Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


mardi 3 mars 2009

Education nationale : L’école ivoirienne dans le coma !

L`école ivoirienne va mal, très mal. Infrastructures insuffisantes, effectif pléthorique, niveau d`enseignement trop bas, etc., c`est le triste décor qu`offrent aujourd`hui, les temples du savoir. Introspective d`un malaise aux multiples facettes. 

C’est une lapalissade que de dire que l`école ivoirienne est dans la tourmente. Une situation qui s`est fortement détériorée avec la crise militaro-politique. A telle enseigne qu`il ne se passe plus de jours sans qu`on assiste à des débrayages d`animateurs du secteur de l`Education/ Formation. Grèves qui en rajoutent au climat délétère entre enseignants et apprenants d`une part, et d`autre part, entre formateurs et l`Etat. Ce dernier fait-il ce qu`il a à faire pour sortir le système éducatif de l`ornière ? Difficile d`y répondre puisque les gouvernants actuels ont un alibi suffisant : la crise militaro-politique. Une crise qui, le moins qu`on puisse dire, a fortement précarisé la quasi-totalité des secteurs d`activités, y compris l`école. Mais on ferait preuve de cécité intellectuelle si on rendait la crise ivoirienne, seule responsable des maux qui minent l`école. Les caractéristiques de la population ivoirienne sont claires : c`est une population jeune, qui croît vite. Elle tourne aujourd`hui, autour de 20 millions quand des écoles datent de 1980. En clair, la densité de la population est en hausse là où il n`y a pas de nouvelles infrastructures. Conséquence : l`effectif va crescendo et atteint aujourd`hui, la centaine dans bon nombre de classes d`établissements publics secondaires. Un enseignant face à 100 élèves. Autant dire que la pédagogie de proximité qui demande 75% de réussite d`une leçon dispensée sera vite sacrifiée. Or, nul n`ignore que la vitesse d`acquisition diffère d`un élève à un autre. Ceux qui mettent du temps à acquérir une connaissance seront sacrifiés sur l`autel du surpeuplement des classes. Sans oublier que cela favorise la tricherie parce qu`on a beau être vigilants, on ne peut pas surveiller 25 casseroles sur du feu. Et ce sont ces élèves formés au rabais qui vont se retrouver au bout de la chaîne comme enseignants. C`est-à-dire un formateur qui, comme dans bien des cas, va transmettre un savoir erroné à l`apprenant. Tout le système est ainsi " infesté ", et seuls ceux qui ont conscience de la lourdeur de leur responsabilité vont songer à s`auto-former pour mieux former. Mais pour cela, il faut que le salaire soit proportionnel à la cherté de la vie. Parce que les ouvrages pour compléter la formation coûtent parfois des fortunes. Malheureusement, depuis des lustres, l`amélioration salariale se trouve bloquée. L`inadéquation entre les infrastructures et l`effectif s`est glissée sur un autre terrain, à savoir l`inadéquation entre le salaire et le coût de la vie. Résultat : c`est la course aux petits boulots parallèles aux détriments des apprenants. Le gouvernement se dit conscient, mais prétexte de la crise. Or, d`autres secteurs comme les " corps habillés " bénéficient d`une oreille attentive. Pis, certains corps de la Fonction publique, comme la magistrature, bénéficient d`un traitement de faveur (par exemple Epouses payées à 500 000Fcfa, sans travailler) qui, aux yeux des enseignants, surtout ceux du supérieur (au moins Bac+8), est vu comme du mépris. Et on ne peut qu`être d`avis. Parce que l`Etat, ce ne sont pas seulement les Forces de défense et de sécurité ou les magistrats. C`est aussi l`enseignant, l`éboueur, etc. Le dire, ce n`est pas accorder un blanc-seing à l`enseignant, c`est simplement plaider pour une justice sociale. Une société dans laquelle tous les corps de métiers font l`objet d`attention de la part de l`Etat. C`est 43% de son budget. Ça montre à quel point le secteur est important pour la survie du pays. Quand l`école d`un pays va mal, son développement va mal. Le philosophe Aristote ne dit pas autre chose : " Tout l`or du monde ne suffit pas pour récompenser un bon enseignant ". Un bon, bien sûr. Et non, un vil vendeur de fascicules.

Tché Bi Tché (Le Temps)

Aucun commentaire: