Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


lundi 15 février 2010

C’est reparti en Côte d’Ivoire


La poudrière ivoirienne est allée chercher sa propre boîte d’allumette. C’est le moins qu’on puisse dire après la décision prise vendredi par Laurent Gbagbo de dissoudre et le gouvernement et la Commission Electorale Indépendante.

Une décision qui n’est pas restée sans réponse puisque le rassemblement des « houphouettistes animé par les poids lourds Bédié et Ouattara est formel depuis hier : pour lui, Gbagbo n’est plus le chef d’Etat de la Côte d’Ivoire mais l’auteur d’un coup d’Etat annoncé nul et de nul effet. Voilà donc rouvertes les tranchées que l’on croyait à jamais refermées au pays d’Houphouët et ce n’est une bonne nouvelle pour les Ivoiriens qui voulaient mettre derrière eux la lourde parenthèse de sang versé au nom de l’ethnie et du pouvoir. Et même s’ils ont appris à faire avec les sautes d’humeur de son voisin qui crée la moitié de leurs ressources, les pays de l’Uemoa, eux non plus, ne doivent plus être rassurés. Pas plus que Guillaume Soro : le Premier ministre, cette fois-ci du seul Gbagbo, sait, malgré sa bonne contenance et ses propos consensuels, que le décret qui l’a reconduit le week-end est plus mortel que les roquettes lancées contre son avion quelques années plus tôt. Il était soupçonné déjà de faire du travail fractionnel, lui qu’on disait rouler pour Ado, donc une partie de l’opposition ; il eut, en outre, quelques difficultés avec des têtes fortes de Forces nouvelles. Le décret du vendredi décantera désormais les choses et ce ne serait pas forcément à son profit. C’est pourtant le médiateur Compaoré qui a encore du pain sur la planche. Il attendait conformément à son approche de la médiation que les parties au conflit lui acheminent leurs positions pour qu’il les rapproche dans sa synthèse à lui. Pour rester dans le dossier, il lui faudra désormais enfiler sa tenue de pompier. La soudaineté et l’ampleur du feu, même-là, pourraient être dissuasives. C’est, sans doute, reparti pour la Côte d’Ivoire.

Adam Thiam

Le Journal du Mali

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