Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


lundi 27 octobre 2008

MONNAIE OU RELIQUE COLONIALE : Franc CFA : le piège de la convertibilité


Face à une Amérique en crise et à la panique qui règne sur les marchés financiers mondiaux, les gardiens du Temple de la Banque Centrale Européenne se veulent les garants d’une stabilité monétaire et d’un euro fort. Leur attitude s’inscrit en faux contre celle des dirigeants des deux économies les plus puissantes de l’Europe, à savoir la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, qui craignent que le maintien d’un Euro fort pourrait mener les économies européennes à la ruine. A leur inquiétude devrait faire écho, en théorie, le désarroi de leurs collègues des pays d’Afrique membres de la zone franc. En effet, leur monnaie, le franc CFA, étant ancrée à la monnaie européenne à un taux fixe surévalué, on est en droit de penser qu’ils ne pouvaient manquer de s’interroger sérieusement sur l’avenir, sinon sur le destin du franc CFA. Cette monnaie, dont la convertibilité fait les choux gras des spéculateurs, est une source majeure de perte de compétitivité, d’évasion de capitaux et de controverses quant à son rôle, supposé ou réel, dans la crise qui continue de plomber les économies des pays de la zone franc dans un contexte de turbulence économique, notamment financière, à l’échelle mondiale.

L’histoire du CFA est étroitement liée à celle de la colonisation des pays africains. Durant la période coloniale, Français et Anglais, deux des pays colonisateurs de la région, avaient mis respectivement sur pied la zone franc et le « board of currency » pour doter leurs empires africains d’un système monétaire unifié. Ce système était subordonné au franc français et à la livre sterling.

Au lendemain de la proclamation des indépendances nationales à partir de la fin des années 1950, les ex-colonies anglaises ont démantelé leur zone monétaire commune pour mener des politiques monétaires souveraines et autonomes. En revanche, dans la zone franc, seuls quelques pays en ont fait de même : la Guinée, la Mauritanie, Madagascar, le Mali (provisoirement), l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Les pays qui ont choisi de demeurer dans le giron de la France en conservant leur monnaie unique, le Franc CFA, sont : Djibouti, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine, les Comores, le Congo, la Côte-d’Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. La Guinée Equatoriale et la Guinée-Bissau se sont jointes à eux.

La France a doté cette monnaie d’une convertibilité qu’elle s’est engagée à garantir sous réserve de la rétention de tout ou partie des avoirs extérieurs en devises de ces pays dans un « compte d’opération » ouvert auprès du Trésor Public français par les banques centrales de la zone franc : la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) . La France s’est également arrogée un droit de veto dans la gestion de ces banques centrales. De même, tout changement des règles du jeu au sein de la zone monétaire francophone nécessite un accord préalable avec la France.

On devine aisément les implications qui s’attachent au corset ainsi créé quand on connaît l’importance de la monnaie dans la marche d’une économie. Celle-ci a, en effet, trois fonctions traditionnelles. Elle est, d’abord, une unité de compte, ensuite un moyen de paiement et enfin un instrument de réserve. Son émission ayant constitué de tout temps un droit régalien réservé aux seuls dirigeants des territoires indépendants, les détracteurs de la zone, qualifiant ces accords monétaires de relique coloniale, ont demandé leur abrogation. Les tenants du système, quant à eux, pour justifier le maintien du franc CFA, arguent du privilège de disposer d’une monnaie unique convertible et la capacité des pays de la zone à satisfaire les trois critères sur lesquels doit reposer une politique monétaire durable, à savoir la stabilité interne et externe et la croissance économique.

Tout Etat réglemente comme il l’entend la sortie de sa monnaie nationale et l’entrée des monnaies étrangères sur son territoire par le biais de sa politique de change, sa monnaie pouvant être transférable, c’est-à-dire convertible sur le marché international des changes. La convertibilité d’une monnaie réside dans sa capacité à être échangée contre une autre devise. Par exemple, des dollars peuvent s’échanger contre des euros et vice versa. Ces monnaies sont convertibles entre elles et cette convertibilité signifie que les banques centrales qui les ont émises s’engagent à les racheter. Lorsqu’une monnaie est convertible, le gouvernement qui l’émet en autorise la sortie. C’est généralement le cas des pays développés à économie de marché. La convertibilité n’exclut pas l’existence d’un contrôle des changes plus ou moins coercitif, en particulier pour les résidents qui peuvent être sujets à des restrictions dans l’usage des monnaies étrangères et dans les montants qu’ils peuvent transférer. C’est le cas du franc CFA dont la convertibilité est restreinte à l’euro et le libre transfert à la France.

Le franc CFA, monnaie commune, est supposé contribuer à une plus grande transparence des prix, à l’élimination des distorsions liées au risque de change entre monnaies nationales et de frais bancaires inutiles. Son objectif théorique est aussi de créer une discipline monétaire et budgétaire saine. Cette monnaie devait assurer à la fois une stabilité des prix, une absence de dévaluations compétitives entre pays membres de l’union monétaire et l’obtention de taux d’intérêt réels bas et stables favorables à la croissance et à l’emploi.

Mais, force est de constater que la convertibilité et le libre transfert du franc CFA favorisent une sortie massive des capitaux à travers le transfert, sans risque de change des bénéfices des entreprises du secteur privé, françaises dans leur très grande majorité. Elle encourage également l’exode des revenus des ménages expatriés vers leur pays d’origine. Ces flux monétaires et commerciaux qui passent tous par le filtre des banques centrales ont pour seule destination l’Hexagone. C’est le cas depuis la mise en place, en 1993, du régime de contrôle de change par la France. Entre 1970 et 1993, le rapatriement des bénéfices et des revenus d’expatriés s’est élevé à 6,3 milliards de dollars alors que les investissements étrangers s’élevaient à 1,7 milliards de dollars. Les rapatriements ont donc été quatre fois supérieurs aux investissements. De même, anticipant une dévaluation qui était devenue inéluctable eu égard à la détérioration des comptes dans les années 1990 et le refus de la France de soutenir les budgets africains, les placements spéculatifs effectués en francs CFA en France entre janvier 1990 et juin 1993 s’étaient élevés à 928,75 milliards de francs CFA soit environ 1,416 milliards d’euros .

De surcroît, en contrepartie de la garantie de convertibilité du CFA, d’abord en franc français puis en euro, la France exige depuis 1960 que les pays de la zone déposent leurs réserves de change sur un compte du Trésor Public français. A l’aube des indépendances le dépôt exigé était de 100%. Il a été réduit à 65% en 1973, puis plafonné à 50% depuis septembre 2005, le reliquat devant servir au remboursement de la dette extérieure des pays membres. Mais, hormis les « gourous » des finances françaises, nul ne sait ce que recèle en réalité ce compte d’opérations et ce que la France fait des très importantes sommes qui y sont déposées. D’après la convention sur ce compte, signée en 1962 entre le ministère français de l’Économie et ses ex-colonies membres de la zone franc, le Trésor français perçoit, en cas de découvert, des agios payés par les banques centrales. En revanche, il leur verse des intérêts si les comptes sont créditeurs. Depuis la mise en œuvre des accords de coopération monétaire, le compte d’opération n’a été débiteur temporairement qu’à cinq reprises depuis 1973, le solde étant créditeur de manière ininterrompue depuis janvier 1994. Le rapport 2005 de la zone Franc montre que les banques centrales détiennent des records de réserves au Trésor français estimées à 6300 milliards de FCFA, équivalents à 9,6 milliards d’euros soit un taux de couverture de l’émission monétaire supérieur à 110 %, alors que la convention de 1962 n’exige qu’un taux de couverture de 20 %. Entre janvier et décembre 2006, les avoirs extérieurs nets de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest avaient progressé de 544,3 milliards de F CFA (830 millions d’euros) pour se situer à 3 710 milliards de F CFA (5,7 milliards d’euros). Sur la même période, ceux de la Banque des Etats de l’Afrique centrale avaient augmenté de 1757 milliards (2,7 milliards d’euros) pour atteindre 4382 milliards de FCFA (6,7 milliards d’euros). Les pays membres de la zone franc, dont certains sont classés parmi les plus pauvres du monde, selon leur indice de développement, se voient ainsi privés par la France d’énormes ressources financières qui auraient pu être investies dans les secteurs clés de leurs économies (production vivrière, éducation, santé, logements et infrastructures). Le plus révoltant dans ce marché de dupes est que la France se sert de l’argent de ces pays pour leur concéder des prêts à des taux prohibitifs. Le comble est que les pays de la zone, non contents de se voir amputer d’une part importante de leurs revenus, s’endettent auprès de la Banque Mondiale et du FMI aux conditions drastiques que l’on sait au lieu d’user de leurs propres avoirs confisqués par la France. En se comportant comme des victimes consentantes, lesdits pays n’ont fait que traduire une attitude éminemment freudienne des Noirs qui confine à l’auto-flagellation.

En ce qui concerne la stabilité interne de la zone franc, le rattachement du franc CFA au franc Français et aujourd’hui à l’euro était censé permettre aux autorités monétaires de la zone franc d’imposer la discipline anti-inflationniste de la Banque de France et maintenant de la Banque européenne. La zone s’est toutefois révélée impuissante à contrecarrer la flambée des prix du pétrole, des matières premières et des denrées alimentaires provoquées en partie, par la progression de la demande des Asiatiques en matières premières, particulièrement des Chinois. L’augmentation des prix des denrées alimentaires a donné naissance à des émeutes de la faim dans nombre de pays d’Afrique parmi lesquels figurent des pays de la zone franc tels que la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso et le Sénégal.

Quant à la stabilité externe, c’est à dire la stabilité d’une monnaie sur les marchés des changes, elle est étroitement liée à la politique de change qui la sous-tend. Les pays de la zone franc ont opté pour une politique de taux de change fixe alors que le taux de change de l’euro sur lequel il est arrimé est flottant et ne cesse de s’apprécier . La politique d’un euro fort et de taux d’intérêts élevés poursuivie par la Banque Centrale Européenne (BCE) pour juguler tout risque d’inflation et attirer les capitaux étrangers en Europe prive les pays de la zone franc de compétitivité. Le franc CFA est surévalué par rapport aux autres monnaies des pays du Sud avec lesquels il est en concurrence. Les produits libellés en FCFA deviennent trop chers et les pays de la zone se retrouvent ainsi exclus des marchés du Sud. La politique d’un euro fort est préjudiciable aux économies de la zone franc comme l’a été auparavant la politique d’un franc fort menée par l’ex ministre de l’économie et des finances, Pierre Bérégovoy, sous le gouvernement socialiste de François Mitterrand. L’appréciation de l’euro par rapport au dollar ruine les économies des pays de la zone Franc. De janvier 1999 à mai 2008, l’euro est passé de 1,17 à 1,59 dollars, ce qui signifie que le franc CFA, monnaie des économies jugées parmi les plus indigentes du monde, s’apprécie par rapport au billet vert. Cela ne manque pas de poser problème, car les prix des principaux produits d’exportation de la zone comme le café, le cacao et le coton sont libellés en dollars, tandis que ceux de leurs plus gros volumes d’importation le sont en euros. En effet, se faire payer ses exportations en monnaie faible et régler ses importations en monnaie forte ne peut que provoquer une incidence négative très handicapante sur les balances commerciales, au point que la question d’une nouvelle dévaluation du franc CFA, à seule fin d’accroître artificiellement la compétitivité des exportations de la zone franc, se pose à nouveau. Quel contraste avec la Chine qui, depuis le 1er Janvier 1994, a ancré sa monnaie, le yuan, au dollar à un taux de change extrêmement bas, ce qui lui donne un avantage compétitif par rapport à ses concurrents occidentaux et des possibilités d’exportation accrues.

La zone franc a également été promue comme étant un espace propice à la croissance économique de ses membres. La croissance économique est sujette au niveau des taux d’intérêt et des liquidités mises en circulation par la Banque centrale, au volume des investissements et des échanges commerciaux. La masse monétaire en circulation dans la zone franc se mesure à l’aune des seuls échanges entre la France et ses alliés africains, aux transferts des travailleurs émigrés, au rapatriement des capitaux spéculatifs et aux décaissements des bailleurs de fonds. Dans un tel contexte, les taux d’intérêt demeurent toujours élevés. Leur haut niveau est préjudiciable à tout essor économique et prive les entrepreneurs de ces pays des crédits bon marché sans lesquels il n’y a point d’existence pour les petites et moyennes entreprises ni de classe moyenne vecteur de développement.

La convertibilité du franc CFA et son arrimage à l’euro éliminant tout risque de change entre les zones franc et euro, cela était censé faciliter l’afflux des investissements productifs créateurs d’emplois en provenance d’Europe. En réalité, les investissements dont ont bénéficié les pays d’Afrique se sont portés quasi exclusivement dans l’exploitation des ressources naturelles. Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont atteint 38 milliards de dollars US en 2007 contre 126 milliards de dollars en Amérique latine et aux Caraïbes, 224 milliards de dollars pour les pays d’Asie du sud et d’Océanie, 98 milliards de dollars pour les pays de l’Europe du sud-est et de la Communauté des États Indépendants (CEI). Durant la période 2002 - 2004, les IDE en Afrique avaient seulement été de 1,2 milliards de dollars . L’accroissement enregistré est essentiellement du aux investissements en provenance des pays émergents d´Asie : Hong Kong, République de Corée, Chine, Inde et Malaisie et non d’Europe. Ils sont concentrés dans les industries extractives et ne bénéficient qu’à un nombre limité de pays tels que le Nigeria, l’Angola, le Mozambique, le Soudan, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale ou la République démocratique du Congo. Ces investissements dans l’exploitation des ressources naturelles, particulièrement le pétrole et les minerais, perpétuent la dépendance de la région et son appauvrissement résultant d’une exploitation systématique de ses ressources sans la contrepartie d’investissements productifs, de créations d’emplois et d’exportations de biens manufacturés. Il en est de même des flux commerciaux entre les pays de la zone franc et ceux du reste du monde qui se réduisent à l’importation de produits manufacturés et à l’exportation de produits de base, ce qui exclut tout développement industriel autonome. Ceci devrait inciter les Africains à promouvoir la diversification des investissements, à renforcer leurs capacités productives dans leurs autres secteurs économiques et à développer un espace légal régissant les partenariats entre les filiales étrangères et les entreprises locales pour favoriser le transfert de la technologie dont la région a besoin pour s’industrialiser.

L’existence d’un marché unique dépourvu de barrières commerciales ou financières et d’entraves à la libre circulation des biens et des capitaux sont les conditions sine qua non pour tirer le maximum de bénéfices d’une monnaie unique. Pourtant, ce marché unique dans lequel les pays de la zone franc sont supposés évoluer n’a d’existence que de nom. Ils en sont encore, depuis prés de deux décennies, à s’échiner à mettre en place une union douanière au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), les deux organisations chargées de la mise en place de l’harmonisation des régimes fiscaux et des politiques de convergence économique de leurs membres. Il faut se souvenir que de 1945 à 1960, la coopération monétaire et la coordination des politiques économiques avec la France, dans le cadre de la zone franc, s’étaient en effet appuyées sur une intégration politique, économique et monétaire complète ainsi qu’une libre circulation des personnes, des biens et des services. Le choix des pays africains qui ont décidé de rester sous la tutelle monétaire de la France aurait donc été justifié si ces mêmes pays avaient maintenu le marché commun et les structures fédérales dans lesquels ils opéraient sous le régime colonial. Mais ils n’en ont rien fait. Bien au contraire, ils se sont employés à les démanteler dès leur accession à l’indépendance. En érigeant des barrières douanières entre eux, les Africains se sont délibérément coupés les uns des autres, créant de facto un environnement économique impropre à l’adoption d’une monnaie unique. De plus, les banques centrales de la zone franc n’ont aucune existence juridique sur le marché des changes, Il revient donc à la Banque Centrale européenne (BCE), qui a hérité des accords franco-africains, d’agir en leurs noms. Mais quand la BCE intervient sur le marché international des devises c’est pour défendre l’euro et non le FCFA. Cette sous-traitance de la gestion du franc CFA à la BCE constitue un frein supplémentaire au processus d’intégration des économies des pays de la zone et à l’accroissement de leurs échanges intra-communautaires.

Dans ces circonstances, il y a quelque chose de kafkaïen dans cette démarche qui consiste à démanteler des structures pour ensuite essayer de les remettre en place à rebours. Cela engendre des distorsions structurelles, institutionnelles et économiques dont les dirigeants et les élites francophones d’Afrique noire n’ont cure, d’autant qu’ils en tirent des intérêts personnels. En effet, la convertibilité du FCFA est un moyen bien commode pour eux de disposer de fortunes considérables et d’immenses domaines immobiliers dans l’Hexagone.

Les crises économiques et financières qui affectent les pays de la zone franc depuis les années 1990 sont les manifestations les plus éloquentes de l’échec des politiques et des choix qui ont prévalu en son sein. Elles ont conduit à la dévaluation de 100% du franc CFA en janvier 1994 et à la paupérisation qui a conduit aux désordres que l’on sait et qui vont aller s’aggravant à moins que l’on mette fin au système d’exploitation institutionnalisée que représente la zone franc.

En l’état actuel du développement des économies africaines, la norme, en matière de politique de change devrait reposer sur l’inconvertibilité et l’intransférabilité des monnaies nationales. Lorsqu’un Etat interdit la sortie de sa monnaie nationale, cette monnaie est dite non convertible donc non transférable. Dans ce cas, un contrôle des changes hermétique donne le monopôle des monnaies étrangères aux autorités monétaires qui contrôlent toutes les opérations de change avec l’extérieur. Cette restriction légale assure une gestion rigoureuse des rentrées et des sorties de devises, ce qui permet de les allouer en priorité au développement des secteurs clé des économies concernées. Cette situation est d’ailleurs fréquente dans le monde en particulier dans les pays en voie de développement (PED) très déficitaires qui connaissent de graves difficultés de paiements. C’est également le cas des économies régulées de type semi-étatique où l’Etat prend en charge le contrôle des secteurs essentiels de l’économie comme en Chine, en Inde ou au Vietnam. Rappelons également que pendant longtemps l’échange de francs français contre des devises n’était pas libre mais réglementé. Une convertibilité externe du franc, rétablie en 1958 pour les non-résidents, n’était pas totale pour les résidents. Par exemple, ceux-ci ne pouvaient pas sortir des capitaux hors des frontières sans autorisation administrative. Quant au géant chinois, soucieux de ne pas faire peser des risques importants sur sa croissance économique par une sortie incontrôlée de devises, il n’autorise pas la libéralisation de son marché des changes et sa monnaie, le yuan, n’est pas librement convertible.

Au vu de ce qui précède, les avantages avancés pour le maintien de la convertibilité du franc CFA se révèlent être un subterfuge qui institutionnalise l’appauvrissement socio-économique des pays de la zone franc. Ils se doivent d’y mettre fin, de recouvrer la gestion de leurs réserves de change, d’instituer un strict régime de contrôle change et d’étendre les politiques d’harmonisation fiscale et de convergence économique qu’ils mènent au sein de l’UEMOA et de la CEMAC à l’ensemble des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation mandatée par l’Union Africaine (UA) pour coordonner les politiques d’intégration dans la sous-région.

*Sanou Mbaye, économiste, ancien fonctionnaire international, auteur de l’Afrique au secours de l’Afrique, à paraitre en janvier 2009 aux Editions de l’Atelier.

Auteur: Sanou Mbaye    

Lu dans Seneweb news                                                  

dimanche 26 octobre 2008

Déclaration toxique

Monsieur Laurent Gbagbo, président de la république ivoirienne, dans une sortie comme il en a le secret, a déclaré à l'endroit des victimes des déchets toxiques qu'être victimes de ce crime commit sous son régime n'était pas un métier. Par conséquent, ces derniers devraient arrêter de réclamer de l'argent à l'Etat. Pourquoi alors avoir signé avec Trafigurat un accord de 100 milliards de FCFA -somme d'ailleurs insuffisante par rapport au préjudice subit par la Côte d'ivoire et  les victimes -pour les dédommager?

jeudi 23 octobre 2008

Gbagbo a-t-il le pouvoir?

Lorsqu'on aborde la question du bilan de Gbagbo Laurent, ses partisans n'ont qu' un refrain à la bouche: "en période de guerre on ne peut pas appliquer son programme ou Gbagbo n'a pas tout le pouvoir car il a un gouvernement n'zassa (hétéroclite)".
Simple raccourci ou mauvaise foie?
Pourtant Gbagbo Laurent, en tant que Président de la république, signe les décrets, prend des ordonnances - la dernière ordonnance signée de lui est relative à la filière café-cacao -, nomme aux hautes fonctions militaires et civiles.
Pourtant, pendant cette guerre, il a pu entamer la réalisation de son programme concernant le transfert de la capitale à Yamoussokro (construction de l'hôtel des députés, début du chantier de construction de la présidence de la république).
Mise en oeuvre du projet "d'école gratuite" qui n'est rien d'autre qu'une arnaque politique car tous ceux qui ont des enfants scolarisés savent très bien que de la maternelle à la terminale l'école a un coût que les parents ont du mal à supporter. Il ne suffit pas de distribuer deux livres et quelques cahiers au primaire pour que l'école soit gratuite.
De plus 95% de l'économie ivoirienne se trouve dans la zone gouvernementale. Au cour de cette crise le budget de la Côte d'Ivoire n'a fait que progresser. Qu'a-t-on fait de tout cet argent?
Alors je demande aux partisans de Gbagbo Laurent de sortir de leur rêve, de bien se laver la figure et ils verront la réalité en face; ils verront ce que la Côte d'Ivoire est devenue, un navire sans capitaine. Ils sauront qu'on ne gouverne pas un pays à coup de slogans, qu'on n'insulte pas le peuple qui vous a mis au pouvoir. Mes chers amis, sortez du monde virtuel pour entrer de plein pied dans le monde réel.

mardi 21 octobre 2008

La Côte d'Ivoire réclame 370 milliards de francs CFA aux accusés des déchets toxiques

L'État de Côte d'Ivoire, par le biais de son avocat, Me Kossougro Sery, a réclamé devant la cour d'assise d'Abidjan, le paiement de 370 milliards de FCFA par les acteurs du déversement des déchets toxiques en août 2006 dans la capitale économique ivoirienne, a constaté APA. «Les préjudices causés à l'État sont énormes. C'est pourquoi nous demandons la condamnation solidaire des accusés pour tout le tort et les dégâts causés à l'État» a déclaré Me Kossougro. L'avocat de l'État ivoirien se prononçait au premier jour des réquisitoires et des plaidoiries dans le cadre du procès des déchets toxiques ouvert le 29 septembre dernier. Ces préjudices, a-t-il poursuivi, «sont énormes et ce que nous demandons prend en compte les préjudices subis au plan politique, économique, social et surtout environnemental ». Cette première journée des réquisitoires et des plaidoiries a été consacrée aux avocats de l'État de Côte d'Ivoire et à ceux de la partie civile. Mardi, la cours d'assises écoutera l'avocat général Me Damou Kouyaté et ceux de la défense plaideront le mercredi. Neuf accusés, des témoins et des experts ont été entendus pendant plus de deux semaines par la cour d'assises présidée par le magistrat Marthurin N'dri. En août 2006, près de 500 tonnes de déchets toxiques ont été déversées à ciel ouvert en plusieurs endroits du district d'Abidjan, tuant officiellement 17 personnes et intoxiquant plusieurs milliers d'autres. En février 2007, l'État ivoirien et la multinationale Trafigura ont conclu un protocole d'accord à l'amiable ayant permis à Trafigura de verser 100 milliards de FCFA à l'État contre l'abandon de toute poursuite judiciaire.
Lu dans jeuneafrique.com ( Source APANEWS)

La Côte d'Ivoire, à travers ce que son avocat réclame aux accusés , donne l'impression de regretter d' avoir signé à la hâte cet accord de 100 milliards de francs CFA avec Trafigura. Somme dérisoire par rapport au préjudice subit par l'Etat (conséquence sur l'environnement, les nombreuses victimes de ces déchets dont on ignore les effets à long terme).
Sérieusement, est-ce que les responsables de la petite entreprise Tommy et les fonctionnaires qui sont accusés ont les moyens financiers d'honorer une telle somme. Alors que l'Etat n'a réclamé à la multinationale qu'est Trafigura qu'une petite centaine de milliards de francs CFA. Allez y comprendre quelque chose. Nous sommes devant un Etat totalement illogique.

Holà à l’impunité

Des individus arrivés en voitures banalisées et qui saccagent en plein Plateau en un jour ouvrable deux centres de collecte et d’enrôlement tabassant au passage des Ivoiriens venus se faire enrôler avant de s’en aller tranquillement avec deux valises de la Sagem ainsi que des biens numéraires volés aux personnes présentes au moment des faits. Il n’y a qu’en Côte d’Ivoire qu’on peut voir pareille chose. Qui sont ces individus que les forces de Défense et de Sécurité (FDS) n’ont pu intercepter dans une zone située à quelques encablures de la présidence de la République, siège du pouvoir d’Abidjan ? Des extra-terrestres, des fantômes ? C’est à désespérer de l’Etat de Côte d’Ivoire qui donne l’impression d’avoir abdiqué sinon de s’être déculotté devant certaines forces para-militaires ou syndicales. Nul n’est au dessus de la loi, fussent-ils des membres d’une fédération estudiantine. L’impunité doit ici et maintenant prendre fin si la Côte d’Ivoire veut retrouver rapidement sa stabilité pour être un Etat de droit et de justice. Si l’on reste sans réaction devant de tels actes de banditisme notoire, il ne faut pas s’étonner que cela prospère et fasse école. D’autres Ivoiriens ou groupements politiques pourraient s’en inspirer et troubler le processus électoral sans crainte. Il faut mettre le holà. Et que tous les activistes de tout bord se le tiennent pour dit, car le désordre est le fils du chaos.

Raymond N’Cho   (Source Soir Info)


lundi 20 octobre 2008

Processus d’identification : DES CENTRES DE COLLECTES ATTAQUES, DU MATERIEL EMPORTE

Plusieurs individus, à bord de quatre taxis et d’une Mercedes grise, immatriculée 4060 ET 01, armés de pistolets, selon des témoins, ont attaqué ce lundi après-midi, les centres de collecte du Collège moderne et de la Chambre de commerce, au Plateau.  


Si au Collège moderne,  ils n’ont emporté que la valise Sagem,  à la Chambre de commerce, le spectacle est triste. Portes fracturées, plusieurs objets volés et des agents battus à coups de fil électrique. Selon M. Koffi Alphonse, vice-président  de la Commission électorale indépendante (Cei), du département de Cocody-Plateau-Bingerville, cinq portables, un ordinateur INS (Institu national de la statistique), une valise Sagem l’opérateur chargé de l’identification), 80.000 F CFA, une chaîne en or et une paire de chaussures ont été emportés. Et même des archives de l’établissement. 


Mme Adiatou Salimata, directrice de l’école de la Chambre de commerce,  qui dit craindre pour la sécurité de ses étudiants, souhaite la délocalisation de ce centre. «Je compte me référer à ma hiérarchie pour que ce centre de collecte soit enlevé d’ici. Parce qu’il y va de la sécurité de mes étudiants», confie-t-elle. Avant d’ajouter que ces individus ne sont  pas à leur première tentative. «Déjà la semaine dernière, ils étaient venus par deux fois et s’étaient pris aux agents sans grand dommage», a-t-elle révélé.


M. Koffi Alphonse souhaite, quant à lui, la sécurisation de tous les centres d’enrôlement afin d’éviter de telles situations à l’avenir.


 ZEPHIRIN DAHI (Stagiaire)

Source Fraternité Matin


Je vous avais dit qu'il y a des leaders politiques qui n'ont pas intérêt à ce que l'élection présidentielle se tienne car ils sont convaincus de leur défaite dans les conditions actuelles du processus électoral. Ils useront de tous les moyens pour essayer d'empêcher cette élection dans le seul but de disqualifier la CEI afin qu'elle soit organisée à leur convenance.

Qu'attendent les autorités pour sécuriser tous les sites d'enrôlement? Des morts?

vendredi 17 octobre 2008

Le FPI accuse le RDR

Hier, au cours du "journal afrique" de TV5, j'ai écouté le secrétaire national aux élections du FPI, à la sortie d'une rencontre avec le premier ministre de Côte d'Ivoire avec les partis politiques pour les rassurer sur la transparence du processus d'identification, accuser une fois encore le RDR d'enrôler des étrangers et que ce partir a choisi de soutenir les étrangers au détriment des ivoiriens.
Si Sokouri Bohui se sent incapable d'assumer la charge que son parti lui a confié qu'il cesse de prendre les étrangers comme bouc émissaire. Nous sommes fatigués de cette rhétorique.
Il y a un adage chez nous qui dit que "c'est voleur qui connaît son ami voleur". 
Et si c'était une manière pour le FPI de préparer l'opinion nationale et internationale à une violente contestation des résultats de l'élection présidentielle en cas de défaite de son candidat. Je n'ose y croire.

Nouvelle date de l'élection présidentielle



Tous les acteurs politiques ivoiriens sont unanimes que la date de l'élection présidentielle n'est plus tenable. Il faut donc fixer une nouvelle date. Mais quelle date choisir?
Le président de la CEI, après une rencontre avec le médiateur de la crise ivoirienne, le Président Blaise COMPAORE du Burkina-Faso, avait déclaré que la nouvelle date de l'élection présidentielle tiendra compte de la progression de l'identification en cour.
Sur le terrain, l'enrôlement est miné par de nombreux problèmes:
  1. Lenteur de la procédure d'enregistrement;
  2. Suspicion de fraudes;
  3. Saccage de centres d'enrôlement par des éléments de la FESCI;
  4. Grève pour absence de salaire des agents d'enrôlement;
  5. L'identification n'a pas encore débuté dans certaines villes;
  6. Certains leaders politiques ne souhaitent pas cette élection.
Conséquence, nous sommes encore loin de la fin de ce processus. Alors à quelle date fixer de manière définitive la nouvelle date de  l'élection?

Pour que la nouvelle date soit immuable et permette l'organisation de la présidentielle dans la sérénité et se donner le temps de traiter toutes les réclamations inévitables après le processus d'identification, je pense qu'il faut se donner encore six mois, c'est à dire fin mars 2009 si les leaders politiques sont réellement déterminés à ce que l'élection présidentielle se tienne.

lundi 13 octobre 2008

Enrôlement : la FESCI entre en scène

La semaine passée, des sites d'enrôlement dans certains quartiers d' Abidjan ont été attaqués par des étudiants de la FESCI, bras séculiers du FPI, armés de machettes, de gourdins et d'armes à feu, emportant ainsi des valises d'enrôlement. Cet acte indigne a été perpétré à la suite de déclarations incitant des militants fanatiques à de tels actes de la part du secrétaire national aux élection du FPI, Monsieur Sokouri Bohui, sous prétexte que tous les centres d'enrôlement sont contrôlés par le RDR, et que ce parti serait entrain de frauder. Ce que Monsieur Sokouri Bohui semble oublié, c'est que les responsables des centres d'enrôlement ont été démocratiquement élus par chaque CEI locale, institution au sein de la quelle le FPI est minoritaire.
Dans un Etat de droit et en démocratie lorsqu'on n'est pas d'accord, il y a des voies de recours pour se plaindre; à moins que le FPI considère la Côte d'Ivoire comme un Etat voyou où chacun doit se faire justice et faire sa justice. Comme dans un film western.
Cet énième acte de violence, démontre tout simplement que le FPI est un parti semble avoir adopté la violence comme stratégie politique.
Je ne comprends pas pourquoi les centres d'enrôlement ne ne sont pas sous haute protection policière. Que fait Le Chef d'Etat major de l'armée, le général MAngou?
Ce là m'inquiète sérieusement......., très sérieusement.

samedi 11 octobre 2008

Appel aux candidats à l'élection présidentielle.


Tous les candidats à l'élection présidentiel ne jurent que par la démocratie; Pourtant aucun d'eux ne fait des propositions concrètes et convaincantes pour améliorer notre démocratie qui est bancale et l'enraciner.

Pour moi, une démocratie - à ne pas confondre avec le multipartisme - doit reposer sur les piliers suivants:

  1. Un Etat fort, moderne et au service du peuple;
  2. Une assemblée nationale qui ne soit pas une simple chambre d'enregistrement mais qui aie un véritable pouvoir de contrôle sur le gouvernement. A ce titre, le Premier Ministre devrait être responsable devant l'assemblée nationale qui devrait pouvoir le démettre si ce dernier n' a plus la confiance du peuple;
  3. Une justice indépendante de l'exécutif. Ce qui signifie que la carrière du magistrat ne devrait pas dépendre de l'exécutif mais du conseil supérieur de la magistrature dont le Président de la république n'en sera plus le président. Aussi les présidents des différentes institutions de notre appareil judiciaire et leurs membres ( conseil d'Etat, conseil constitutionnel, cours suprême...) devraient être nommés par l'assemblée nationale à la majorité des 2/3 sur proposition du Président de la république
  4. Les médias audiovisuelles (télévision, radio) sont le baromètre de la démocratie. Les présidents de ces structures devraient être nommés par un conseil supérieur de l'audiovisuelle; lui même désigné par l'assemblée nationale comme ci dessus.

Toutes ces propositions que je fais aux différents candidats nécessitent une révision de la constitution ivoirienne et concourent à restaurer la confiance entre les acteurs politiques indispensables à une démocratie apaisée.

Je lance un appel aux candidats à l'élection présidentielle à s' engager solennellement à initier dès leur élection comme Président de la république une révision de la constitution dans ce sens.

De la part d'un citoyen ordinaire qui aime son pays et qui souhaite vivre dans une Côte d'Ivoire en PAIX et PROSPÈRE

vendredi 10 octobre 2008

ADO en père Noël

A moins d’un mois et demi de la date improbable de l’élection présidentielle, les différents états majors des parties politiques sont en effervescence. Après le PDCI, Le FPI, le RDR a tenu le samedi 04 octobre 2008 à Yamoussokro sa convention pour invertir Dr.Alassane Dramane Ouattara (ADO) comme son candidat à la prochaine élection présidentielle.

Dans son discours d’investiture, le désormais candidat officiel du RDR a présenté les grandes lignes de son programme de gouvernement pour les cinq ans à venir. Ce catalogue de promesses est évalué entre 8 et 10 milliards de FCFA. Je retiens de ce catalogue les points suivants qui concernent le quotidien des ivoiriens :

1.       L’école gratuite jusqu’à 15 ans ;

2.       Une assurance maladie à 1 000 FCFA ;

3.       Des logements à 25 000 FCFA par mois pendant 25 ans ;

4.       Des kilomètres de routes réparées et construites ; etc.…..

Tout cela fait rêver et me semble un peu démagogique parce que lorsqu’on lui demande comment ce projet très ambitieux sera financé, il demande qu’on lui face confiance en évoquant son passé de banquier. A ce que je sais un banquier ne fabrique de l’argent. Pour accorder de la crédibilité à un projet on doit connaître clairement son mode de financement, c’est ce qui fait la difficulté de l’élaboration d’un projet. J’ai l’impression que le candidat du RDR nous demande un blanc seing.

ADO nous attendons que vous nous disiez clairement le mode de financement de votre programme. C’est sur çà que les ivoiriens vous jugeront.

Quand aux autres candidats nous attendons avec  impatience leurs projets de société.

lundi 6 octobre 2008

Lettre ouverte au Président Laurent Gbagbo


Les ivoiriens vous ont porté au pouvoir au prix de leur sang en octobre 2000. Cet acte héroïque des ivoiriens parce que le peuple vous a fait confiance, parce qu’il avait soif de changement, parce qu’il a trouvé en vous la personne capable de répondre à ses aspirations d’un mieux vivre, parce que vous avez su leur vendre du rêve.
Les ivoiriens avec espoir attendaient donc de vous :
1. Une lutte efficace et déterminée contre la corruption à tous les niveaux. Ne dit on pas que le poisson commence à pourrir par la tête;
2. Une meilleure gestion des finances publiques car il s’agit de l’argent des contribuables;
3. De rétablir l’ordre et la sérénité à l’université par des réformes structurelles et académiques qui restaurent et améliorent son l’image de qualité et qui répondent aux aspirations des étudiants. Vous-même vous avez déclaré au cours d’un meeting qu’avec 10 milliards vous réglé tous les problèmes de l’université;
4. Une administration de qualité et performante où le seul critère de promotion est la compétence et l’ancienneté;
5. Une justice réellement indépendante du pouvoir politique, qui inspire confiance à la population et qui ne soit pas instrumentalisée par l’exécutif;
6. L’amélioration conséquente du pouvoir d’achat des travailleurs, surtout des fonctionnaires dont les salaires sont bloqués depuis 1980;
7. De mettre fin à l’achat des concours de la fonction publique;
8. La formation d’un gouvernement moins pléthorique (au plus 20 ministère);
9. Une meilleure accessibilité de la population aux structures sanitaires;
10.De remettre la Côte d’Ivoire sur la voie du développement économique et humain.
A l’approche de la prochaine élection présidentielle, quel bilan faire de votre présidence?
Je constate que vous n’avez pas honoré la confiance que les ivoiriens ont placée en vous. Bien sûr que je suis conscient que depuis le 19 septembre 2002 le pays traverse une interminable crise politique qui ne vous a pas laissé la totale liberté d’action. Mais cette situation ne saurait tout justifier. Quelques exemples emblématiques pour illustrer ce constat :
1. L’université est devenue une zone de non droit où règne la FESCI qui tue, viole, arnaque les étudiants dans une totale indifférence. Les années universitaires sont tronquées. Les étudiants sont mal formés car les professeurs n’ont plus de motivation à exercer leur noble métier;
2. Tous les concours d’accès à la fonction publique sont vendus à des sommes faramineuses (de 300 000 fcfa à 3 millions de fcfa) ;
3. La reforme de la filière café-cacoa a ruiné les producteurs et enrichie un clan qui a fait main basse sur cette filière. Heureusement que vous avez décidé d’agir maintenant ; mieux vaut tard que jamais dit le sage ;
4. Toute l’administration est gangrenée par la corruption.
Vous êtes candidat à la prochaine élection présidentielle ; les ivoiriens peuvent vous accorder le bénéfice du doute et vous renouveler leur confiance. Mais ils souhaitent que vous vous engagiez à lutter avec fermeté contre la corruption sous toutes ses formes et les dérives de l’administration.
J’ai consulté votre site web spéciale élection présidentielle et je suis resté sur ma faim car j’aurai souhaité y découvrir votre programme de gouvernement pour les cinq prochaines années.
Voilà Monsieur le Président le point de vue d’un citoyen ordinaire qui vous veut du bien.

vendredi 3 octobre 2008

Gbagbo encore absent à la remise du prix Houphouet!

Le prix Houphouet Boigny pour la recherche de la paix, instauré par l'UNESCO a été remis hier en son siège, à Paris, à l'ancien Président de la Finlande, Mr Marti Ahtiscari.
Ce prix devrait faire la fierté de tous les ivoiriens, curieusement le Président de la République ivoirien,qui revendique avec fierté, à travers une stratégie de communication bien rodée, l'héritage politique de Félix Houphouet Boigny, dépuis son élection en octobre 2000 a toujours boudé cette cérémonie internationale qui rehausse l'image de la Côte d'Ivoire suffisamment ternie par ses interminables années de crise politique.
La Côte d'Ivoire doit s'approprier ce prix qui est un bien précieux pour tous les ivoiriens. Si le Président Gbagbo veut vraiment marcher sur les traces du premier Président de la Côte d'Ivoire, il doit d'assumer ce prix et honorer de sa présence la remise de ce prestigieux prix.