Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


lundi 13 juillet 2009

Politiquement incorrect OBAMA et NOUS


Il n’y a pas longtemps, nous nous vantions d’être le poumon de l’Afrique de l’ouest et nos têtes de turcs préférés étaient les Burkinabè qui faisaient tous nos sales boulots et les Ghanéens dont les femmes exerçaient le plus vieux métier chez nous. On disait de quelqu’un qui était très fauché qu’il était « tombé comme le Ghana. » Aujourd’hui, c’est de Ouagadougou que sont prises toutes les décisions importantes qui concernent notre pays, et tous nos leaders politiques, à commencer par notre chef d’Etat, s’y précipitent lorsque le président du Faso claque les doigts. Et c’est Accra que le président des Etats-Unis a choisi pour s’adresser à toute l’Afrique subsaharienne, parce que le Ghana est devenu le modèle de la démocratie et de la croissance économique. Méditons tout cela, si nous savons encore ce que le mot méditer signifie. A Accra, le président américain s’est d’abord adressé aux Ghanéens, pour les féliciter, et au reste de l’Afrique noire pour leur montrer le chemin. Voici quelques extraits de son discours du samedi dernier : « des pays tels que le Kenya dont le revenu par habitant était supérieur à celui de la Corée du sud lorsque je suis né ont été fortement distancés. Les maladies et les conflits ont ravagé plusieurs régions du continent africain. » Remplacez Kenya par Côte d’Ivoire. « Grâce à une meilleure gouvernance et au rôle de la société civile naissante, l’économie ghanéenne a enregistré un taux de croissance impressionnant. » Demandons-nous en notre âme et conscience si notre pays, la Côte d’Ivoire est en ce moment bien gouverné. Demandons à ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, si devant le miroir de leur conscience, ils peuvent nous dire que notre pays est bien gouverné. Barack Obama a ajouté : « L’histoire prononce un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas. Il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections. Il faut voir ce qui se passe entre les scrutins. La répression revêt de nombreuses formes et trop de pays, même ceux qui tiennent des élections, sont en proie à des problèmes qui condamnent leur peuple à la pauvreté. Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue. Aucune entreprise ne veut investir dans un pays dont le gouvernement se taille au départ 20%, ou dans lequel le chef de l’autorité portuaire est corrompu. » N’avez-vous pas l’impression qu’il parlait de notre pays ? Et il continue en disant : « Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse. En ce 21ème siècle, des institutions capables, fiables et transparentes sont la clé du succès - des parlements puissants et des forces de police honnêtes, des juges et des journalistes indépendants, un secteur privé et une société civile florissants ainsi qu’une presse indépendante. Tels sont les éléments qui donnent vie à la démocratie. » Comprenne qui peut. Enfin, il termine sur cette adresse à la jeunesse : « le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de responsabiliser vos dirigeants et de bâtir des institutions qui servent le peuple. Vous pouvez servir vos communautés et mettre votre énergie et votre savoir à contribution pour créer de nouvelles richesses ainsi que de nouvelles connexions avec le monde. Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits et réaliser le changement à partir de la base. Vous pouvez faire tout cela. Oui, vous le pouvez, car en ce moment précis, l’histoire est en marche. » C’est à peu près ce que Sarkozy nous avait dit dans son discours de Dakar. Mais lui, il était Blanc, Français de surcroît. Ça ne pouvait pas passer. Mais je doute fort que tous ceux qui vont s’abrutir tous les jours à écouter des âneries dans les « sorbonne » « agora » et autres « parlements » comprennent ces mots de Barack Obama. Mais que ceux qui le peuvent méditent toutes ces paroles du président américain. Terminons avec quelques informations sur notre future belle élection. Selon des sources très crédibles, l’enrôlement va encore être prorogé de deux mois. Pendant ce temps, on va faire le croisement des fichiers et des listes précédentes. 12 au total. Pourquoi 12 listes ? Ben, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Et comment voulez-vous qu’on atteigne octobre 2010, la date la plus proche pour ces élections ? Selon « La Lettre du Continent », notre élection est en passe d’être la plus chère du monde. On est passé de 48 milliards, à 68, puis à 140 en 2008, et si elle se tient en novembre de cette année, elle nous aura coûté 170 milliards. Mais comme elle ne se tiendra pas à cette date, la facture va évidemment encore augmenter. Mais rassurez-vous. Beaucoup de poches de chez nous ont été bien remplies grâce à cet argent et de nombreuses voitures de grand luxe se sont ajoutées à celles qu’il y avait déjà dans les garages qui débordent. Des appartements ont aussi été achetés à Paris. Quant aux membres de la Commission Electorale Indépendante, ils continuent de se balader autour du monde. Il faut bien profiter de la vie quand elle vous en offre l’occasion. Et le temps que l’on finisse de croiser les 12 listes, ils auront peut-être fini de construire leurs maisons.


[14/07/09 - L´Inter] - Par Venance Konan, écrivain journaliste

1 commentaire:

hiler a dit…

Très certainement, cela ne fait que confirmer que SARKOZY avait trop raison dans son discours à DAKAR.
Les vérités sont difficiles à accepter.On aime à vouloir cacher le soleil avec une main.Nous faisons pitié et en cela nous recherchons toujours à voir en autrui la source de nos malheurs .
Tellement réaliste ton analyse que j'en fais écho sur mon blog.Ayant de l'afroconscience.