Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


mercredi 8 avril 2009

Pétrole ivoirien - Les très bonnes affaires de FAKHOURY

L’architecte s’est vu confier tous les travaux du transfert de la capitale payés en pétrole à 30 dollars le baril. Soit un bonus de 58 millions d’euros. Assez pour que le FMI réclame des explications. 

Les « grands travaux d’investissement de l’Etat » ivoirien ont fait au moins un bienheureux, l’architecte libano-ivoirien Pierre Fakhoury. Celui-la même qui s’est immortalisé sur l’un des vitraux de la basilique de Yamoussoukro qu’il a construite. Au total, ce sont deux protocoles d’accord, quatre avenants et douze contrats qui ont été signés entre le gouvernement ivoirien et le groupe Pierre Fakhoury Operator, PFO. 

Ces différents accords confient à l’architecte les « grands travaux d’investissement de l’Etat » : le transfert de la capitale à Yamoussoukro, le pont de l’île Boulay, la voirie, les réseaux divers et les aménagements paysagers de la zone administrative et politique de Yamoussoukro, le palais de la présidence de la République à Yamoussoukro, le terrassement de la zone administrative et politique et la voie triomphale, l’Assemblée nationale et le Sénat à Yamoussoukro, la construction de l’autoroute de contournement de la ville de Yamoussoukro, la rénovation du village Ivoire Hôtel et Ivoire Trade center à Abidjan, le mémorial Félix-Houphouët Boigny à Abidjan. 

Pour tous ces travaux, Fakhoury a obtenu à la fois, le contrat d’opérateur, d’études architecturales et techniques et de réalisation. Tous ces contrats n’ont fait l’objet d’aucun appel d’offres. Du gré à gré, reconnaît le Ministère de l’économie et des finances. 

Coût 

Quel en est le coût total ? Des centaines de milliards de francs CFA. Le futur pont qui portera le nom du président Laurent Gbagbo, est évalué entre 95 et 150 milliards CFA (144,8 millions et 228 millions d’euros) dans sa première phase, pour atteindre 700 milliards FCFA (1,06 milliard d’euros) en phase finale. Gré à gré, coût faramineux, ce n’est pas tout. Le mode de paiement est tout aussi inhabituel. Du troc. Travaux contre pétrole à un cours qui s’est révélé finalement bien plus bas que le marché. L’accord est conclu en 2005 alors que le baril de pétrole Brent est à 58,09 dollars à Londres, prévoit pour une livraison en 2008, le paiement de 30 dollars, « au risque de l’opérateur ». Mais en cas de surplus, l’opérateur encaisse quand même le tiers de la plus-value ! En 2005, était-il risqué de parier sur un baril à moins de 30 dollars ? 

Toutes les précisions dans Les Afriques No 70 à paraître jeudi 9 avril. 


Par Hance Guèye, Dakar 


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