mardi 30 décembre 2008 par Y.DOUMBIA (Soir info)
Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent
mardi 30 décembre 2008
Un politologue français prévient : « Gbagbo ira à des élections tant qu’il sera certain de les remporter »
Faiblesses de Ouaga 4
La deuxième faiblesse de Ouaga 4 réside dans le fait qu'il ne proclame pas formellement la réunification du pays au 15 janvier 2009, mais parle de redéploiement de l'administration. Qui assurera la sécurité de cette zone si toute l'administration y est effectivement présente à cette date?
Ces constats nous amènent à penser, peut-être à tord, que Gbagbo et Soro sont entrain de rouler les ivoiriens dans la farine car ils ne sont pas encore prêts à organiser l'élection présidentielle.
mercredi 24 décembre 2008
De Ouaga en Ouaga
Le quatrième accord complementaire à l'accord politique de Ouagadougou vient d'être signé. Cet accord est sensé règler le problème des grades des militaires rebelles des forces nouvelles, le désarmement et le redeploiement de l'administration dans la zone sous contrôle rebelle. Etape indispensale dans le processus de sortie de crise, avant les élections.
Depuis la signature de l'accord politique de Ouagadougou entre Laurent Gbagbo, Chef de l'Etat issu du FPI et Soro Guillaume, actuel Premier Ministre et chef de la rebellion , nous sommes au quatrième accord complementaire. Ce qui amène la plupart des observateurs de la scène politique ivoirienne à être sceptique quand à l'organisation effective de l'élection présidentielle en 2009; alors que l'accord politique de Ouagadougou signé en mars 2007 était prevu pour être appliqué en dix mois.
Les difficultés d'application des premiers accords de sortie de crise residait dans le fait qu'il y avaient plusieurs signataires avec la forte implication et pression de la communauté internationale. Le pouvoir en place estimait que ces accords lui étaient défavorables.
Nous ne comprenons donc pas la mauvaise volonté que les deux signataires de l'accord politique de Ouagadougou, leur accord issu de leur dialogue direct, avec un facilitateur choisi par eux, Le Président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, mettent à son application pour libérer les ivoiriens qui sont fatigués de cette crise.
Nous osons espérer que ce quatrième accord complementaire sera le dernier et que la prochaine date de l'élection présidentielle qui doit être fixée par la CEI ne rencontrera pas la mauvaise fois des deux signataires de l'accord politique de Ougadougou.
jeudi 11 décembre 2008
Chronogramme de mise en œuvre de l`Accord de Ouagadougou
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jeudi 11 décembre 2008 - Par Notre Voie
1 Signature de l'Accord politique de Ouagadougou - Jour J
2 Mise en place du Centre de commandement intégré. Commence deux (02) semaines après le jour J
3 Mise en place du Cadre institutionnel d`exécution. Se fait quatre (04) semaines après la signature de l`Accord.
4 Formation du Gouvernement.
Se fait cinq (05) semaines après la signature de l`Accord
5 Suppression de la zone de confiance et mise en place des unités mixtes. Commencent une (01) semaine après la formation du Gouvernement
6 Démantèlement des milices. Commence deux (02) semaines après la formation du Gouvernement et dure deux semaines
7 Regroupement (rassemblement par unité des ex-combattants dans les sites de regroupement et stockage des armes sous la supervision des Forces impartiales)
- Redéploiement de l`Administration
- Début des audiences foraines. Commence deux (02) semaines après la formation du Gouvernement et dure trois (03) mois
8 Enrôlement en vue de l`inscription sur la liste électorale et de l`identification. Commence un (01) mois après le début des audiences foraines
9 Unification des forces en présence et enrôlement pour le Service civique. Commence quinze jours après le début de l`enrôlement
10 Etablissement et distribution des nouvelles cartes nationales d`identité et des cartes d`électeur à partir de la liste électorale. Commencent à l`adoption officielle de la liste électorale définitive
11 Fin du processus DDR et organisation des élections.
Ce chronogramme de l'accord politique de Ouagadougou, publié par le journal du FPI Notre Voie, dédouane les forces nouvelles (les rebelles ivoiriens) de leur mauvaise volonté à aller au désarmement. En effet, après la formation du gouvernement et la suppression de la zone de confiance, toutes les autres étapes du processus ont pris énormément de retard, notamment le démantèlement des milices qui n'est pas encore effectif. De plus le processus DDR prend fin après l'adoption officielle de la liste électorale définitive et la distribution des cartes d'identité et d'électeur. C'est ce qui constitue la faiblesse de cet accord. Alors je me pose des questions sur la polémique sur le désarmement provoquée par le FPI. Le Président du FPI sait bien que le Chef de l'Etat, le vrai patron de son parti et le Chef rebelle sont allés auprès de leur pote Blaise Compaoré pour signe un accord pour ne pas aller aux élections dans un délai raisonnable.
mercredi 10 décembre 2008
Palabre FPI - Forces nouvelles

Après les violences verbales entre les deux "complices" autour de la question du désarmement, le Chef de l'Etat, en bon père de famille, a reçu les deux parties séparément au palais de la présidence. Il parait qu'ils se sont entendus et ont décidés de clore l'incident. Tant mieux! Les deux parties, selon Fratmat, seront reçus à nouveau le 20 décembre 2008, mais cette fois-ci, en présence de l'autre père de famille, le Premier Ministre en ballade en Italie actuellement.
Tous ceci ressemble à un scénario de théâtre très bien écrit où chacun interprète avec maestria son rôle. Au lieu de distraire les ivoiriens qui ont faim et qui ne savent plus à quel saint se vouer, les deux signataires de l'accord politique de Ouagadougou et le facilitateur doivent dire au peuple de Côte d'Ivoire, de manière claire et sans ambiguïté, la chronologie des actions à mener pour atteindre le terme de ce processus de sortie de crise. Attention..... la marmite sociale est entrain de fortement bouillir. Faites tout pour éviter qu'elle n'explose, auquel cas cette explosion vous emportera tous. Messieux et mesdames les acteurs politiques qui ne voyez pas plus loin que la profondeur de votre poche un homme averti en vaut deux, dit le sage.
mardi 9 décembre 2008
Scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire: Les quatre scénarios
La méthode des scénarios a été élaborée dans les années 70 par le groupe pétrolier Shell, pour faire face aux chocs pétroliers. Elle a, par la suite, été perfectionnée et utilisée dans plusieurs pays, à des moments cruciaux de leur histoire. Elle a, par exemple, été utilisée en 1992 en Afrique du Sud pour déterminer l'avenir économique de ce pays au sortie de l'apartheid. Elle a également été utilisée au Burundi pour aider le pays à sortir de sa crise. L'utilisation de scénarios montre bien que le futur n'est pas figé, mais plutôt susceptible d'être modelé par les décisions et actes d'individus, d'organisations et d'institutions. Cette méthode permet notamment:
- d'être tenu en éveil devant les évènements; plus personne ne pourra dire "je ne savais pas" ou "je l'avais pas envisagé";
- d'aller au-delà des schémas mentaux conventionnels pour imaginer le futur avec le spectre le plus large;
- de reconnaître les signes du changement;
- de tester la soutenabilité des stratégies en diverses circonstances.
L'élaboration des présents scénarios intervient dans un contexte où plusieurs accords de paix ont été signés par les différentes forces politiques et militaires, et même par le Président de la République pour les accords les plus récents, mais dont la mise en oeuvre connaît des difficultés, alors qu'approche la date constitutionnelle de tenue de l'élection présidentielle. Dans ce contexte, deux facteurs se distinguent clairement comme étant déterminant pour l'issue de la crise:
- D'une part, le retour à la paix civile par la mise en oeuvre d'un processus des milices et de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des forces belligérantes et constitution d'une nouvelle armée républicaine,
- D'autre par, le retour à une vie démocratique normale et apaisée pour récréer la cohésion sociale et permettre le redressement économique.
Quatre scénarios ont ainsi été élaborés:
Scénarios 1: "le chaos"
Accords de paix non appliqués>>>>>><<<<<
Conséquences:
- Pas de démantèlement des milices ni de désarmement;
- Pas d'élections;
- Fin du gouvernement de réconciliation;
- Affrontements;
- Répression, fuite des capitaux et des personnes, isolement du pays, risque de coup d'Etat, Guerre civile/exactions;
- Accentuation de la crise sociale/économique/politique;
- Fragmentation du pays.
Facteurs de risque
Ce scénario, "le chaos", est le pire qui puisse arriver à la Côte d'Ivoire. IL est cependant loin d'être une simple vue de l'esprit. L'évolution de la situation actuelle vers celles qu'ont connues des pays comme le Libéria, la Sierra Leone, le Rwanda ou même la Somalie est possible, aussi longtemps que la logique de guerre et l'inflexibilité dans les positions des uns et des autres demeurera.
Scénario 2: "La fuite en avant"
Accords de paix non appliqués:
> Pas de démantèlement des milices
> Pas de désarmement
> Contestation du processus électoral
*Election en zone gouvernementale;
*Contestation des élections;
*Manifestations;
*Répression;
*Fuite des personnes et des biens/économie en déclin;
*Risque de coup d'Etat;
*Evolution vers la démocratie? ou Evolution vers le chaos.
Dans cette hypothèse, soit l'armée arrête la dérive de l'Etat et organise une vraie transition vers la démocratie, auquel cas le pays sort de ce scénario pour évoluer vers celui du redressement, soit elle décide de s'installer au pouvoir dans la durée avec suspension des institutions, des partis politiques et l'interdiction de manifester et le pays retourne au "chaos".
Facteurs de risque
Aucune des parties au conflit ne peut seule avoir raison contre tous. A trop forcer le cours des évènements sans régler les problèmes et à vouloir aller à des élections quel qu'en soit le prix, le risque est grand de basculer à tout moment vers le chaos. L'option militaire, quelle qu'en soit la nature comporte tout autant de risques, de faire évoluer le pays vers le chaos. D'une façon ou d'une autre, la fuite en avant est dangereuse.
Scénario 3: "Le redressement"
*Consensus pour une élection présidentielle libre et transparente;
*Délai raisonnable?
OUI NON
Prise d'ordonnance pour les dernières lois
Elaboration d'un calendrier accepté par toutes les parties et report de l'élection
*Désarmement des forces belligérantes et démantèlement des milices;
*Réunification du pays/Redéploiement de l'administration/ Préparation des élections;
*Elections crédibles;
*Réformes constitutionnelles/Réformes économiques/Réformes sociales
§Populisme/Démagogie? § Démocratie participative/Bonne gouvernance
>Risque de crise nouvelle > Redressement/croissance/Paix sociale
(Fuite en avant?)
Facteurs de risque
Ce scénario supporte un réel dépassement de la part des acteurs politiques et militaires pour privilégier la paix, les intérêts et l'avenir du pays. Sa réalisation est conditionnée d'une part par le consensus politique qui doit ouvrir la porte à un désarmement et à un démantèlement des milices effectifs, et d'autre part à la mise en oeuvre de politiques macro-économiques pragmatiques.
Scénario 4: "La renaissance"
*Consensus pour une nouvelle période de transition
OBJECTIF: Redresser l'économie, mettre en oeuvre les réformes institutionnelles avant de nouvelles élections
*Désignation de l'organe de gestion de la transition
§ Communauté internationale -- § Gouvernement de technocrates
(Appui financier)
*Dissolution des milices/désarmement
*Formation d'une nouvelle armée républicaine
*Réunification du pays et réconciliation nationale
*Identification des personnes
*Assemblée constituante
*Nouvelle constitution
*Nouveau code électoral
Election libre et transparente (Fin de la transition)
NOUVEAU GOUVERNEMENT
(Bonne gouvernance/Maîtrise des contraintes macro-économiques)
§ Stabilité politique et sociale -- § Croissance économique durable
Facteurs de risque
Trois facteurs de risque importants sont à prendre en compte dans ce scénario: la nature du gouvernement de transition et sa durée, le contenu de la nouvelle constitution et les choix économiques du gouvernement issu des élections.
- Une transition dont le gouvernement serait l'émanation ou le choix des paris politiques ne constituerait qu'une réplique du gouvernement de réconciliation actuel, et serait de ce fait totalement contre productif. Il n'aurait ni la cohésion, ni les pouvoirs, ni l'indépendance nécessaires pour opérer de vrais changements. Il conduirait inévitablement aux scénarios 1 ou 2. Par ailleurs, s'agissant d'une période de transition, il n'est pas exclu que les investisseurs et les acteurs économiques diffèrent leurs décisions stratégiques jusqu'à la tenue des élections, ce qui affecterait le redressement économique.
- Si les hommes politiques présentent la nouvelle constitution de façon aussi réductrice qu'en 2000 et si le contenu de celle-ci ne prend pas en compte les aspirations véritables du peuple, il n'est pas exclu qu'il soit la source de nouveaux conflits.
- Comme dans le scénario 3, les choix économiques du gouvernement issu des élections détermineront l'avenir du pays.
A chacun, après s'être imprégné de ces quatre scénarios, en fonction de son analyse et de sa compréhension de la crise ivoirienne, de dire dans quel scénario sommes nous.
lundi 8 décembre 2008
Scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire: La nature de la crise
Il étais nécessaire de s'accorder sur la nature de la crise ivoirienne avant d'envisager les futurs possibles. La crise est donc présentée sous ses trois dimensions:
Crise politico -militaire
- Escalade dans l'exploitation des divisions/conflits ethniques, religieux et régionaux;
- Difficulté d'application des accords signés;
- Crise de confiance au sein de la classe politique;
- Crise d'autorité de l'Etat;
- Incertitude sur l'avenir;
- Crise de confiance et d'autorité au sein des forces de défense et sécurité;
- Division de fait du pays et de l'armée;
- Prolifération des milices et des armes;
- Scènes de violences répétées et insécurité grandissante.
Crise économique
- Accroissement du chômage (46,7% de perte d'emploi);
- Nombreuses fermetures d'entreprises et délocalisations (Répartition des sinistres par secteurs d'activité: Commerce: 48,37%/Service:8%/Industrie:4,11%....);
- Baisse importante du taux de croissance du PIB (de 5,4% en 1998 à 1,0ù en 2004);
- Baisse drastique des investissements ( en pourcentage du PIB: 15,3 en 1998, 9,9 en2003);
- Baisse croissante du revenu par Habitant ( Croissance PIB/hab. %: 9,3 en 1998, -0,8 en 2002);
- Forte dégradation des infrastructures économiques;
- Economie encore plus dépendante de l'exportation des produits agricoles, taux de transformation faible et industrialisation peu avancée.
Crise sociale
- Multiplication des conflits ethniques sur fond de litiges fonciers;
- Déplacements de populations (occupations, dépossessions, affrontements....);
- Accroissement de la violence sous toutes ses formes;
- Insécurité généralisée (alimentaire, sanitaire, biens et personnes...);
- Système éducatif en décomposition;
- Désintégration du tissu social;
- Instrumentalisation et aliénation de la jeunesse;
- Croissance démographique continue;
- Flambée des prix des produits de première nécessité.
L'interdépendance de ces trois dimensions de la crise nécessite une action simultanée à ces trois niveaux pour sortir du cercle vicieux de l'enlisement et aller vers le cercle vertueux de la croissance. Aucune croissance durable n'est envisageable si les tendances constatées au cours des dix dernières années ne sont pas inversées, la résolution de la crise politique en constituant un préalable.
Scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire: Contexte
La tension politique actuelle suscitée par le débat sur le désarmement des forces nouvelles m'a amené à fouiller dans mes archives pour sortir certains documents relatifs à la crise politico-militaire que les ivoiriens vivent depuis septembre 2002.
Le premier document que j'aimerais vous faire partagé - document réalisé en juin 2006 - parle de quatre scénarios de sortie de crise. Voici l'introduction à ce document:
Partant du constat de la faible prise en compte des préoccupations du secteur privé et de la société civile dans le processus de résolution de la crise, un groupe d'Ivoiriens a pris l'initiative de réunir pendant neuf jours, à Busua, près de Takoradi, au Ghana, une trentaine de personnalités pour ensemble élaborer des scénarios de sortie de crise pour la Côte d'Ivoire. Le groupe étais composé de personnalités de toutes les tendances politiques, de toutes les religions et émanant aussi bien du secteur privé que de la société civile. Grâce à un financement de l'ambassade de suisse en Côte d'Ivoire, le groupe a bénéficié, pour la mise en oeuvre de la méthodologie d'élaboration des scénarios, de l'appui de trois experts belges dans le rôle de facilitateurs.
Après avoir analysé la crise ivoirienne sous tous ses aspects, notamment politique, social et économique, après avoir identifié les forces motrices qui traversent la société ivoirienne, après avoir dégagé les grandes incertitudes sur le futur et après avoir cerné les facteurs déterminants pour la sortie de crise, le groupe a élaboré sur la base d'un consensus, quatre scénarios de futurs possibles pour la Côte d'Ivoire.
Ces scénarios, qui décrivent ce que pourrait être la Côte d'Ivoire dans les dix prochaines années, ne constituent que des futurs possibles, présentés pour susciter et stimuler le débat, et insister sur le fait que la sortie de la crise ivoirienne sera façonnée par les actes et décisions des principaux acteurs de la vie politique, économique et sociale.
"UN dénouement heureux dans la crise ivoirienne est encore possible, bien qu'il n'y ait ni expédient ni solution miracle"; "pour y parvenir, le consensus est indispensable"; "une résolution de la crise par voie démocratique est une nécessité impérieuse". Voici quelques unes des conclusions du groupe des "scénarios pour la Côte d'ivoire".
Ce groupe conclut par ailleurs que la sortie est toute fois incertaine sans une dose de bonne foi et que la fuite en avant est dangereuse. La Côte d'Ivoire n'inversera la tendance continue de son déclin pour amorcer une phase de croissance que si la crise politique est définitivement résolue et que sont mises en oeuvre des politiques économiques qui soutiennent le développement et le progrès social.
mercredi 3 décembre 2008
Sidiki Konaté est tombé sur la tête?

Sidiki Konaté, porte parole des forces nouvelles et ministre du tourisme et de l'artisanat, lors d'une conférence de presse organisée mercredi 02 Décembre 2008, a prévenu que "des jours sanglants" s'annonçaient sur le pays qui est engagé dans un difficile processus de sortie de crise, affirmant détenir "des preuves palpables d'un coup d' Etat en préparation contre Soro Guillaume leur secrétaire général et Premier Ministre." Selon Sidiki Konaté "Ce qui se passe, c’est que des anciens soldats des Forces nouvelles sont en train d’être transportés à Abidjan…pour tirer sur l’avion du Premier ministre ou sur son cortège" et que les auteurs présenteraient cette attaque comme "le prolongement à Abidjan d’un règlement de comptes entre les membres des Forces nouvelles." Faisant ainsi allusion à l'attaque d'une d'une de leur garnison par des dicidents qualifiés de pro IB ( Ibrahim Coulibaly) courant novembre 2008.
Pour les rebelles, le cerveau de ce complot n'est autre que monsieur Aphing N'Guessan, Président du FPI, qui lors d'une conférence de presse organisée le 26 Novembre 2008, faisait du désarmement et du rétablissement de l'autorité de l'Etat sur la partie du pays sous conrtôle rebelles un préalable à l'organisation d'élections crédibles. Par conséquent, ils demandent le retrait des ministres FPI du gouvernement et en font un préalable à la poursuite du processus de paix.
Cette malheureuse et irresponsable sortie de Sidiki Konaté indique tout simplement que les responsables des rebelles n'ont pas l'entière contrôle de leurs éléments mais aussi qu'ils n'ont aucun intérêt que ce processus aille à son terme, craignant des règlements de comptes post-crises de la part de certains de leurs éléments à qui ils ont promis monts et merveilles pour les enrôlés. Ils sont donc dans leurs logiques de tous essayés pour retarder voir empêcher le processus de sortie de crise. Pour combien de temps?
L'autre signataire des accords politiques de Ouagadougou, si sa volonté est qu'on sorte de cette crise, doit mettre la pression sur son Premier Ministre pour que le désarmement des rebelles mais aussi des milices pro-gouvernementales et la réunification du pays deviennent une réalité pour qu'enfin des élections crédibles soient organisées.
samedi 29 novembre 2008
Déclaration de Monsieur Aphing N'Guessan, Président du FPI

1 - Pourquoi ?
- Pourquoi deux ans après la signature de l'Accord politique de Ouaga, les populations des zones CNO continuent-elles de vivre hors de l'emprise de l'Etat, de subir l'arbitraire de combattants armés à travers des arrestations et des détentions arbitraires, des exécutions sommaires, et expéditives de mourir dans l'indifférence générale ? !
- Pourquoi deux ans après l'accord de Ouaga, le pays est-il toujours coupé en deux ; une partie du pays est-elle toujours prise en otage par des groupes armés qui refusent la présence de l'Etat et qui pillent impunément, au vu et au su de tous, les richesses nationales ? !
2 - Quand ?
- Quand prendra-t-elle fin cette situation aberrante et insupportable ? !
- Quand est-ce qu'enfin le Premier ministre de la République cessera d'être en même temps le chef d'une rébellion armée qui occupe illégalement une partie du territoire national où ne peuvent pas s'appliquer les lois de la République?
- Quand est-ce que l'Etat, à travers le Gouvernement, décidera enfin d'assumer vis-à-vis des citoyens de ce pays ses responsabilités régaliennes pleinement et totalement ; notamment d'offrir aux populations des zones CNO la Justice et la Sécurité qui leur sont dues, des Services publics de qualité et en quantité au même titre que leurs
frères et sœurs des autres régions ?
3 - Comment ?
- Comment peut-on parler d'élections ouvertes, justes et transparentes dans les conditions actuelles ?
- Est-il possible d'organiser dans la Paix et dans la sérénité et de façon crédible les opérations d'Identification et d'Enrôlement des électeurs dans ces zones soumises au diktat de combattants armés incontrôlés et incontrôlables ? !
- Quelles garanties donne-t-on aux responsables des partis politiques et à leurs militants qu'ils pourront, librement et en toute sécurité, circuler, se faire enrôler et contrôler les opérations d'Identification et d'enrôlement ?
Le FPI s'interroge.
La question essentielle de processus de paix, de l'Accord politique de Ouaga, la question du Désarmement et de la Réunification du pays est l'objet de dilatoire et de fuite en avant.
Or, tout est vain si le Désarmement des combattants et la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national ne sont pas effectifs.
L'Economie du pays risque de s'effondrer et la situation socio-politique de s'embraser si l'unicité des caisses de l'Etat n'est pas réalisée de façon urgente et la confiance des investisseurs, des opérateurs économiques et des bailleurs de fonds restaurée.
C'est pourquoi, le FPI :
- Lance un appel solennel au Président de la République, le Président
Laurent GBAGBO, et au Premier ministre SORO Guillaume, Secrétaire Général des Forces Nouvelles de faire le Désarmement et de la Réunification du pays leur principale priorité et agissent avec détermination afin que les élections se tiennent dans un pays pacifié, réunifié, normalisé ;
- Des élections sans Désarmement n'ont pas de sens ;
- Des élections sans Désarmement signifieront l'échec de l'Accord Politique de Ouaga ;
- Demande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurisation totale des opérations d'Identification et d'enrôlement dans les zones CNO et garantir la sécurité et la libre circulation de ses militants ;
- Appelle à la mobilisation totale de ses militants, de ses cadres, des Démocrates et de tous les patriotes pour assurer par leur présence massive dans les zones CNO et par une vigilance à toute épreuve, la réussite du processus d'enrôlement et la tenue prochaine d'élections crédibles ;
- Invite la Communauté Internationale à jouer pleinement sa partition, à soutenir matériellement et financièrement le processus de sortie de crise et à exercer les pressions adéquates sur les Forces Nouvelles afin qu'elles mettent fin à la souffrance des populations ivoiriennes à travers la fin de l'occupation illégale d'une partie du territoire national.
Abidjan, le 28 novembre 2008
Président du FPI
M. Pascal AFFI N'GUESSAN
Pendant que les Ivoiriens meurent de faim Gbagbo et sa famille s`offrent 15 voitures à près d`un milliard
Lu dans le Nouveau Réveil ( de Jules Claver Aka)
vendredi 21 novembre 2008
Qui a intérêt à bloquer le processus électoral?
Par Félix D.BONY (L'Inter)
mercredi 12 novembre 2008
Rêve d'élection sans contestations

Puisse la victoire de Barack Obama inspirer les acteurs politiques ivoiriens à organiser l'élection présidentielle de manière transparente, démocratique, dans la confiance et sans contestations. Que les vaincus reconnaissent la victoire de celui qui aura gagné et le félicitent et que le vainqueur remercie les vaincus pour leur sens de la démocratie. Pour une Côte d'Ivoire qui gagne!
La presse burkinabée à propos du report de l'élection présidentielle ivoirienne
mardi 11 novembre 2008
Présidentielle du 30 novembre : LE CPC CONFIRME LE REPORT
Gbagbo Laurent: de l'idéalisme à la réalité du pouvoir en Afrique

lundi 10 novembre 2008
Adieu maman Africa
vendredi 7 novembre 2008
Barack Obama: le rêve devenu réalité

mardi 4 novembre 2008
Pourquoi une transition?
lundi 3 novembre 2008
Venance Konan : "Laurent Gbagbo ne veut pas d’élection présidentielle" - Interview du journaliste et écrivain ivoirien
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Venance Konan, journaliste et écrivain ivoirien, a été plusieurs fois lauréats du prix littéraire ivoirien Ebony. Auteur de trois livres : Les prisonniers de la haine (best seller publié en 2003), Robert et les Catapila (2005), Nègreries (2007), il a récemment été classé parmi les 50 personnalités ivoiriennes par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique. Venance Konan est également membre d’un forum composé de plusieurs personnalités ivoiriennes, qui propose dans un livre intitulé les Scénarios pour la Côte d’Ivoire et publié en 2005, quatre schémas de sortie de crise.
Afrik.com : L’Onu vient de reconduire ses sanctions contre la Côte d’Ivoire jusqu’à la tenue d’une élection présidentielle. Trouvez-vous cette décision pertinente ?
Venance Konan : Tant qu’on n’a pas trouvé une solution à la crise, il vaut mieux ne pas donner des armes aux belligérants. Aujourd’hui, on est en train de nous faire croire que Guillaume Soro (l’actuel Premier ministre ivoirien et secrétaire général de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles, ndlr) et le président ivoirien Laurent Gbagbo sont de grands amis, que Charles Blé Goudé (le leader des Jeunes patriotes, mouvement proche du parti au pouvoir, ndlr) et Guillaume Soro s’entendent bien, mais personne n’est dupe ! J’ai peur que le pire ne soit devant nous. Je ne crois pas du tout en cette paix annoncée. Pour moi, c’est une paix factice. Le fait est qu’aujourd’hui les ex-rebelles, comme on les appelle, sont toujours armés et occupent toujours le Nord. Les milices qui sévissent à l’ouest du pays et à Abidjan sont toujours présentes. Je les ai vues dans un quartier qui s’appelle Willamsville, à Abidjan, faire leur footing au petit matin. Et ce n’est le seul quartier où on peut les voir. C’est une réalité que nous vivons tous les jours. Nous sommes dans une fausse paix dans laquelle chaque partie attend de voir qui baissera la garde le premier. Les problèmes de fond qui nous ont conduits dans cette crise restent toujours présents, notamment le problème d’"ivoirité".
Afrik.com : Est-ce que la tenue de l’élection présidentielle réglerait ces problèmes dont vous parlez ?
Venance Konan : L’élection ne constitue pas forcément la fin de la crise. Tant qu’on n’aura pas résolu les problèmes de fond qui nous ont menés à cette crise, on aura rien réglé en allant à l’élection présidentielle. Je fais partie d’un groupe de personnes dont Jean-Louis Billon et le président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme. Nous avons proposé, en 2005, dans un livre intitulé Scénarios pour la Cote d’Ivoire, quatre schémas possibles de sortie de crise. Pour nous, le meilleur scénario était qu’on se donne le temps d’une transition un peu plus longue qui permettrait de régler tous ces problèmes de fonds, notamment celui de l’identité, de la nationaité. Il y a des gens, qui sont nés en Côte d’Ivoire de parents immigrés, à qui on la refuse la nationalité, ça pose aussi un problème dans le cadre de l’identification des populations en vue des élections. Le désarmement, les problèmes fonciers et constitutionnels comptent également parmi les questions auxquelles il faut trouver des réponses. Tout le monde est d’accord pour dire que cette Constitution mal faite est en partie à l’origine de la crise politique que nous traversons. Personne ne nous a écouté mais nous ne désespérons pas.
Afrik.com : L’élection présidentielle, initialement prévue pour 2005, a été maintes fois reportée. Aujourd’hui, la date du 30 novembre prévue par l’accord de Ouagadougou semble elle aussi compromise. On parle désormais du premier trimestre 2009. Comment expliquez-vous cette situation ?
Venance Konan : Dans nos propositions en 2005, nous parlions d’un scénario que nous avons appelé la fuite en avant. Nous y sommes. C’est-à-dire qu’on ne règle rien, mais on essaie de gagner du temps, chacun se croit plus intelligent que l’autre et le pays est en train de couler. Parmi les éléments qui me permettent de dire que le pire est devant nous, il y a la violence qui s’institutionnalise en Côte d’Ivoire. Si vous avez suivi l’actualité de ces derniers jours, il y a une rumeur d’enlèvements d’enfants. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Aujourd’hui, il est dangereux d’être sur les routes à partir de 18 heures. Des "coupeurs de route", des brigands, sont partout, dès la tombée de la nuit. A Abidjan, les bandits agissent impunément, notre police est complètement pourrie, la corruption gangrène toute la société… Tout cela me fait croire que le pire est devant nous.
Afrik.com : Ce report d’élections n’étonne donc personne en Côte d’Ivoire ?
Venance Konan : Tout le monde savait depuis longtemps que cette élection n’aurait pas lieu. Les gens ne veulent pas d’élection. Ne nous faisons pas d’illusion. Ni M. Gbagbo ni M. Soro ne veulent de l’élection. Gbagbo ne veut pas d’élection d’abord parce qu’il n’a pas d’opposition devant lui pour le contraindre à la faire ! Il a gagné un an, deux ans, trois ans, pourquoi voulez vous qu’il s’arrête en si bon chemin ? On dit qu’il n’est pas président de la République, seulement chef d’Etat, mais en attendant, il jouit de tous les pouvoirs. L’Assemblée Nationale ne siège même plus, Laurent Gbagbo est tout puissant ! Selon La Lettre du Continent, le budget de souveraineté de Gbagbo est monté à 71 milliards de francs CFA, avec cet argent, il fait ce qu’il veut ! Comment voulez vous qu’il organise des élections qu’il peut perdre ? Je pense que si on organise des elections claires et transparentes, Monsieur Gbagbo n’a pas beaucoup de chance de gagner !
Afrik.com : A quoi peut on s’attendre si la présidentielle continue d’être reportée ?
Venance Konan : On va vers le chaos ! En 2005, on nous a dit qu’il fallait attendre 2006 pour voter, les gens ont crié mais nous avons attendu. 2006 on nous dit que ce sera en 2007, ensuite l’élection a été reportée à 2008. Nous avons encore attendu. Et là, on va la reporter en 2009 c’est clair ! Et ça risque de continuer. Mais un jour, on tombera dans le chaos parce que la population n’en peut plus. La situation économique est difficile. Le président de l’assemblée nationale, Mamadou Coulibaly a dit que 70% des Ivoiriens n’arrivent pas à prendre plus d’un repas par jour et on le voit ! Des bidonvilles poussent partout, des enfants ne vont plus à l’école parce que les parents n’ont plus d’argent. On avait annoncé récemment que le cacao allait être acheté à 700 F CFA le kilo, aujourd’hui c’est à peine 200 francs que le paysan touche. Beaucoup s’abstiennent désormais de vendre leur cacao. Aujourd’hui ils n’ont plus un sou ! Un jour ça va exploser.
Afrik.com : Que doit-on faire pour en finir avec la crise en Côte d’Ivoire ?
Venance Konan : Nous proposons qu’on mette en place une vraie transition consensuelle pour résoudre les problèmes afin qu’on puisse aller aux élections tranquillement. Personne ne veut nous écouter parce qu’il y a des gens qui ont le pouvoir et qui ne veulent pas le lâcher. Un jour, quelqu’un va sortir de l’armée ou d’ailleurs et va jouer au fou comme cela s’est passé dans d’autres pays de la sous région. Si nous ne nous asseyons pas pour parler franchement, c’est ce qui risque d’arriver. Nous avons demandé une sorte de conférence nationale pour que les Ivoiriens se parlent et se disent la vérité. Mais personne ne veut nous écouter.
Afrik.com : Quel doit être, selon vous, le rôle de la communauté internationale dans la résolution de cette crise ?
Venance Konan : On aurait bien voulu que la communauté internationale s’implique davantage dans la crise ivoirienne. Mais nous ne devons pas nous faire d’illusion non plus ! Ce n’est pas à elle de régler nos problèmes, on le voit au Congo et ailleurs. Si la solution peut venir de l’extérieur c’est tant mieux ! Cependant, je n’y crois pas.
par Stéphane Ballong
samedi 1 novembre 2008
Journalistes de Côte d'Ivoire: comment faire un effort pour être médiocre?
Ce matin, depuis ma chambre d'hôtel, obligé de suivre la seule chaîne de télévision nationale, malheureusement, un journaliste dans la bétise.
lundi 27 octobre 2008
MONNAIE OU RELIQUE COLONIALE : Franc CFA : le piège de la convertibilité

Face à une Amérique en crise et à la panique qui règne sur les marchés financiers mondiaux, les gardiens du Temple de la Banque Centrale Européenne se veulent les garants d’une stabilité monétaire et d’un euro fort. Leur attitude s’inscrit en faux contre celle des dirigeants des deux économies les plus puissantes de l’Europe, à savoir la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, qui craignent que le maintien d’un Euro fort pourrait mener les économies européennes à la ruine. A leur inquiétude devrait faire écho, en théorie, le désarroi de leurs collègues des pays d’Afrique membres de la zone franc. En effet, leur monnaie, le franc CFA, étant ancrée à la monnaie européenne à un taux fixe surévalué, on est en droit de penser qu’ils ne pouvaient manquer de s’interroger sérieusement sur l’avenir, sinon sur le destin du franc CFA. Cette monnaie, dont la convertibilité fait les choux gras des spéculateurs, est une source majeure de perte de compétitivité, d’évasion de capitaux et de controverses quant à son rôle, supposé ou réel, dans la crise qui continue de plomber les économies des pays de la zone franc dans un contexte de turbulence économique, notamment financière, à l’échelle mondiale. L’histoire du CFA est étroitement liée à celle de la colonisation des pays africains. Durant la période coloniale, Français et Anglais, deux des pays colonisateurs de la région, avaient mis respectivement sur pied la zone franc et le « board of currency » pour doter leurs empires africains d’un système monétaire unifié. Ce système était subordonné au franc français et à la livre sterling. Au lendemain de la proclamation des indépendances nationales à partir de la fin des années 1950, les ex-colonies anglaises ont démantelé leur zone monétaire commune pour mener des politiques monétaires souveraines et autonomes. En revanche, dans la zone franc, seuls quelques pays en ont fait de même : la Guinée, la Mauritanie, Madagascar, le Mali (provisoirement), l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Les pays qui ont choisi de demeurer dans le giron de la France en conservant leur monnaie unique, le Franc CFA, sont : Djibouti, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine, les Comores, le Congo, la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. La Guinée Equatoriale et la Guinée-Bissau se sont jointes à eux. La France a doté cette monnaie d’une convertibilité qu’elle s’est engagée à garantir sous réserve de la rétention de tout ou partie des avoirs extérieurs en devises de ces pays dans un « compte d’opération » ouvert auprès du Trésor Public français par les banques centrales de la zone franc : la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) . La France s’est également arrogée un droit de veto dans la gestion de ces banques centrales. De même, tout changement des règles du jeu au sein de la zone monétaire francophone nécessite un accord préalable avec la France. On devine aisément les implications qui s’attachent au corset ainsi créé quand on connaît l’importance de la monnaie dans la marche d’une économie. Celle-ci a, en effet, trois fonctions traditionnelles. Elle est, d’abord, une unité de compte, ensuite un moyen de paiement et enfin un instrument de réserve. Son émission ayant constitué de tout temps un droit régalien réservé aux seuls dirigeants des territoires indépendants, les détracteurs de la zone, qualifiant ces accords monétaires de relique coloniale, ont demandé leur abrogation. Les tenants du système, quant à eux, pour justifier le maintien du franc CFA, arguent du privilège de disposer d’une monnaie unique convertible et la capacité des pays de la zone à satisfaire les trois critères sur lesquels doit reposer une politique monétaire durable, à savoir la stabilité interne et externe et la croissance économique. Tout Etat réglemente comme il l’entend la sortie de sa monnaie nationale et l’entrée des monnaies étrangères sur son territoire par le biais de sa politique de change, sa monnaie pouvant être transférable, c’est-à-dire convertible sur le marché international des changes. La convertibilité d’une monnaie réside dans sa capacité à être échangée contre une autre devise. Par exemple, des dollars peuvent s’échanger contre des euros et vice versa. Ces monnaies sont convertibles entre elles et cette convertibilité signifie que les banques centrales qui les ont émises s’engagent à les racheter. Lorsqu’une monnaie est convertible, le gouvernement qui l’émet en autorise la sortie. C’est généralement le cas des pays développés à économie de marché. La convertibilité n’exclut pas l’existence d’un contrôle des changes plus ou moins coercitif, en particulier pour les résidents qui peuvent être sujets à des restrictions dans l’usage des monnaies étrangères et dans les montants qu’ils peuvent transférer. C’est le cas du franc CFA dont la convertibilité est restreinte à l’euro et le libre transfert à la France. Le franc CFA, monnaie commune, est supposé contribuer à une plus grande transparence des prix, à l’élimination des distorsions liées au risque de change entre monnaies nationales et de frais bancaires inutiles. Son objectif théorique est aussi de créer une discipline monétaire et budgétaire saine. Cette monnaie devait assurer à la fois une stabilité des prix, une absence de dévaluations compétitives entre pays membres de l’union monétaire et l’obtention de taux d’intérêt réels bas et stables favorables à la croissance et à l’emploi. Mais, force est de constater que la convertibilité et le libre transfert du franc CFA favorisent une sortie massive des capitaux à travers le transfert, sans risque de change des bénéfices des entreprises du secteur privé, françaises dans leur très grande majorité. Elle encourage également l’exode des revenus des ménages expatriés vers leur pays d’origine. Ces flux monétaires et commerciaux qui passent tous par le filtre des banques centrales ont pour seule destination l’Hexagone. C’est le cas depuis la mise en place, en 1993, du régime de contrôle de change par la France. Entre 1970 et 1993, le rapatriement des bénéfices et des revenus d’expatriés s’est élevé à 6,3 milliards de dollars alors que les investissements étrangers s’élevaient à 1,7 milliards de dollars. Les rapatriements ont donc été quatre fois supérieurs aux investissements. De même, anticipant une dévaluation qui était devenue inéluctable eu égard à la détérioration des comptes dans les années 1990 et le refus de la France de soutenir les budgets africains, les placements spéculatifs effectués en francs CFA en France entre janvier 1990 et juin 1993 s’étaient élevés à 928,75 milliards de francs CFA soit environ 1,416 milliards d’euros . De surcroît, en contrepartie de la garantie de convertibilité du CFA, d’abord en franc français puis en euro, la France exige depuis 1960 que les pays de la zone déposent leurs réserves de change sur un compte du Trésor Public français. A l’aube des indépendances le dépôt exigé était de 100%. Il a été réduit à 65% en 1973, puis plafonné à 50% depuis septembre 2005, le reliquat devant servir au remboursement de la dette extérieure des pays membres. Mais, hormis les « gourous » des finances françaises, nul ne sait ce que recèle en réalité ce compte d’opérations et ce que la France fait des très importantes sommes qui y sont déposées. D’après la convention sur ce compte, signée en 1962 entre le ministère français de l’Économie et ses ex-colonies membres de la zone franc, le Trésor français perçoit, en cas de découvert, des agios payés par les banques centrales. En revanche, il leur verse des intérêts si les comptes sont créditeurs. Depuis la mise en œuvre des accords de coopération monétaire, le compte d’opération n’a été débiteur temporairement qu’à cinq reprises depuis 1973, le solde étant créditeur de manière ininterrompue depuis janvier 1994. Le rapport 2005 de la zone Franc montre que les banques centrales détiennent des records de réserves au Trésor français estimées à 6300 milliards de FCFA, équivalents à 9,6 milliards d’euros soit un taux de couverture de l’émission monétaire supérieur à 110 %, alors que la convention de 1962 n’exige qu’un taux de couverture de 20 %. Entre janvier et décembre 2006, les avoirs extérieurs nets de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest avaient progressé de 544,3 milliards de F CFA (830 millions d’euros) pour se situer à 3 710 milliards de F CFA (5,7 milliards d’euros). Sur la même période, ceux de la Banque des Etats de l’Afrique centrale avaient augmenté de 1757 milliards (2,7 milliards d’euros) pour atteindre 4382 milliards de FCFA (6,7 milliards d’euros). Les pays membres de la zone franc, dont certains sont classés parmi les plus pauvres du monde, selon leur indice de développement, se voient ainsi privés par la France d’énormes ressources financières qui auraient pu être investies dans les secteurs clés de leurs économies (production vivrière, éducation, santé, logements et infrastructures). Le plus révoltant dans ce marché de dupes est que la France se sert de l’argent de ces pays pour leur concéder des prêts à des taux prohibitifs. Le comble est que les pays de la zone, non contents de se voir amputer d’une part importante de leurs revenus, s’endettent auprès de la Banque Mondiale et du FMI aux conditions drastiques que l’on sait au lieu d’user de leurs propres avoirs confisqués par la France. En se comportant comme des victimes consentantes, lesdits pays n’ont fait que traduire une attitude éminemment freudienne des Noirs qui confine à l’auto-flagellation. En ce qui concerne la stabilité interne de la zone franc, le rattachement du franc CFA au franc Français et aujourd’hui à l’euro était censé permettre aux autorités monétaires de la zone franc d’imposer la discipline anti-inflationniste de la Banque de France et maintenant de la Banque européenne. La zone s’est toutefois révélée impuissante à contrecarrer la flambée des prix du pétrole, des matières premières et des denrées alimentaires provoquées en partie, par la progression de la demande des Asiatiques en matières premières, particulièrement des Chinois. L’augmentation des prix des denrées alimentaires a donné naissance à des émeutes de la faim dans nombre de pays d’Afrique parmi lesquels figurent des pays de la zone franc tels que la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso et le Sénégal. Quant à la stabilité externe, c’est à dire la stabilité d’une monnaie sur les marchés des changes, elle est étroitement liée à la politique de change qui la sous-tend. Les pays de la zone franc ont opté pour une politique de taux de change fixe alors que le taux de change de l’euro sur lequel il est arrimé est flottant et ne cesse de s’apprécier . La politique d’un euro fort et de taux d’intérêts élevés poursuivie par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour juguler tout risque d’inflation et attirer les capitaux étrangers en Europe prive les pays de la zone franc de compétitivité. Le franc CFA est surévalué par rapport aux autres monnaies des pays du Sud avec lesquels il est en concurrence. Les produits libellés en FCFA deviennent trop chers et les pays de la zone se retrouvent ainsi exclus des marchés du Sud. La politique d’un euro fort est préjudiciable aux économies de la zone franc comme l’a été auparavant la politique d’un franc fort menée par l’ex ministre de l’économie et des finances, Pierre Bérégovoy, sous le gouvernement socialiste de François Mitterrand. L’appréciation de l’euro par rapport au dollar ruine les économies des pays de la zone Franc. De janvier 1999 à mai 2008, l’euro est passé de 1,17 à 1,59 dollars, ce qui signifie que le franc CFA, monnaie des économies jugées parmi les plus indigentes du monde, s’apprécie par rapport au billet vert. Cela ne manque pas de poser problème, car les prix des principaux produits d’exportation de la zone comme le café, le cacao et le coton sont libellés en dollars, tandis que ceux de leurs plus gros volumes d’importation le sont en euros. En effet, se faire payer ses exportations en monnaie faible et régler ses importations en monnaie forte ne peut que provoquer une incidence négative très handicapante sur les balances commerciales, au point que la question d’une nouvelle dévaluation du franc CFA, à seule fin d’accroître artificiellement la compétitivité des exportations de la zone franc, se pose à nouveau. Quel contraste avec la Chine qui, depuis le 1er Janvier 1994, a ancré sa monnaie, le yuan, au dollar à un taux de change extrêmement bas, ce qui lui donne un avantage compétitif par rapport à ses concurrents occidentaux et des possibilités d’exportation accrues. La zone franc a également été promue comme étant un espace propice à la croissance économique de ses membres. La croissance économique est sujette au niveau des taux d’intérêt et des liquidités mises en circulation par la Banque centrale, au volume des investissements et des échanges commerciaux. La masse monétaire en circulation dans la zone franc se mesure à l’aune des seuls échanges entre la France et ses alliés africains, aux transferts des travailleurs émigrés, au rapatriement des capitaux spéculatifs et aux décaissements des bailleurs de fonds. Dans un tel contexte, les taux d’intérêt demeurent toujours élevés. Leur haut niveau est préjudiciable à tout essor économique et prive les entrepreneurs de ces pays des crédits bon marché sans lesquels il n’y a point d’existence pour les petites et moyennes entreprises ni de classe moyenne vecteur de développement. La convertibilité du franc CFA et son arrimage à l’euro éliminant tout risque de change entre les zones franc et euro, cela était censé faciliter l’afflux des investissements productifs créateurs d’emplois en provenance d’Europe. En réalité, les investissements dont ont bénéficié les pays d’Afrique se sont portés quasi exclusivement dans l’exploitation des ressources naturelles. Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont atteint 38 milliards de dollars US en 2007 contre 126 milliards de dollars en Amérique latine et aux Caraïbes, 224 milliards de dollars pour les pays d’Asie du sud et d’Océanie, 98 milliards de dollars pour les pays de l’Europe du sud-est et de la Communauté des États Indépendants (CEI). Durant la période 2002 - 2004, les IDE en Afrique avaient seulement été de 1,2 milliards de dollars . L’accroissement enregistré est essentiellement du aux investissements en provenance des pays émergents d´Asie : Hong Kong, République de Corée, Chine, Inde et Malaisie et non d’Europe. Ils sont concentrés dans les industries extractives et ne bénéficient qu’à un nombre limité de pays tels que le Nigeria, l’Angola, le Mozambique, le Soudan, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale ou la République démocratique du Congo. Ces investissements dans l’exploitation des ressources naturelles, particulièrement le pétrole et les minerais, perpétuent la dépendance de la région et son appauvrissement résultant d’une exploitation systématique de ses ressources sans la contrepartie d’investissements productifs, de créations d’emplois et d’exportations de biens manufacturés. Il en est de même des flux commerciaux entre les pays de la zone franc et ceux du reste du monde qui se réduisent à l’importation de produits manufacturés et à l’exportation de produits de base, ce qui exclut tout développement industriel autonome. Ceci devrait inciter les Africains à promouvoir la diversification des investissements, à renforcer leurs capacités productives dans leurs autres secteurs économiques et à développer un espace légal régissant les partenariats entre les filiales étrangères et les entreprises locales pour favoriser le transfert de la technologie dont la région a besoin pour s’industrialiser. L’existence d’un marché unique dépourvu de barrières commerciales ou financières et d’entraves à la libre circulation des biens et des capitaux sont les conditions sine qua non pour tirer le maximum de bénéfices d’une monnaie unique. Pourtant, ce marché unique dans lequel les pays de la zone franc sont supposés évoluer n’a d’existence que de nom. Ils en sont encore, depuis prés de deux décennies, à s’échiner à mettre en place une union douanière au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), les deux organisations chargées de la mise en place de l’harmonisation des régimes fiscaux et des politiques de convergence économique de leurs membres. Il faut se souvenir que de 1945 à 1960, la coopération monétaire et la coordination des politiques économiques avec la France, dans le cadre de la zone franc, s’étaient en effet appuyées sur une intégration politique, économique et monétaire complète ainsi qu’une libre circulation des personnes, des biens et des services. Le choix des pays africains qui ont décidé de rester sous la tutelle monétaire de la France aurait donc été justifié si ces mêmes pays avaient maintenu le marché commun et les structures fédérales dans lesquels ils opéraient sous le régime colonial. Mais ils n’en ont rien fait. Bien au contraire, ils se sont employés à les démanteler dès leur accession à l’indépendance. En érigeant des barrières douanières entre eux, les Africains se sont délibérément coupés les uns des autres, créant de facto un environnement économique impropre à l’adoption d’une monnaie unique. De plus, les banques centrales de la zone franc n’ont aucune existence juridique sur le marché des changes, Il revient donc à la Banque Centrale européenne (BCE), qui a hérité des accords franco-africains, d’agir en leurs noms. Mais quand la BCE intervient sur le marché international des devises c’est pour défendre l’euro et non le FCFA. Cette sous-traitance de la gestion du franc CFA à la BCE constitue un frein supplémentaire au processus d’intégration des économies des pays de la zone et à l’accroissement de leurs échanges intra-communautaires. Dans ces circonstances, il y a quelque chose de kafkaïen dans cette démarche qui consiste à démanteler des structures pour ensuite essayer de les remettre en place à rebours. Cela engendre des distorsions structurelles, institutionnelles et économiques dont les dirigeants et les élites francophones d’Afrique noire n’ont cure, d’autant qu’ils en tirent des intérêts personnels. En effet, la convertibilité du FCFA est un moyen bien commode pour eux de disposer de fortunes considérables et d’immenses domaines immobiliers dans l’Hexagone. Les crises économiques et financières qui affectent les pays de la zone franc depuis les années 1990 sont les manifestations les plus éloquentes de l’échec des politiques et des choix qui ont prévalu en son sein. Elles ont conduit à la dévaluation de 100% du franc CFA en janvier 1994 et à la paupérisation qui a conduit aux désordres que l’on sait et qui vont aller s’aggravant à moins que l’on mette fin au système d’exploitation institutionnalisée que représente la zone franc. En l’état actuel du développement des économies africaines, la norme, en matière de politique de change devrait reposer sur l’inconvertibilité et l’intransférabilité des monnaies nationales. Lorsqu’un Etat interdit la sortie de sa monnaie nationale, cette monnaie est dite non convertible donc non transférable. Dans ce cas, un contrôle des changes hermétique donne le monopôle des monnaies étrangères aux autorités monétaires qui contrôlent toutes les opérations de change avec l’extérieur. Cette restriction légale assure une gestion rigoureuse des rentrées et des sorties de devises, ce qui permet de les allouer en priorité au développement des secteurs clé des économies concernées. Cette situation est d’ailleurs fréquente dans le monde en particulier dans les pays en voie de développement (PED) très déficitaires qui connaissent de graves difficultés de paiements. C’est également le cas des économies régulées de type semi-étatique où l’Etat prend en charge le contrôle des secteurs essentiels de l’économie comme en Chine, en Inde ou au Vietnam. Rappelons également que pendant longtemps l’échange de francs français contre des devises n’était pas libre mais réglementé. Une convertibilité externe du franc, rétablie en 1958 pour les non-résidents, n’était pas totale pour les résidents. Par exemple, ceux-ci ne pouvaient pas sortir des capitaux hors des frontières sans autorisation administrative. Quant au géant chinois, soucieux de ne pas faire peser des risques importants sur sa croissance économique par une sortie incontrôlée de devises, il n’autorise pas la libéralisation de son marché des changes et sa monnaie, le yuan, n’est pas librement convertible. Au vu de ce qui précède, les avantages avancés pour le maintien de la convertibilité du franc CFA se révèlent être un subterfuge qui institutionnalise l’appauvrissement socio-économique des pays de la zone franc. Ils se doivent d’y mettre fin, de recouvrer la gestion de leurs réserves de change, d’instituer un strict régime de contrôle change et d’étendre les politiques d’harmonisation fiscale et de convergence économique qu’ils mènent au sein de l’UEMOA et de la CEMAC à l’ensemble des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation mandatée par l’Union Africaine (UA) pour coordonner les politiques d’intégration dans la sous-région. *Sanou Mbaye, économiste, ancien fonctionnaire international, auteur de l’Afrique au secours de l’Afrique, à paraitre en janvier 2009 aux Editions de l’Atelier. | |
Auteur: Sanou Mbaye |