Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


vendredi 8 juillet 2011

Ange Kessi a-t-il peur de poursuivre les ex-rébelles ?

Je ne suis pas juriste, mais je ne suis pas convaincu par les arguments développés par le procureur militaire Ange Kessi pour justifier la non poursuite des ex-fafn par le parquet militaire.
Ange Kessi Kouamé affirme, cependant avoir été saisi de « beaucoup de plaintes contre les Frci qui sont sur son bureau ». Selon lui, les Frci venues de Bouaké et les combattants qui se sont ralliés à elles à leur arrivée à Abidjan, sont dans une situation hybride: ils ne sont ni civils, ni militaires. Et de poursuivre : « Il faut, avant d’engager des poursuites contres ces gens-là, que leur position et statut soient clairement définis. Moi, je suis un magistrat militaire. Je ne suis pas compétent pour juger des civils. Or, ce sont des civils qui ont intégré les Frci. Si ce sont donc des civils, alors, mon tribunal n’est pas compétent pour les poursuivre ... Pour le moment, leur situation n’est pas encore claire. Et c’est ce qui pose problème. C’est ce qui explique qu’on ne les sanctionne pas. C’est ce qui explique qu’on ne peut pas les poursuivre ». Pourtant, les ex-fafn (ex-rébellion) sont composés de militaires qui ont déserté l'armée ivoirienne pour rejoindre la rébellion en 2002 et de civiles enrôlés. Les civiles enrôlés ont exercés depuis 2002 des fonctions dévolues aux militaires, aux gendarmes et aux policiers. C'est à ce titre qu'ils ont commis les exactions qui leurs sont reprochées. Alors que Ange Kessi refuse de poursuivre les ex-rebelles sur qui pésent des présomptions d'exactions au motif que leurs statut n'est pas clarifié, j'ai lu dans les journaux que Amani N'Gussan, l'ancien ministre de la défense de Gbagbo, un civile, est poursuivi par le tribunal militaire ivoirien pour des achats d'armes aux Etats-Unis. Il faudra que le procureur militaire prenne toutes responsabilité en sortant de la logique de la justice des vainqueurs.

Violation des droits de l’homme : Ces images qui compromettent la réconciliation nationale

Ces derniers temps, une vidéo, montrant des proches de l’ancien président Laurent Gbagbo humiliés par les hommes du commandant Morou Ouattara, circule sur Internet et les réseaux sociaux. Hier, nous avons pu visionner cette vidéo dans laquelle Morou Ouattara et ses hommes, après avoir sermonné les proches collaborateurs de Laurent Gbagbo, leur intiment l’ordre de pomper comme des sportifs. Visiblement affaiblis, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, le fils de l’ancien président, Michel Gbagbo, l’un des collaborateurs du président de l’Assemblée nationale, Diabaté Beh, pour ne citer que ceux-là, se mettent en mouvement. Le cameraman Serge Bogué de la RTI supplie les militaires de l’épargner, en vain. Très incisif, Morou Ouattara, qui vociférait, accompagnait le supplice qu’il infligeait à ces prisonniers de mise en garde. « On ne va pas vous tuer. Je préfère que vous mouriez un à un en prison », leur a-t-il lancé d’un ton virulent. Ce film vient donc corroborer les dénonciations les organisations internationales. La division des droits de l’Homme de l’ONUCI en Côte d’Ivoire avait en effet relevé le traitement dégradant dont sont victimes les proches de Gbagbo détenus à Bouna. Des arguments battus en brèche par le ministre de la Justice, Me Ahoussou Jeannot Kouadio, qui tournait récemment en dérision ces accusations, estimant que ce sont des Ivoiriens qui vivent à Bouna. Il doit être maintenant bien embêté par cette vidéo qui circule sur Internet et qui ne manquera pas de faire réagir les organisations internationales de défense des droits de l’Homme. Les actes de Morou Ouattara et de ses hommes donneront du grain à moudre à tous ceux qui accusent le régime de Ouattara d’être moins sourcilleux sur la question des droits de l’Homme. Pis, ces images, qui suscitent des commentaires désagréables sur un réseau social tel que « facebook », pourraient compromettre la réconciliation nationale prônée par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Elles pourraient même compliquer la tâche de Charles Konan Banny, président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. L’opinion nationale et internationale pourrait en effet douter de la capacité du nouveau pouvoir à respecter les droits et la dignité des collaborateurs de l’ancien président. Par-dessus tout, cette vidéo pourrait servir d’arguments aux exilés pour rester hors de la Côte d’Ivoire pour éviter de subir le même traitement que celui infligé à Affi N`Guessan et ses co-détenus de Bouna.
Y.DOUMBIA ; Publié le vendredi 8 juillet 2011 | L'Inter