Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


lundi 30 août 2010

Processus de sortie de crise : apocalypse now !*

La double dissolution de la Cei et du gouvernement décidée le 12 février avait pour objectif de permettre à Gbagbo d`avoir la main mise sur les structures en charge de l`organisation des élections. Il avait même instruit, à cet effet, le Premier ministre de lui proposer un nouveau format en ce qui concerne la composition de la Cei et un gouvernement composé de ministres issus du camp présidentiel et des Forces nouvelles.
Mais les choses ne se sont pas passées comme il l`espérait. Gbagbo a été enfermé dans les périmètres de l`APO.
Pour autant, le chef d`Etat-candidat n`a pas jeté l`éponge, il a reculé pour mieux sauter.
Février 2010 n`était qu`un test qui devrait lui permettre de prendre le pouls exact de la situation. En septembre, on parle même de la première quinzaine de ce mois, Gbagbo veut engager le grand bras de fer avec l`opposition et s`ouvrir le boulevard qu`il va emprunter pour gagner sans encombre la présidentielle. Après s`être "attaché les services" de l`armée sur laquelle il a fait pleuvoir une averse de galons, le chef de l`Etat va dissoudre une fois de plus le gouvernement et la Cei. Un nouveau gouvernement sera mis en place, sans les partis politiques, pour organiser les élections dans 45 jours. Le rôle des Fds sera déterminant dans la mise en œuvre de ce plan. C`est pourquoi, pour préparer un peu les esprits, il a lâché le 7 août dernier "si je tombe, vous aussi vous tombez" à la hiérarchie militaire. En sous-main, il négocie auprès de l`Onuci pour une levée partielle de l`embargo sur les armes. De passage à Divo où il a jugé nécessaire d`installer une unité de la Crs, Gbagbo a donné le mot d`ordre "matez tous ceux qui sèmeront le désordre !"
Mais de quel désordre, de quel trouble parle-t-il ? Pourquoi les Ivoiriens qui ont subi toutes sortes de frustrations et qui ont su faire preuve de patience tout au long du processus, sseraient-ils tentés de semer un quelconque désordre au moment où on parle d`élection ? La vérité, c`est que ces élections dont parle Gbagbo ne sont les élections que le peuple attend. Tout ne se passera pas comme prévu. Un passage en force va être opéré. Depuis quelques jours, le pouvoir Fpi parle de velléité de coup d`Etat. La semaine écoulée, on a parlé d`un funeste projet d`assassinats ciblés contre des personnalités. Et si finalement, le pouvoir Fpi était en train de fomenter un coup pour l`imputer à des cadres de l`opposition ? Et se donner ainsi les moyens et les raisons de sévir ?
Pour sûr, la Côte d`Ivoire n`est pas encore sortie du tunnel. Les 60 jours qui nous séparent des élections annoncées seront assurément très difficiles à vivre.

Akwaba Saint Clair
Nouveau Reveil

Vous y croyez ?

*Le titre est de Abelkassi

samedi 28 août 2010

Installation de la CRS 3 de Divo, Laurent Gbagbo aux policiers: « Matez tous ceux qui sont contre la République »


Le chef de l’Etat, a ordonné hier, 27 Aout 2010, à Divo, aux quelques 150 agents affectés à la Compagnie Républicaine de sécurité (Crs III) de la ville de Divo de mater, sans ménagement et à volonté « tous ceux qui sont contre la République ». Laurent Gbagbo, qui procédait à l’installation officielle de cette compagnie de police, la première du genre à l’intérieur du pays, a fait un rappel de l’histoire de la création de la Crs en 1944 par feu, le général De Gaule, ancien président de la République française. Cette création s’inscrivait, selon Gbagbo, dans un besoin de sécurité pour la France qui sortait de la deuxième guerre. Gbagbo a fait un parallèle entre la Côte d’Ivoire qui sort difficilement d’une guerre civile et la France post-occupation allemande dans les années 1940, pour dire que les méthodes de De Gaule pour instaurer la sécurité, devaient servir à la Côte d’Ivoire. « En 1944, en France, c’était comme ici… La guerre est finie, mais pas totalement… L’intention de De Gaule en 1944 en créant la Crs, c’était de se battre contre les semeurs de trouble, contre l’insécurité. La Crs est donc née pour se battre contre le désordre… Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges. Votre rôle est de faire en sorte que la République vive… Que l’autorité républicaine vive. Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République. Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance. Je vous ai envoyés ici parce que l’ordre est trop souvent troublé à Divo.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République. Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers… Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater… Mon père m’a dit, quand tu es dans l’armée tu ne dois pas réfléchir trop, tu dois taper, taper. Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger… Je vous ai envoyés ici à Divo pour que ceux qui sont contre la République soient tapés, soient matés. Pourquoi il y a toujours des troubles ? Je vous ai envoyés ici pour mettre fin à ces troubles », a dit Laurent Gbagbo, aux policiers de la Crs de Divo, en présence d’un public moyen.
Le chef de l’Etat s’est dit, par ailleurs, heureux de savoir que la Crs III de Divo soit baptisée du nom de Boga Dougou, ancien ministre de l’Intérieur, qui, selon lui, « ne savait pas ce que le mot peur veut dire ». Il a présenté Boga Doudou comme un grand négociateur, qui parlait avec tous, y compris le Rdr, le Pdci… Laurent Gbagbo a promis d’installer dans les prochaines semaines, d’autres compagnies, notamment, dans les Villes de Gagnoa, Abengourou, Daloa, San-Pedro, Man. Le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro a justifié l’ouverture des Crs à l’intérieur du pays par le nécessité de faire face à « l’urgence sécuritaire », soulignant que des foyers de tension « endémiques, de troubles à l’ordre public », devaient être combattus. Pour ce qui le concerne, le Dg de la police nationale, le contrôleur Brédou M’bia, la Crs de Divo est la 3 ème du genre après celles de Williamsville créée en 1966 et celle de la zone 4 qui a vu le jour en 2001. Signalons que cette compagnie est placée sous le commandement du Commissaire de deuxième classe Yapo Yapo Séka Antonin César. La cérémonie s’est déroulée en présence du chef d’état-major, le général 4 étoiles Philippe Mangou, de la hiérarchie militaire, policière et des autorités administratives. Ce sont les anciens locaux du complexe culturel de Divo, situé à la sortie ouest de la ville qui abritent cette compagnie, forte de 150 hommes.
Armand B. DEPEYLA (Envoyé Spécial)
Soir Info

Je crois rêver en lisant les propos du Chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Si je ne l'avais pas entendu sur ONUCIFM, jamais je n'aurai cru qu'un Chef de l'Etat puisse donner publiquement le droit de tuer à sa police.
Un proverbe africain dit que quand un père envoie son enfant, il doit savoir s'envoyer lui-même. Notre cher Président manque vraiment de sagesse.
Et si l'objetif inavoué de ces CRS, à qui le Chef de l'Etat vient de donner le droit de tuer, est d'empêcher les ressortissants du centre, très nombreux à l'ouest du pays et favorable au PDCI de voter. Les militants du FPI l'on déjà fait dans le passer. Je n'ose y croire.

Les différents accords de Ouagga ne donnent-ils pas la responsabilité de la sécurisation des élections au centre de commandement intégré (CCI)et aux forces impartiales (ONUCI et Licorne) ?

vendredi 27 août 2010

Vuvuzéla électoral


Cette expression est du journal l'Intelligent. Elle a été utilisée pour stigamatiser l'attitude des protagonistes de l'élection présidentielle pendant la période du contentieux judiciaire. Ce concert de vuvuzéla oppose le camp présidentiel et le RHDP.

Le camp présidentiel a introduit sur toute l'étendu du territoire, selon les chiffres de la CEI, environ 30 000 demandes en radiations auprès des juridictions. le camp présidentiel est convaincu que la liste électorale provisoire est "infectée" d'étrangers. D'oû les termes d'épuration, de désinfection de la liste électorale utilisés par les partisants du Chef de l'Etat.

Le RHDP accuse le camp présidentiel de dénonciation calomnieuse, de ne pas respecter la procédure consentielle en vigueur et de vouloir, avec la complicité de certains juges, radier des personnes sur la liste électorale sans preuve.

Et chaque camp va de déclaration en déclaration, avec des ménaces plus ou moins voilées.

Dans cette gueguerre de la liste électorale, les intérêts partisans ont pris le dessus sur l'intérêt surpérieur de la nation et du peuple : la paix préalable à un développement économique et humain harmonieux source de bonheur et d'épanouissement.

mardi 24 août 2010

Les sacrifices ne sont pas réservés au peuple

Lorsqu’on crée, seul ou avec d’autres personnes, un parti politique, c’est pour la conquête du pouvoir d’Etat (comme le montrent les travaux de Harold Lasswell et Robert Alan Dahl aux Etats-Unis, ou de Georges Burdeau, Maurice Duverger et Raymond Aron en France). Mais une fois parvenu au pouvoir, qu’est-ce qu’on ambitionne de faire ? Certains peuvent se servir de ce pouvoir pour s’enrichir (c’est ce que le sociologue allemand Max Weber appelle «vivre du pouvoir») et écraser ceux qui ne pensent pas comme eux. La politique devient alors un instrument d’enrichissement et de domination. Pour d’autres personnes, la conquête du pouvoir n’est qu’une étape, la finalité de leur combat étant d’apporter un peu de bonheur à leurs concitoyens, c’est-à-dire leur permettre de manger à leur faim, se soigner, s’instruire, penser, s’exprimer, voyager, etc. Quiconque est privé de ces droits élémentaires ne peut prétendre être libre. En ce sens, l’Indien Amartya Sen, prix Nobel d’économie 1998, a raison d’affirmer que la politique permet la construction des conditions de la liberté. Pour sa part, Thomas d’Aquin soutient que le but du gouvernement n’est pas de réaliser la société parfaite mais de conserver, dans l’unité et la paix, le corps social («De Regimine»). Car, on a tendance à l’oublier, la politique est l’art du possible.
Je suis d’avis qu’on ne demande pas aux politiciens des choses impossibles, qu’ils doivent être à l’abri du besoin afin de mieux se consacrer à leurs tâches. En regardant le train de vie qu’ils mènent et les avantages matériels de toutes sortes qui sont les leurs, alors qu’ils ne cessent de dire que les populations souffrent et que certains d’entre eux se présentent comme de gauche et issus de familles pauvres, on se demande cependant si on a encore affaire à des serviteurs de l’Etat. Le lecteur se demandera où je veux en venir. Je lui répondrai simplement ceci : Au fait que la politique n’a pas d’autre finalité que le service de tous (l’ensemble des ethnies, des partis politiques, des religions, des couches sociales, etc.). Ce que je veux dire, en d’autres mots, c’est qu’on n’entre pas en politique pour servir uniquement sa famille, son village, son ethnie, sa formation politique, sa religion mais tout le monde. C’est ce service universel qui fait la grandeur et la beauté de la politique et c’est pour cette raison que le pape Pie XI la définissait en 1927 comme «le champ de la plus vaste charité». Maires, députés, ministres, chefs d’Etat sont appelés ni à se servir du peuple pour gagner ceci ou cela ni à l’asservir sous une forme ou une autre mais à le servir. Ceux qui légitimement aspirent à faire fortune peuvent exercer un autre métier que la politique. Sur cette base, il n’est pas exagéré de dire que le peuple est l’employeur et les politiciens, les employés. Si le peuple est l’employeur, il n’est donc pas normal qu’il croupisse dans la misère pendant que ceux qu’il emploie ou qui sont à son service se la coulent douce, se nourrissent au caviar et au champagne, bref vivent dans le luxe et le gaspillage.
Malheureusement, ce n’est pas ce que nous constatons ici et ailleurs. Je dis « ici et ailleurs» car les pays africains n’ont pas le monopole de ces mauvaises pratiques. En Occident aussi, on remarque que le train de vie des gouvernants n’a rien à avoir avec les conditions de vie des gouvernés. Ce qui les distingue néanmoins de nous, c’est que ceux qui sont au pouvoir là-bas sont capables de se remettre en cause et de faire les sacrifices qui s’imposent pour éviter qu’il y ait un très grand fossé entre leurs administrés et eux-mêmes. Si l’on en croit «La Croix» du 16 juin 2010, les ministres de plusieurs gouvernements européens ont effectivement accepté la réduction de leur salaire ainsi que la suppression de certains avantages. En Grande Bretagne, par exemple, le salaire du nouveau Premier ministre, David Cameron, et de ses ministres subira une réduction de 5 %. Concrètement, les membres du gouvernement britannique toucheront désormais 160 000 euros par an, le Premier ministre, 170 000 euros/an (soit 9 000 euros de moins que son prédécesseur). Quant aux hauts fonctionnaires, ils ne peuvent plus voyager en première classe. La voiture de fonction personnelle avec chauffeur attribuée auparavant aux ministres n’est plus de mise. Même chose au Portugal et en Espagne. Dans ce dernier pays, avec 78 185 euros, le Premier ministre touche nettement moins que son homologue britannique. L’Italie fait mieux que ces trois pays puisque le salaire de ses ministres baisse de 10 %. L’Irlande se montre plus vertueuse en baissant la paie de ses ministres de 15 %. En Finlande, outre qu’ils perçoivent 108 000 euros annuels, les ministres sont encouragés à aller à pied ou à utiliser le vélo quand ils se déplacent en ville. Qu’en est-il de la France ? Le salaire des ministres y demeure encore une question taboue. En effet, lorsque le quotidien catholique a demandé aux 20 ministres du gouvernement François Fillon s’ils étaient prêts à renoncer à une partie de leur salaire pour donner l’exemple en matière de rigueur, seul Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie a daigné s’exprimer. Voici sa réponse : «Je suis contre les logements de fonction aux frais du contribuable… Chacun doit en effet disposer de son logement à ses frais.»
Les autres ministres ont-ils refusé de parler parce qu’ils ont honte de dire qu’ils perçoivent 14 129 euros /mois (contre 21 194 euros/mois pour le Premier ministre et 21 133, 37 pour le président de la République) ? Aujourd’hui, peu d’Ivoiriens savent combien gagnent le président de la République, les ministres, les députés, les maires, les présidents des institutions, etc. Le sauront-ils demain ? Une chose dont je suis certain, c’est que, si on les interrogeait, une majorité d’entre eux serait pour une diminution du salaire de leurs gouvernants et une suppression de certains avantages attachés à leur fonction. Car, redisons-le, on ne peut mettre le peuple au centre de ses préoccupations et accepter que, en temps de crise, lui seul se serre la ceinture, se saigne à blanc. Le temps n’est-il pas arrivé de comprendre qu’être au service de l’intérêt général n’est pas une mission quelconque et que «l’appauvrissement du lien social est un risque » (Alexis de Tocqueville) que doit éviter de prendre le politicien désireux de conquérir ou de conserver le pouvoir ?

Le Nouveau Courier

vendredi 6 août 2010

L'élection présidentielle pour le 31 Octobre 2010 ?

Le gouvernement, à l’issu du conseil des ministres du jeudi 05 Août 2010 à Yamoussokro, a fixé la date de l’élection présidentielle maintes fois reporté, selon le Premier Ministre sur proposition de la CEI, au 31 Octobre 2010.

Cette annonce qui aurait pu faire sauter de joie tous les ivoiriens, comme un très beau cadeau de noël, dans cette ambiance festive de la célébration du cinquantenaire, laisse plus d’un sceptique. Je ne perçois toujours pas une réelle volonté de la classe politique ivoirienne, surtout du camp présidentielle de sortir avec célérité de ce processus.

Dès l’annonce de cette date, le FPI avec promptitude a soulevé ses conditions pour aller à cette élection notamment le désarment des forces nouvelles. Les forces nouvelles clament depuis un moment leur volonté d’exécuter le processus DDR si et seulement si le budget de 5,5 milliards de fcfa est mis à disposition. Leur Chef d’Etat major a soutenu sur ONUCIFM que l’encasernement pouvait se faire en une semaine si les moyens étaient dégagés.

L’Etat n’a pas encore pu libérer ce budget qui permettra d’aller au terme du désarmement, étape très importante pour la tenue de l’élection présidentielle. Pourtant le même Etat a pu décaisser des milliards pour l’organisation d’un colloque aussi inutile que budgétivore dans la situation de crise profonde que vit la Côte d’Ivoire depuis une dizaine d’année. Tout est question de volonté et de priorité.

Je commencerai à croire en une date fixée pour la tenue de l’élection présidentielle lorsque les cartes d’identité et les cartes d’électeur seront distribuées.

jeudi 5 août 2010

Cinquantenaire de la Côte d'Ivoire : Quel bilan ?

Le 07 Août 2010 la Côte d’Ivoire aura 50 ans d’existence en tant que nation indépendante. Quel bilan ? Le bilan est simple : 25 ans de croissance économique et sociale, 15 ans de crise économique et 10 ans de crise militaro-politique, économique et social. Ces 50 ans peuvent aussi se résumer en 30 ans de parti unique qui correspondent aux années glorieuses et 20 ans de démocratie, synonyme de déliquescence. C’est à croire, comme l’a dit Jacques Chirac, que les ivoiriens ne sont pas mûrs pour la démocratie. En 10 ans les politicards ivoiriens ont mis toute leur intelligence au service de la mise à sac de la société ivoirienne. Tous les acquis, tout ce qui faisait la fierté du pays et des ivoiriens sont en état de dégradation avancée : l’école, le système sanitaire, l’administration, les routes, les valeurs morales etc. Heureusement que pendant les années de boom économique, Houphouet Boigny a eu l’intelligence de doter la maison ivoire de solide fondation comparable à un immeuble anti-sismique. C’est ce qui explique qu’après 10 années de destruction massive de la société ivoirienne, le pays tient encore débout.

Au lieu de dépenser des dizaines de milliards à organiser un colloque sur « l’indépendance et ses perspectives d’avenir en Afrique subsaharienne » dont les résultats resteront dans les tiroirs , le Chef de l’Etat aurait rendu un grand service aux ivoiriens s’il avait réuni toutes les composantes de la société (les politiciens, la société civile et les religieux) pour réfléchir sur les conditions d’une paix durable et définitive à travers des élections dont les modalités et les résultats seront acceptés par tous. Cette réflexion aurait abouti sur un chronogramme précis de sortie de crise et la date de l’élection présidentielle annoncée solennellement le jour de la célébration du cinquantenaire. Cela aurait été un beau cadeau pour tous les ivoiriens et le cinquantenaire une belle fête. L’Etat aurait ainsi économisé des milliards qui auraient été utile au financement du processus de sortie de crise. C’est la principale préoccupation du peuple.