Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


lundi 8 décembre 2008

Scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire: La nature de la crise

Il étais nécessaire de s'accorder sur la nature de la crise ivoirienne avant d'envisager les futurs possibles. La crise est donc présentée sous ses trois dimensions:

Crise politico -militaire

  1. Escalade dans l'exploitation des divisions/conflits ethniques, religieux et régionaux;
  2. Difficulté d'application des accords signés;
  3. Crise de confiance au sein de la classe politique;
  4. Crise d'autorité de l'Etat;
  5. Incertitude sur l'avenir;
  6. Crise de confiance et d'autorité au sein des forces de défense et sécurité;
  7. Division de fait du pays et de l'armée;
  8. Prolifération des milices et des armes;
  9. Scènes de violences répétées et insécurité grandissante.

Crise économique

  1. Accroissement du chômage (46,7% de perte d'emploi);
  2. Nombreuses fermetures d'entreprises et délocalisations (Répartition des sinistres par secteurs d'activité: Commerce: 48,37%/Service:8%/Industrie:4,11%....);
  3. Baisse importante du taux de croissance du PIB (de 5,4% en 1998 à 1,0ù en 2004);
  4. Baisse drastique des investissements ( en pourcentage du PIB: 15,3 en 1998, 9,9 en2003);
  5. Baisse croissante du revenu par Habitant ( Croissance PIB/hab. %: 9,3 en 1998, -0,8 en 2002);
  6. Forte dégradation des infrastructures économiques;
  7. Economie encore plus dépendante de l'exportation des produits agricoles, taux de transformation faible et industrialisation peu avancée.

Crise sociale

  1. Multiplication des conflits ethniques sur fond de litiges fonciers;
  2. Déplacements de populations (occupations, dépossessions, affrontements....);
  3. Accroissement de la violence sous toutes ses formes;
  4. Insécurité généralisée (alimentaire, sanitaire, biens et personnes...);
  5. Système éducatif en décomposition;
  6. Désintégration du tissu social;
  7. Instrumentalisation et aliénation de la jeunesse;
  8. Croissance démographique continue;
  9. Flambée des prix des produits de première nécessité.

L'interdépendance de ces trois dimensions de la crise nécessite une action simultanée à ces trois niveaux pour sortir du cercle vicieux de l'enlisement et aller vers le cercle vertueux de la croissance. Aucune croissance durable n'est envisageable si les tendances constatées au cours des dix dernières années ne sont pas inversées, la résolution de la crise politique en constituant un préalable.

Aucun commentaire: