Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


jeudi 24 décembre 2009

Pourquoi le personnel de santé a suspendu la grève ? ?


Le personnel de la santé vient de suspendre son mot d’ordre de grève lors de l’assemblée générale extraordinaire du mardi 22 décembre 2009 à la bourse du travail de Treichville.

Commencée le 15 décembre dernier, la grève du personnel de santé a connu une tournure inattendue suite à la réquisition et les différentes mesures de sanction prises par le gouvernement lors du conseil des ministres du jeudi 17 décembre. Ces mesures ont été prises suite à l’échec des négociations avec le premier ministre la veille.

Le collectif des syndicats de la santé a considéré ces sanctions comme un refus de la part du gouvernement de résoudre leurs légitimes revendications et une atteinte voir une remise en cause du droit de grève, reconnu par la constitution ivoirienne. Ces mesures ayant été prises alors que la première dame, en discussion avec la coordination des syndicats de la santé, avait trouvé un accord pour une sortie heureuse de cette crise. Ce qui poussa la coordination à convoquer une assemblée générale extraordinaire le vendredi 18 décembre à l’effet d’analyser les décisions du gouvernement et décider de la conduite à tenir. A l’issu de cette réunion, qui a drainé beaucoup de monde, le personnel de la santé comme un seul homme, a décidé d’ignorer l’ordre de réquisition et de reconduire le mot d’ordre de grève.

Le personnel de la santé a jugé toutes les mesures prises par le gouvernement à leur encontre, à savoir : l’ordre de réquisition, la suspension de leur salaire de décembre pour cinq jours de grève, les menaces d’emprisonnement, comme une atteinte à leur droit de grève et contraire à la constitution ivoirienne et aux différents textes régissant la grève. Le personnel de santé s’est offusqué du fait que le Président Laurent Gbagbo, du fait de son activisme syndical et politique, de ses idées démocratiques alors opposant, puisse adopter une telle position qui frise la dictature. Dans une démocratie, quand un corps social pause des revendications d’ordre syndicale, le gouvernement se doit de le recevoir à la table de négociation pour y trouver une solution satisfaisante pour les deux parties. Laurent Gbagbo n’est-il pas l’auteur du fameux « asseyons-nous et discutons ». On a l’impression que le gouvernement ivoirien masque son incompétence à résoudre les problèmes sociaux en brandissant des menaces.

Voyant le danger de cette défiance du personnel de la santé au gouvernement ivoirien, la première dame – car c’est elle qui essaie de suppléer à la carence du gouvernement en discutant avec le corps social – reçoit à nouveau la coordination le dimanche 20 décembre pour réitérer son engagement de peser de tout son pouvoir pour que l’accord trouver avec elle soit appliqué. Elle demande donc aux grévistes d’aller dans le sens de l’apaisement. A sa suite, L’Archevêque d’Abidjan a reçu la coordination le même dimanche, pour lui signifier qu’il engage son autorité pour faire avancer nos différentes revendications, en contre partie il demande à la coordination des syndicats de la santé de faire un geste d’apaisement en évitant de défier le gouvernement.

C’est ainsi qu’au cours de l’assemblée générale extraordinaire du mardi 22 décembre à la bourse du travail de Treichville, à laquelle le personnel de la santé a massivement répondu, la grève a été suspendue pour permettre aux médiateurs de tenir leur parole.

Un Etat démocratique, responsable et soucieux du bien-être du peuple, ne bande systématiquement les muscles faces aux revendications sociales. On comprendrait mieux cette attitude dans une dictature. Quand pour un oui un non, un père menace son enfant, l’enfant finit par ne plus avoir peur de ce dernier. Ce n’est pas la meilleure façon de résoudre les problèmes soulevés par les partenaires sociaux. C’est une stratégie suicidaire. Le gouvernement gagnerait à discuter sérieusement avec les partenaires sociaux et surtout à instaurer un climat de confiance par un dialogue permanent à l’effet d’éviter ces grèves à répétition.

Croisons les doigts et espérons que ces médiations connaîtrons un succès afin d’éviter une autre grève de ce corps social car la seule victime est la grande majorité des ivoiriens qui n’ont pas les moyens financiers de se faire soigner en clinique. Comment un gouvernement peut-il laisser tout le personnel de la santé entrer en grève ? Cette attitude s’explique simplement par le fait que la santé des ivoiriens a peu d’intérêt pour le Chef de l’Etat et son gouvernement.

2 commentaires:

hiler a dit…

Je pose cette question:
les professionnels de santé, ont-ils vraiment mesuré la valeur d'une grève , comme arme absolue et ultime pour un syndicat?
Car cette année et les précédentes ont vu ces professionnels de santé , se mettre en grève sans en obtenir grande chose.
Moi je pense toujours que nous aimons trop la grève "bourgeoise" et fumiste qui consiste à rester chez soi ou à aller servir dans des cliniques privées quand on se dit grévistes.
Occupons la rue, avec des écriteaux, marchons et expliquons autour de nous, car les médias (populaires et publiques) ne nous feront jamais la place .
Sinon, nous récolterons toujours une image de mauvaises personnes .

Abelkassi a dit…

Tu sais, cher ami, en Côte d'Ivoire les marches syndicales n'impressionne pas le pouvoir. Dans les pays démocratiques, comme la France par exemple, quand vous marchez comme tu le dis, le gouvernement vous invite à la table de négociation. Les marches n'impressionne pas Gbagbo. Il n'y a que les grèves pour faire pression sur le pouvoir. Et à chaque grève nos dossiers avancent, pas comme nous le souhaitons,mais il y a des avancés. les grèves permettent de faire évoluer les choses. Le véritable problème qui entraine les grèves à répétition, c'est la mauvaise foi du chef de l'Etat, qui ne veux pas appliquer les décrets qu'il signe.