuis le mardi 15 décembre 2009.

Ont pris part à cette rencontre les syndicats suivants :

- Le SYNACASS-CI
- Le SYMEPHADENECI
- Le SYNSFI
- Le SYNICI
- Le SYSAFCI
- Le MIDECI
- Le SYNATIMCI
- Le SYNABCI
- Le SYNAPGPCI
- Le SYNATIACI
- Le SYNADSIO
- Le SYNASFOCI
- Le SYNAASCI
- Le SYNASHOCI

A l’issue de cette rencontre qui a duré environ 3 heures, M. Rémi Allah-Kouadio, ministre de la Santé publique et de l’Hygiène a fait la déclaration suivante : « Il y a eu dialogue. Cela nous plait beaucoup que nous nous soyons parlé. Si vous voyez que nous sommes restés longtemps, c’est bien parce que tout le monde tient à ce que nous aboutissions à des solutions heureuses. Mais pour l’heure, je ne peux rien dire. Ce que je peux dire, c’est que ce soir le gouvernement fera une déclaration officielle par rapport aux propositions et aux discussions qui ont eu lieu depuis ce matin. C’est tout ce que je peux vous donner comme information ». Il a invité la presse à suivre le journal télévisé de 20 heures, au cours de laquelle le gouvernement fera une déclaration. Il a dit tout son espoir qu’une solution définitive soit trouvée.

A sa suite, M. Ernest Atté Boka, Porte-Parole des syndicats des personnels de la santé, a déclaré : « Nous avons eu trois heures de discussions avec le Gouvernement. Cette discussion a été présidée par le Premier ministre. Nous le remercions d’avoir ouvert les discussions et nous disons, au terme de ces discussions, qu’il n’y a pas eu d’accord entre le Gouvernement et les syndicats. Les discussions ont achoppé sur des propositions qui n’ont pas été concrètes. Nous pouvons conclure que les discussions ont été un échec pour nous, au sortir de cette rencontre avec le Premier ministre. Concernant le maintien ou pas de la grève, dès l’instant où il n’y a pas eu d’entente, il n’y a pas d’autres dispositions que ce qui est en vigueur. Pour le moment, nous disons que nous sortons d’une rencontre où il n’y a pas eu d’accord. Sur la question, on ne peut pas faire un autre débat. C’est ce que nous disons aujourd’hui. Il y a eu des propositions. Pour le Gouvernement, toute proposition est une avancée. Mais nous disons que sur certains points, ils ont fait des esquisses de propositions. Nous disons que nous n’avons pas encore du concret.

Donc, nous ne pouvons rien dire pour le moment. Sur le point d’intégration des filles et garçons de salle, ils nous ont fait comprendre que d’ici demain, ce point sera réglé. Sur la revalorisation salariale, leurs propositions de perspectives nous amènent jusqu’en 2011. Sur le profil de carrière des infirmiers et sages femmes, il n’y a pas de date indiqué pour la prise du décret.

Même sur le statut particulier, il n’y a pas quelque chose de concret. Nous disons donc, qu’il n’y a pas d’accord entre le Gouvernement et nous ».

Mercredi 16 décembre 2009 - Par CICG