Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


lundi 30 novembre 2009

République bananière sous la refondation

Le mercredi 25 Novembre 2009, regardant le journal télévisé de la RTI 1ère, la chaine des grands évènements, comme le clame son slogan, quelle ne fut ma stupéfaction lorsque je vis un reportage de plus de cinq minutes. En principe lorsqu’un reportage dure aussi longtemps, c’est qu’il s’agit d’un évènement national ou international d’une grande importance. Mais avec la télévision ivoirienne, on ignore l’échelle des valeurs.

Je disais donc, un reportage de plus de cinq minutes pour quel évènement ? Eh bien ! Tenez- vous bien ! Il s’agit, avec tout le sérieux de ce reportage, avec un commentateur très en verve, de la remise du véhicule de fonction du Sous-Préfet d’Adaou, lors d’une grande cérémonie organisée par Bléoué Aka, son richissime paysan, ami personnel du Grand Manitou Laurent Gbagbo. Ce que le Sous-Préeet, c’est une dame, a qualifié d’acte de développement.
Adaou est un village, situé à une douzaine de kilomètres d’Aboisso, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire. Ce village a récemment été érigé en chef lieu de sous-préfecture par le Grand Manitou, dans sa générosité légendaire pour faire plaisir à son ami, qui fait la pluie et le beau temps à Adaou.
C’est cette même générosité, qui est à l’origine de ce don d’un véhicule 4*4 flambant neuf du grand manitou au Sous-Préfet d’Adaou. D’où cette fête pour célébrer la magnanimité et la générosité du Grand Manitou. Pour un acte qui fait partie du fonctionnement normal d’un Etat, on déplace la télévision nationale dont les moyens matériels et financiers sont largement insuffisants. N’est-ce pas tous ces reportages dignes de la télévision de l’ex-URSS qui mettent en mal le fonctionnement budgétaire de la RTI. D’ailleurs, un de mes amis appelle la télévision ivoirienne TV Pékin.
Dans la Côte d’Ivoire de la refondation, lorsque le Grand Manitou, le plus démocrate des présidents Africains, que ses partisans osent comparer à Nelson Mandela, « tousse », les ivoiriens ont droit à un long reportage au journal télévisé. Lorsque l’Etat joue son rôle régalien, c’est la générosité et la miséricorde du Grand Manitou qui s’expriment. Comme au bon vieux temps du parti unique.

samedi 14 novembre 2009

Ecole pacotille, suite des images

Ecole pacotille, suite des images



C'est le deuxième bâtiment de l'établissement. Ce que vous voyez en plastique noir, sont les toilettes.

Ecole pacotille



Vous ne rêvez pas. Ce que vous voyez est une école, que dis-je, un groupe scolaire dûment autorisé par le SAPEP (Une direction du ministère de l'éducation nationale en charge des établissements scolaires privés). Ce groupe scolaire va de la maternelle à la terminale. Il est situé à Divo au quartier Dialogue. Cet établissement, comme tous les autres, présentent des candidats aux différents examens. Vous vous posez la question de savoir comment un tel établissement a pu avoir l'autorisation ? Nous sommes en Côte d'Ivoire et tout est possible. Ce cas n'est pas isolé. Des établissements comme celui-ci, il y en a plusieurs en Côte d'Ivoire. Et on s'étonne que les résultats aux examens sont médiocres. Corruption quand tu nous tiens ! Pour de l'argent on a pourri le système éducatif ivoirien qui faisait rêver plus d'un dans la sous région et même en Afrique. Pauvre de nous.

jeudi 12 novembre 2009

Enfin la liste électorale est disponible !


C’est désormais chose faite. La liste électorale provisoire, dans sa version papier vient d’être mise à la disposition de la Commission Electorale par les structures techniques, à savoir l’Institut National de la Statistique et la Sagem Sécurité. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux du Forum, à proximité de la Direction de l’Office National de l’Identification ce mardi 10 novembre 2009 en début d’après midi, en présence de plusieurs personnalités dont les Représentants Spéciaux du Facilitateur, Boureima Badini et du Secrétaire Général des Nations Unies, Young Choi.
La liste sera affichée le lundi 16 Novembre, selon la CEI, avec l'ouverture de la période de reclamation.

Les ivoiriens poussent tout de même un ouf de soulagement quand on sait que le processus d'enrôlement a été un parcours du combattant avec de nombreux obstacles car prevu pour durer quelques mois ce processus arrive à son terme après plus d'un an. Esperons que l'affichage de la liste électorale ne connaîtra pas le debut cahotique de l'enrôlement où des centres ont été attaqués par des jeunes patriotes, emportant du matériel de Sagem Sécurité. Le gouvernement doit cette fois sécuriser l'affichage de la liste électorale pour éviter que des jeunes patriotes mal intentionnés ou téléguidés ne déchirent les feuilles qui seront affichées pour empêcher la population de vérifier son inscription.

Le 15 Novembre, le CPC va se réunir chez Blaise Compaorer pour fixer une nouvelle date pour l'élection présidentielle que les ivoiriens espèrent cette fois très réaliste pour éviter un autre repport dont la CEI, le gourvernement, les leaders politiques membres du CPC et le faciliteur assumeront l'entière responsabilté de leur incapacité à conduire ce processus. Dans tous les cas un autre repport signera la mort définitive de l'accord poilitique de Ouaggadougou (APO), longtemps à l'agonie.

lundi 2 novembre 2009

Côte d’Ivoire: Les raisons profondes d’un report

Election en Cote d’Ivoire - C’est maintenant une certitude, il n’y aura pas d’élection en Cote d’Ivoire le 29 novembre prochain.

L’informa-tion contenue dans un document circulait déjà dans les différents QG politiques Ivoiriens depuis plus d’un mois, sans qu’aucun d’entre les acteurs concernés n’aient le courage de l’annoncer publiquement, de peur d’encourir le courroux de la France et de l’ONU.

Maintenant c’est chose faite, le premier à se jeter à l’eau fut Laurent Dona Fologo, deuxième personnalité du Haut Conseil Politique du FPI. Il a devancé de quelques jours son Président, en déclarant que «les élections ne pourrons mathématiquement avoir lieu à la date du 29 novembre prochain…».

Selon lui, toutes les conditions d’une élection Présidentielle propre, libre et transparente ne sont pas encore réunies.

Le Secrétaire Général du Rassemblement des Hou-phouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), Alphonse Djédjé Mady interrogé sur la question par la presse locale ne dit pas le contraire. Il n’exclut pas un report de quelques semaines, voire de quelques mois, le temps de voir clair dans les cas litigieux sur le fichier électoral.

C’est finalement la fin de la semaine dernière que le Président Laurent Gbagbo a choisi pour briser le silence en déclarant, lors d’une sortie dans la Capitale Administrative et politique, à Yamoussoukro, qu’il sera difficile de tenir la date de la présidentielle pour le 29 novembre prochain. Même si rien n’est encore officielle, parce qu’une telle décision est du ressort du Cadre de Concertation Permanent (CCP), placé sous la supervision du Facilitateur Blaise Compaoré, le 29 novembre n’est plus une date inamovible pour le premier tour des Présidentielles en Cote d’Ivoire. Cependant, si le report des élections semble maintenant inéluctable pour tout le monde, sauf la France qui lève le ton, il y a vraiment lieu de s’interroger, selon l’opposition, sur les réelles motivations du Camp Présidentiel, qu’elle soupçonne de traîner le pas, pour glaner encore quelques mois au Palais.

Les raisons du report

De sources proches du RHDP, les refondateurs étaient convaincus, de la prochaine défaite de leur candidat, malgré leurs «sondages truqués», s’ils acceptaient d’aller dans une élection précipitée dont ils ne maîtrisaient pas encore, tous les contours. Voici, selon une source, l’une des principales raisons qui ont poussé le leader du FPI a parler du report de la date du 29 novembre, avant même qu’une réunion du CCP ne statue sur une question aussi sensible que celle la, à Ouagadougou. Peu avant sa mort, la semaine dernière, le Député de Tiébissou, Yves Fofana, cadre du RDR, sûr de la victoire de l’opposition réunit au sein du RHDP, incitait ses leaders à refuser tout report de la date de la présidentielle. «Si on ne veut pas que les élections aient lieu et qu’on fasse tout pour empêcher les gens de voter, que ce soit à l’Est, à l’Ouest au Centre comme au Sud, ce sera vraiment la catastrophe», a-t-il prévenu.

L’autre grande raison a trait à la polémique qui s’est instaurée autour du débat politique concernant les 2,7 millions de dossiers litigieux sur le listing. En effet, la Commission Electo-rale Indépendante (Cei), la Primature et les structures techniques ne se sont pas toujours accordées pour afficher la liste électorale comme convenu. Récemment, le chiffre a été revu à la baisse, mais il reste toujours important avec encore 1.911.254 cas de personnes ne se trouvent pas dans les fichiers dits historiques ayant servi au croisement. Selon des informations reçues dans l’entourage de Soro Guillaume qui pilote l’opération, il est possible qu’avec d’autres fichiers historiques n’ayant pas été utilisés dans le mode opératoire, il pourrait être «repêchées» jusqu’au delà d’un million et demi de personnes.

Ensuite, la recherche et les croisements doivent donc se poursuivre pour récupérer le dernier des Ivoiriens victimes de ce système qui n’est pas aussi huilé qu’on l’a cru, souligne-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement. Il ne s’agit pas, dit-on d’intégrer sur la liste, des étrangers ou des fraudeurs, comme l’a dit tantôt, Mamadou Koulibaly, le bouillant Président de l’Assem-blée Nationale. Il s’agit plutôt pour l’Etat d’éviter d’exclure certains de ses citoyens. Selon la même source, la liste électorale sera certainement affichée dans cette semaine partout sur l’étendue du territoire. En attendant, les services techniques (l’INS et Sagem), s’activent à imprimer la liste sur papier pour la remettre à la commission électorale qui, à son tour, la fera acheminer vers les centres d’enrôlement à l’intérieur, par les services de l’ONUCI.

Après la déclaration de Laurent Gbagbo sur le report de la date et le rapport de l’ONU sur le réarmement des ex- forces belligérantes sur le terrain, dans les QG, on lorgne vers Ouaga-dougou. Tous s’attendent à une convocation imminente du facilitateur, pour une réunion du Cadre de Concertation Perma-nent dans la capitale Burkinabé. Avant ce jour, tout se passe sur le terrain comme si le scrutin aura lieu le 29 novembre prochain.

De Gildas Correspondant du Républicain à Abidjan

Le Républicain du 02 novembre 2009