Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


lundi 28 juin 2010

Affaire Tagro : ce que j’en pense


Le Président de l’assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, en accusant le Ministre de l’intérieur, Désiré Tagro, tous deux cadres du FPI, parti au pouvoir, de détournement de fond et de trafique d’influence vient de lancer une bombe dans le marigot politique ivoirien dont certains observateurs de la scène politique ivoirienne doute des dégâts que pourrait faire son explosion. La seule conséquence pour le moment de cette affaire est de reléguer le processus électoral au second plan, comme si la priorité actuelle des ivoiriens est d’engager une opération main propre dans l’administration.

Les accusations portées contre le Ministre de l’intérieur concernant surtout le concours d’entrée à l’école de police ne sont pas des faits nouveaux. Tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire savent que tous les concours d’entrée dans l’administration ivoirienne sont payants (ENA, Ecole de police, Ecole de gendarmerie, Ecole des infirmiers et sages-femmes etc…). On avance même des sommes qui vous donnent le tournis : un à trois millions pour les régis financières (douane, impôts, trésor), commissaires de police, inspecteurs de l’enseignement primaire …

Déjà en 2007, le Président de la chambre de commerce et d’industrie au cours d’une émission (dont le nom m’échappe) organisée par la maison de production Martika où des personnalités de la société civile étaient invités pour débattre d’un sujet précis, avait attirer l’attention des autorités ivoiriennes sur la mafia qui s’est organiser autour de tous les concours d’entrée à la fonction publique ivoirienne où des sommes faramineuses étaient demandées aux candidats pour garantir leur succès. A cette époque, cela n’a choqué ni le Président de l’assemblée nationale, ni le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo.

Toute cette mafia autour des concours, tous les cadres du FPI le savent. Certains en ont bénéficié. Mais personnes n’osent en parler ouvertement. Il y en même qui estiment que c’est un problème interne au FPI et que cette affaire qui concerne la gestion de l’Etat, n’aurait pas dû être portée sur la place publique. Seul Mamadou Koulibaly a eu le « courage » de dire publiquement ce que les ivoiriens savent déjà. Monsieur Mamadou Koulibaly est le Président de l’assemblée nationale, donc deuxième personnage de l’Etat, et 3ème vice-président du FPI. Ce qu’il dit n’a pas le même poids et le même écho que ce que le citoyen lambda dit.

Le Président de l’assemblée nationale aurait du aller au bout de sa logique en prenant l’initiative de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire en élargissant son champ d’action à tous les concours organisés dans le pays au lieu d’attendre une requête des groupes parlementaires de l’opposition, si vraiment sa motivation est que la vérité soit connue des ivoiriens et que cette pratique mafieuse disparaisse à jamais de l’administration ivoirienne. A moins que Mamadou Koulibaly pense, comme un certain Nicolas Sarkozy, en se regardant chaque matin dans le miroir à l’après Gbagbo. Cette affaire dont il est à l’origine serait alors l’occasion rêver de se donner une image de monsieur propre dans la conscience des ivoiriens qui sauront s’en souvenir au moment opportun.

En accusant Soro Guillaume et Sagem dans une affaire de pot de vin de 10 milliards, l’objectif visé par le Chef de l’Etat, candidat à sa propre succession dans une élection présidentielle maintes fois reportée, ne serait-il pas de discréditer Sagem, opérateur technique de cet interminable processus électoral qui est vu du camp présidentiel comme une structure favorable à l’opposition et le Premier ministre Soro Guillaume, maître d’œuvre du processus de sortie de crise dans le cadre de l’accord politique de Ouagga (APO) ?

Le Chef de l’état à saisi le procureur de la république pour enquêter sur les accusations du Président de l’assemblée nationale, sans suspendre le mise en cause, et lui déposer les conclusions dans un délais de 30 jours. Espérons simplement que Le Procureur Tchimou aura le courage et l’audace de faire son boulot en ne recherchant la vérité rien que la vérité, et que les résultats qu’il présentera au peuple ivoirien soit convainquant et ne soit pas entachés de suspicions.

lundi 21 juin 2010

Affaire Tagro


Par un communiqué lu dimanche 20 juin 2010, après la fin du match Côte d'Ivoire–Brésil, par Gervais Coulibaly, porte-parole du président de la République, au cours du journal télévisé de la RTI 1ère chaîne (la télévision publique), le président Laurent Gbagbo a saisi le Procureur de la République aux fins de diligenter urgemment une série d’enquêtes. Voici le contenu de ce communiqué : "Ivoiriennes, Ivoiriens, populations vivant en Côte d’Ivoire, Le 2 juin 2010, au cours du Colloque qui s’est tenu à l’Assemblée Nationale sur les 20 ans du multipartisme en Côte d’Ivoire, Monsieur Mamadou Koulibaly, Président de l’Assemblée Nationale, a accusé Monsieur Désiré Tagro, Ministre de l’Intérieur, d’avoir recruté massivement à l’Ecole Nationale de Police, les ressortissants de sa tribu d’origine et d’avoir négocié l’Accord Politique de Ouagadougou qui aurait échoué. Dans la foulée de ces déclarations, certains organes de presse, reprenant ces accusations, ont en outre accusé le Ministre de l’Intérieur d’avoir détourné pour son compte les sommes allouées à l’organisation du Hadj ainsi qu’une partie de celles versées par la Société TRAFIGURA, dans le cadre de l’indemnisation des victimes des déchets toxiques. Face à toutes ces accusations, le Président de la République vient de saisir ce jour, Monsieur Tchimou Raymond, Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau, à l’effet d’ouvrir une enquête sur les faits précis suivants : 1. Quel est le nombre d’admis au concours d’entrée à l’Ecole Nationale de Police, Session 2007, 2008 et 2009 qui sont originaires des sous-préfectures de Saioua et Nahio, tous Corps confondus ? Vérifier également si le Ministre de l’Intérieur a directement ou indirectement marchandé les places mises au concours ou s’il a fait obstruction aux poursuites engagées contre une personne qui les aurait marchandées. 2. Le Ministre de l’Intérieur a-t-il détourné pour son compte ou pour le compte d’autrui les sommes d’argent mises à la disposition des éditions 2007, 2008,2009 du Hadj et à quel montant s’élèvent ces détournements ? 3. Le Ministre de l’Intérieur a-t-il détourné les sommes payées à l’Etat de Côte d’Ivoire par la Société TRAFIGURA pour l’indemnisation des victimes des déchets toxiques ? 4. Le Ministre de l’Intérieur a-t-il perçu seul ou avec autrui (notamment le Premier Ministre), la somme de dix milliards de francs CFA qui lui auraient été versée à titre de commission par la société S.A.G.E.M. Sécurité. Le Procureur de la République devra dans un délai d’un mois, à compter de ce jour, dresser rapport de ses investigations".

Ce communiqué me laisse perplexe. Primo, je trouve que les 3o jours sont insuffisants pour mener une enquête sérieuse concernant ces différents dossiers. Secondo, le fait que le Premier Ministre Soro Guillaume soit cité dans un des dossiers ne met-il pas en danger le processus de sortie de crise ? Et si à travers ces enquêtes, la véritable cible est le Premier Ministre. Il n'est un secret pour personne que le camp présidentiel cherche à se débarrasser de Soro Guillaume. Ce qui leur permettra d'organiser les elections à leur convenance. Tertio, si le but de ces enquêtes est de faire éclater la vérité, le ministre Tagro doit être suspendu de ses fonctions le temps que durera les investigations du procureur. Les accusations contre le ministre de l'intérieur émanent tout de même du Président de l'assemblée nationale qui est de surcroit le troisième vice-président du FPI, parti au pouvoir.

mardi 15 juin 2010

RTI : Rêve ou réalité

Dimanche 13 juin 2010, une journée de pluie sur Abidjan qui a rendu le carrefour indénié, comme d'habitude, impraticable. Ce jour, regardant le journal télévisé de 20h de la première chaine de la télévision ivoirienne par obligation, parce que lorsque je suis chez ma femme à Bingerville, c'est la seule chaine dont elle dispose, j'ai cru rêver. je ne regarde jamais le journal télévisé de la RTI. Notre télévision, la chaine des grands évènements a transformé le journal télévisé, grand moment d'informations, en émission de propagande pro-Gbagbo.
Ce jour-là, j'ai eu l'impression de rêver. Le journal n'a duré qu'une trentaine de minutes. Pendant ces trentes minutes d'informations à l'ivoirienne, ni le nom de son excellence Gbagbo Laurent, Président de la république, ni les noms des nombreux mouvements de soutien au candidat Gbagbo qui pillulent sur la scène politique ivoirienne n'ont été cités par le journaliste. Même pas un "petit reportage" sur leurs activités ; alors que d'habitude, c'est ce qui fait la substance du journal télévisé.
Ce jour-là, il y a eu tout de même un reportage sur les activités de la première dame, Simone Ehivet Gbagbo. Elle n'a pas parler de politique mais de dévéloppement. Elle n'a même pas fait allusion à son mari.
A la fin du journal, la commission nationale de la communication et de l'audiovisiuelle (CNCA) a donné le temps d'antenne des mouvements politiques et de la société civile qui place le camp présidentiel largement devant.
Peut-être que c'est l'explication de mon rêve.