Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


jeudi 11 février 2010

Deux magistrats sanctionnés pour avoir fait leur boulot

Le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo vient de prendre un décret à l’insu du Ministre de la justice pour relever deux magistrats de leur fonction et les affecter dans une autre juridiction. Il s’agit du substitut du procureur résident de Divo et de celui de Sinfra. Motif de cette sanction : ces deux magistrats ont jugé irrecevable des plaintes pour radier plusieurs électeurs de la liste électorale provisoire, parce que la procédure en la matière n’a pas été observée. Voilà le crime que ces deux magistrats ont commis. Le camp présidentiel ayant mis en place une stratégie de radiation massive de pétitionnaires du listing électoral avec la complicité obligée des magistrats. Celui qui osera aller à l’encontre des instructions données par le grand Manitou, qui veut à tout prix gagner l’élection présidentielle, sait désormais à quelle sauce il sera mangé. Ne dit-on pas que qui veut aller loin ménage sa monture.

Quand je regarde dans le rétroviseur politique, cette affaire me rappelle une autre. Celle du juge Ballo Bi de Dimbokro qui avait délivré un certificat de nationalité à Alassane Ouattara et qui avait subit le courroux de Bédié, alors Chef de l’Etat. Le FPI à cette époque avait vivement dénoncé cette sanction qui foulait aux pieds l’indépendance des juges. Les hommes changent, les pratiques demeurent….

Après cela, on viendra expliquer au peuple que Gbagbo Laurent est le plus démocrate des présidents africains et patati patata…. Et de fois ce sont des intellectuelles qui se livrent à ce jeu. Quand les poches sont pleines, on est prêt à tout. Cette situation m’amène à me poser la question suivante : la Côte d’Ivoire est-elle un pays démocratique ? Un pays où les juges sont sous la tutelle du pouvoir en place. Alors que l’indépendance de la justice est un élément fondamental de toute démocratie. En Afrique, on a l’impression que la démocratie se résume en l’existence de plusieurs partis politiques et en l’organisation d’élections. C’est désolant …..

Au moment où j’écris ce billet, j’apprends que le contentieux judicaire est suspendu par le Chef de l’Etat et le Premier Ministre jusqu’à nouvel ordre.

Ainsi va la démocratie ivoirienne sous la refondation !

2 commentaires:

hiler a dit…

Ils attendent leur retour du festin de pintades à OUAGA, comme d'habitude.Ils gagneraient à nous faire l'économie de notre argent pour pouvoir nous fournir de l'électricité , ça au moins permettra de préserver ce que Houphouet nous a donné par son "vol" selon Gbagbo

Abelkassi a dit…

Ce n'est malheureusement pas la préoccupation de nos gouvernants et même de l'opposition. Leur soucis majeur est la conquête du pouvoir par tous les moyens.