Il étais nécessaire de s'accorder sur la nature de la crise ivoirienne avant d'envisager les futurs possibles. La crise est donc présentée sous ses trois dimensions:
Crise politico -militaire
- Escalade dans l'exploitation des divisions/conflits ethniques, religieux et régionaux;
- Difficulté d'application des accords signés;
- Crise de confiance au sein de la classe politique;
- Crise d'autorité de l'Etat;
- Incertitude sur l'avenir;
- Crise de confiance et d'autorité au sein des forces de défense et sécurité;
- Division de fait du pays et de l'armée;
- Prolifération des milices et des armes;
- Scènes de violences répétées et insécurité grandissante.
Crise économique
- Accroissement du chômage (46,7% de perte d'emploi);
- Nombreuses fermetures d'entreprises et délocalisations (Répartition des sinistres par secteurs d'activité: Commerce: 48,37%/Service:8%/Industrie:4,11%....);
- Baisse importante du taux de croissance du PIB (de 5,4% en 1998 à 1,0ù en 2004);
- Baisse drastique des investissements ( en pourcentage du PIB: 15,3 en 1998, 9,9 en2003);
- Baisse croissante du revenu par Habitant ( Croissance PIB/hab. %: 9,3 en 1998, -0,8 en 2002);
- Forte dégradation des infrastructures économiques;
- Economie encore plus dépendante de l'exportation des produits agricoles, taux de transformation faible et industrialisation peu avancée.
Crise sociale
- Multiplication des conflits ethniques sur fond de litiges fonciers;
- Déplacements de populations (occupations, dépossessions, affrontements....);
- Accroissement de la violence sous toutes ses formes;
- Insécurité généralisée (alimentaire, sanitaire, biens et personnes...);
- Système éducatif en décomposition;
- Désintégration du tissu social;
- Instrumentalisation et aliénation de la jeunesse;
- Croissance démographique continue;
- Flambée des prix des produits de première nécessité.
L'interdépendance de ces trois dimensions de la crise nécessite une action simultanée à ces trois niveaux pour sortir du cercle vicieux de l'enlisement et aller vers le cercle vertueux de la croissance. Aucune croissance durable n'est envisageable si les tendances constatées au cours des dix dernières années ne sont pas inversées, la résolution de la crise politique en constituant un préalable.
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