Le rôle des policiers selon Gbagbo Laurent

Vous êtes des policiers, vous n’êtes pas des juges... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Vos ennemis, ce sont tous ceux qui sont contre la République.Tous ceux qui veulent installer la chienlit, le désordre. Tous ceux qui veulent troubler les élections. Battez-vous contre le désordre, contre la chienlit… Ne réfléchissez pas, ce sont les juges qui réfléchissent. Vous êtes des combattants du respect de l’ordre public. S’il y a des dégâts, les juges rétabliront tout. La République se construit avec les Forces de l’ordre, avec les forces de combat… Moi, j’ai les bras de la République. Quand le moment arrive pour que je lance mes bras, je les lance.
Matez tous ceux qui sèment le désordre et après on réfléchira … Matez, matez, tous ceux qui sont contre la République... Moi, mon père était militaire et après policier, donc je connais le rôle des policiers…Votre rôle n’est pas de réfléchir comme les juges. Ce sont les commissaires qui réfléchissent à votre place… Vous, votre rôle, c’est de mater, de mater…Le policier ne doit pas réfléchir… Il doit taper et s’il y a des erreurs, s’il y a des problèmes nous allons arranger…

Gbagbo Laurent, Chef de l'Etat ivoirien, à l'occasion de l'installation de la CRS 3 à Divo le vendredi 27 Août 2010


mardi 9 février 2010

Remplacement de substituts résidents du procureur de Divo et de Sinfra : Laurent Gbagbo a encore violé la Constitution

Les substituts résidents du procureur à Divo et à Sinfra ont été remplacés. La décision est tombée hier comme un couperet. Le président Laurent Gbagbo a pris un décret pour remplacer ces magistrats. Mais cette décision a été apparemment prise en violation de la Constitution et de la loi portant sur le statut des magistrats. Si le chef de l’Etat est le seul habilité à faire des nominations et autres réaffectations dans l’administration et dans l’armée en ce qui concerne les hauts cadres, il ne dispose pas dans le domaine judiciaire d’un pouvoir discrétionnaire. La Constitution en son article 106 et l’article 5 de la loi portant sur le statut des magistrats stipulent que les nominations, les affectations, les déplacements des magistrats du Parquet se font sur proposition obligatoire du ministre de la Justice. Il est vrai que c’est le chef de l’Etat qui signe le décret, mais en matière d’administration judiciaire la Constitution et la loi lui font obligation de le faire sous proposition du ministre de la Justice. Pour les juges du siège, il faut non seulement l’avis de la tutelle, mais surtout sous proposition préalable du Conseil supérieur de la magistrature. Les juges de grade inférieur sont également soumis à un minimum de protection. Dans tous les cas, le chef de l’Etat ne peut pas décider de façon unilatérale en la matière sans violer la Constitution. Nos sources nous indiquent que le Garde des Sceaux qui était hier en déplacement à Bouaké n’a pas été consulté dans cette décision. Laurent Gbagbo a donc pris sur lui, de violer la Constitution sans aviser la hiérarchie. C’est donc une atteinte terrible à l’indépendance de la magistrature. Dans cette affaire, l’on constate que Laurent Gbagbo a plus agi pour protéger des intérêts particuliers que l’intérêt de la nation comme le lui recommande la Constitution. Cette décision intervient après que les substituts résidents de Divo et de Sinfra ont refusé de cautionner les radiations arbitraires du FPI. Le substitut résident de Divo, on se le rappelle, par des réquisitions conformes à la loi, avait requis l’irrecevabilité des demandes pour radiation introduites par le FPI. Le juge du Parquet avait estimé au cours de la première audience que les demandes devaient être introduites obligatoirement devant la CEI avant de saisir le tribunal. Il a également estimé que les demandes en radiation devaient être accompagnées de pièces justificatives. Conformément au code électoral et à la procédure en vigueur. A Sinfra, le substitut du procureur ne voulait pas, non plus, cautionner les jugements du président du tribunal . Le chef de l’Etat a décidé de mener une guerre contre tous les magistrats qui ont décidé de faire barrage au FPI dans sa volonté de spolier la nationalité à de milliers d’ivoiriens. Malheureusement, en foulant au pied la loi au risque de commettre un parjure, il y a de quoi à désespérer de la Côte d’Ivoire. Car avec un président qui ne respecte aucune règle, les jours à venir s’annoncent difficiles pour la République.

Jean-Claude Coulibaly (Le Patriote)

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