Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


mardi 19 avril 2011

Le Pdg du groupe Olympe s’adresse au Président de la République


Excellence, Monsieur le Président
Avant ce sombre épisode que nous venons de passer, tout le monde n’avait qu’une seule phrase à la bouche : « C’est à cause de la guerre ». Voici une phrase que nous n’entendrons plus jamais car, maintenant nous savons ce qu’est la guerre. Des corps en putréfaction qu’un enfant, la veille, appelait encore papa. Des gens qui se terrent pendant des semaines sans oser allumer la lumière, si lumière il y a. Des ventres qui crient famine, des bouches aussi sèches que ce robinet qui ne veut plus rien savoir, des boutiques vides, des supermarchés pillés. Plus d’eau, plus de nourriture, plus de , plus d’électricité…Plus rien !
Les Ivoiriens ont su ce que la guerre veut dire, ils ont fait connaissance avec la peur, la peur d’un bruit derrière la porte qui annonce le pillage, ils ont connu le chagrin, celui de l’être aimé qui ne reviendra plus, ils ont connu la mélancolie de la Côte d’Ivoire de la danse, des festivités, des maquis, des mariages. Terrés dans le noir, les souvenirs se bousculent dans la tête …
Oui Monsieur le président, les Ivoiriens ont souffert, Tous. Aussi bien ceux qui ont voté pour vous que ceux qui ont voté contre. Les bombes et la mort ne demandent jamais de quel bord vous êtes. Et c’est pour cela que tous les jours, et sur toutes les pages des journaux du groupe Olympe, nous avons fait paraitre un bandeau qui appelait à la paix, à l’amour et à la sagesse. Cette haine qui montait, ce grondement de colère nous effrayait et nous savions que ceux qui souhaitaient la guerre « pour qu’on en finisse une fois pour toute » ne savaient pas ce que « guerre » voulait dire.
Maintenant ils savent.
Vous avez appelé à la réconciliation, cela vous honore. Il faut véritablement que cette réconciliation se fasse sans aucune exception. Lors de votre séjour à l’hôtel du Golf, vous avez appelé à la désobéissance civile, vous avez demandé que les opérateurs économiques cessent de payer les impôts, vous avez exigé que les fonctionnaires de tous grades cessent de travailler.
Vous n’aviez pas d’autres choix, vous vous battiez avec toutes les armes dont vous disposiez. Cette guerre de l’économie devait nous faire l’économie d’une guerre, Hélas nous y avons eu droit.
Monsieur le président, à l’hôtel du Golf vous étiez protégé, mais ceux qui étaient en ville n’étaient protégés que par leur comportement civique. Comportement qui en l’occurrence consistait à aller au travail, afin de ne pas être renvoyé et immédiatement remplacé. La grande majorité de ceux qui ont voté pour vous ou pour Gbagbo ont continué à vaquer à leurs occupations… La survie est à ce prix.
Les opérateurs économiques ont continué à payer les impôts car leur premier souci était de préserver leurs affaires. Ils se sont donc battus comme de beaux diables pour continuer d’exister, sans banques, sans sécurité et souvent sans clients…Ils ne savaient plus ou donner de la tête. Il fallait tenir coûte que coûte, sauver les emplois, sauver une vie de labeur. Aujourd’hui, vous serez content de les trouver encore opérationnels.
De la même manière que personne n’est dans le secret des isoloirs, il faut bien admettre, Monsieur le président, que chacun a ses impératifs qui l’obligent à avoir un comportement de survie quelle que soit son opinion ou son appartenance, quel que soit le bulletin qu’il a mis dans l’urne.
Français, Libanais, Marocains, Mauritaniens, etc… qui sont restés la première fois, se sont mis à douter de ce choix. Mais ils sont tellement attachés à ce pays, ils y ont construit leurs vies auprès des Ivoiriens. Peuple affable, paisible et accueillant qui a érigé la paix au rang de religion. Ceux qui sont partis malgré tout, l’ont fait avec le sentiment de trahison. Comment laisser derrière soi tant de gens dans la peur et la souffrance.
Excellence, vous êtes aujourd’hui le président de tous les Ivoiriens, de tous les fonctionnaires, de tous les opérateurs économiques. Nous vous souhaitons le succès, nos vies en dépendent. Chacune de vos décisions engagera la vie et l’avenir de millions d’entre nous. Cela donne froid dans le dos.
Le chantier est énorme. Epatez-nous, surprenez vos contradicteurs, donnez tort à ceux qui ne vous ont pas choisi, ils seront contents d’avoir tort. Les Ivoiriens sont fair-play. La Côte d’Ivoire ne peut plus se payer le luxe d’un échec supplémentaire, nous avons fini de consommer notre avance. Nous vivons depuis dix ans sur nos acquis de l’époque héroïque. Il n’en reste plus rien.
Nous sommes en train d’être dépassés par le Ghana, rattrapé par le Sénégal. Depuis 10 ans, nos usines ont délocalisé parfois partiellement, souvent totalement. Le chômage a augmenté d’autant, il augmentera certainement davantage après tous les pillages et destructions de ces derniers temps. Entourez vous de gens compétents de tous les bords. Cette main que vous tendez est celle de la Cote d’Ivoire en détresse. Tous les enfants légitimes ou adoptifs la saisiront. Ne repoussez personne, vous avez besoin de toutes les bonnes volontés. Et de la bonne volonté vous en trouverez à profusion.
Cette guerre hideuse nous aura fait tant de mal. Certains ont perdu un parent, un ami, un leader ou tout bonnement les élections. Ce fut le prix à payer. Maintenant que cette crise tire à sa fin, nous sommes situés sur la signification d’un mot galvaudé depuis trop longtemps: Patriote.
Notre presse sera patriote, nous appellerons à la paix et à la réconciliation jusqu’en perdre haleine, mais cet appel ne pourra être entendu que si l’écho de vos actes nous conforte. Nous vous avons observé ces derniers temps. A travers vos discours et vos appels, transparaît de la sincérité. Nous voulons y croire de toutes nos forces.
EN AVANT LA COTE D’IVOIRE.

Nady Rayess
Président-directeur
Général du Groupe Olympe

mardi 12 avril 2011

"Ne me tuez pas!": Gbagbo à l`instant du K-O


"Ne me tuez pas!": ce sont les premiers mots qu`a prononcés, selon un témoin, l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo quand ses tombeurs sont venus le chercher lundi à sa résidence d`Abidjan, humiliant épilogue d`une décennie de règne mouvementé.

"Il y avait des mines un peu partout dans la cour" de l`imposante demeure, raconte à l`AFP un élément des Forces républicaines (FRCI) de son rival Alassane Ouattara.

M. Gbagbo s`y était retranché depuis une semaine devant l`offensive des FRCI, appuyées par des frappes aériennes de la France et de l`ONU.

"Nous avons des éléments qui ont été blessés, qui ont marché sur les mines qui étaient installées dans la cour", poursuit le combattant.

"On a jeté des gaz lacrymogènes dans la maison et puis le commandant Vetcho (l`un des chefs militaires FRCI) est rentré".

"Quand il s`est retrouvé face à Gbagbo, devant son bureau, la première phrase que Gbagbo a dite, c`est: +ne me tuez pas+", affirme-t-il.

"Ils lui ont fait porter un gilet pare-balles et puis le commandant Vetcho, le commandant Wattao, Chérif Ousmane, Morou Ouattara (trois autres chefs FRCI) ont formé un blocus pour le protéger parce que certains de nos éléments voulaient en finir avec lui tout de suite".

"On l`a mis dans un 4x4 de Wattao, à l`arrière, et on l`a conduit directement" au Golf Hôtel, QG du camp Ouattara dans le même quartier de Cocody (nord), indique ce témoin.

"On l`a fait entrer discrètement dans l`hôtel. Il était protégé par des éléments de la sécurité des FRCI et des gendarmes de l`ONU", a dit un autre témoin.

"J`ai vu (son épouse) Simone arriver dans le hall, elle portait une longue robe. Les gars de la sécurité des FRCI essayaient de la protéger de la foule qui tentait de la frapper. Malgré ça, il y en a certains qui, semble-t-il, ont réussi à lui donner quelques coups, lui tirer les cheveux. On entendait les gens l`insulter, la traiter de +sorcière, guenon, escadron de la mort+", a-t-il dit.

Selon le combattant pro-Outtara, "les gens ont arraché son foulard, l`ont déchiré, ils disaient qu`ils allaient garder ça en souvenir".

L`ex-homme fort d`Abidjan et sa femme ont été placés dans une suite, et leurs proches dans d`autres pièces, a-t-il précisé. "Il y a des soldats onusiens et des FRCI pour sécuriser tout ce monde".

La télévision TCI, symbole du camp Ouattara, diffusait lundi en boucle des images aussitôt historiques, aux airs de catharsis pour une bonne moitié du pays: celles d`un Laurent Gbagbo K-O dans sa suite, assis sur un lit.

Des photographies montrent, à l`autre bout du lit, son épouse hirsute, hagarde et prostrée, les yeux clos. Cette fervente chrétienne évangélique a l`air plongée dans ses prières.

Après la chute, l`ancien numéro un est un sexagénaire épuisé et bedonnant, en sueur et en maillot de corps, entouré de FRCI, de son fils Michel - un métis né d`un premier mariage avec une Française - qui vient juste d`échapper aussi à un lynchage, du ministre de l`Intérieur de M. Ouattara, Hamed
Bakayoko, et de Wattao.

Dernière humiliation: l`un des hommes l`aide à retirer sa chemise, son fils lui tend une serviette blanche avec laquelle il s`éponge le visage ainsi que les aisselles, puis on l`aide à enfiler une autre chemise.

lundi 11 avril 2011

Côte d'Ivoire : en état d'arrestation, Simone et Laurent Gbagbo se trouvent au Golf Hôtel


Fin de partie pour l’éternel opposant à Houphouët-Boigny, qui a cru pouvoir se maintenir au pouvoir malgré la volonté démocratique des Ivoiriens et l’intervention de la communauté internationale à travers l’ONU. Laurent Gbagbo a été arrêté ce matin avec son épouse Simone et son fils Michel par les soldats d'Alassane Ouattara avec un soutien massif des Casques bleus et de la force française Licorne.

Sa chute est aussi brutale que surprenante. Alors qu’on pensait que Laurent Gbagbo pouvait tenir des semaines, voire des mois, le blocus des Forces de Ouattara, il a été arrêté ce lundi à la mi-journée, vraisemblablement grâce aux forces de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire dont des soldats français de la Force Licorne sous mandat de l’ONU, dans la résidence présidentielle où il s’était réfugié depuis le vendredi 1er avril [suivre la couverture des événements en direct, ici].

Le porte-parole parisien de Laurent Gbagbo, Toussaint Alain, a affirmé que le président sortant avait été arrêté par des forces spéciales françaises. De fait, des blindés français et de l'ONUCI avaient auparavant pénétré dans le secteur de la résidence présidentielle, après des frappes aériennes intenses au cours des dernières 48 heures. Mais une source diplomatique française a aussitôt démenti l'assertion de M. Alain.

Polémique sur le rôle de la France

« M. Gbagbo a été arrêté par les troupes de M. Ouattara, c'est vrai, mais pas par les forces spéciales françaises, qui ne sont pas rentrées dans l'enceinte de la résidence », dont les bâtiments auraient été « partiellement détruits » par les tirs de l’ONU pendant le week-end et ce lundi matin, selon Charles Blé Goudé et Ahoua Don Mello.

« M. Gbagbo se trouve actuellement entre les mains des troupes fidèles à M. Ouattara », a précisé la source française, confirmant l’information donné par un porte-parole du président Alassane Ouattara, qui avait par ailleurs affirmé que l’épouse du président sortant se trouvait à ses côtés. Elle « va bien », a ajouté l’ambassade de France. Selon Anne Ouloto, porte-parole de Ouattara, l'ex-couple présidentiel se trouve au Golf depuis 13 heures locales et GMT.

Dans les premières images diffusées de lui par la TCI, la télévision de Ouattara, Laurent Gbagbo porte une chemise Pathéo comme à son habitude. Guillaume Soro assure de son côté que le président sortant a déjà vu un médecin.

Joint par France24, Ahoua Don Mello, le porte-parole de Laurent Gbagbo, a déclaré que ce dernier « avait demandé à ses partisans de ne pas livrer bataille contre la force Licorne, car il n'est pas en guerre avec la France », qui « a outrepassé son mandat », selon lui. Un mandat conféré par l’ONU lui demandant notamment, à travers la dernière résolution 1975 du 30 mars, de tout mettre en oeuvre pour protéger les civils.

lundi 4 avril 2011

Gbagbo, ayez pitié des ivoiriens !

Après les Trois jours d’intenses combats entre les forces pro-Gbagbo et les forces Pro-Ouattara autour des points stratégiques du pouvoir, une certaine accalmie semble régner à Abidjan. Les forces pro-Ouattara se seraient repliées au nord de la ville. Ces forces annoncent une grande offensive, laissant planer une psychose dans la population qui est terrée chez elle. Depuis le 31 Mars 2011, personnes n’osent mettre le pied dehors, toutes les activités sont au point mort. Abidjan s’est arrêté de vivre.

Toutes les voies d’accès de la ville sont contrôlées par les forces pro-Ouattara. Abidjan est devenue une ville assiégée où rien ne rentre et rien ne sort. Les produits de premières nécessités notamment le riz, l’huile, les conserves, les vivriers commencent à manquer. Certains marchés ne sont plus ravitaillés, des magasins ont été pillés. Trouver à manger devient un parcours du combattant. Certains quartiers sont privés d’eau et d’électricité. Le carburant risque de manquer. Si cette station dure, il y a un risque de catastrophe humanitaire.

Pourtant, Gbagbo continue de résister en espérant une main salvatrice divine, un miracle de l’Eternel des armées (Dieu). Tous les jours la télévision invite la population à prier l’Eternel des armées afin que l’ennemie soit foudroyé comme le fut l’Egypte des Pharaons au temps de Moïse, comme si la Côte d’Ivoire n’était peuplée que de chrétiens. Gbagbo ne contrôle plus les frontières de la Côte d’Ivoire, l’aéroport d’Abidjan, le port de San-Pédro. Le port d’Abidjan est pratiquement à l’arrêt.

Si Gbagbo aimait vraiment la Côte d’Ivoire, si le combat qu’il dit mener était dans l’intérêt des ivoiriens, la sagesse lui aurait recommandé de reconnaître enfin la victoire de son adversaire et lui céder le pouvoir. Aucune institution internationale, aucune ONG internationale et nationale ayant observé l’élection présidentielle ne reconnaît ta victoire. Même les pays qui t’on soutenu, notamment l’Afrique du Sud et l’Angola ont fini par reconnaître la victoire d’Alassane après le rapport du panel de cinq Chefs d’Etat de l’Union africaine. Monsieur Gbagbo qui êtes vous pour avoir raison du monde entier ? Que votre haine pour Alassane ne vous conduise pas à détruire la Côte d'Ivoire et à punir les ivoiriens. Il semble que vous auriez dit à vos proche, lorsque vous avez été informé de votre défaite, qu'Alassane passera sur votre corps pour diriger ce pays que vous considérez comme votre plantation.